Les grands noms de l'histoire de Strasbourg

Premières installations durables sur le site de Strasbourg

Les périodes d'histoire politique en 1300 avant J.-C.


Argentorate, bourgade celte

Les périodes d'histoire politique de 300 avant J.-C., à 201 avant J.-C.


Installation des Romains

Les périodes d'histoire politique en 58 avant J.-C.


Drusus

Les personnalités du 14/01/0038 avant J.-C., au 14/09/0009 avant J.-C.

Drusus

Aux origines d’Argentorate

Fils de Livie et de Tiberius Claudius Nero, Nero Claudius Drusus Germanicus est adopté par Auguste lorsque ce dernier épouse sa mère en troisièmes noces.

Frère aîné de l’empereur Tibère, il accède au rang de général romain. Il mène des campagnes en Gaule, en Rhétie mais surtout en Germanie.

Afin de mener à bien la politique expansionniste de Rome en direction de la Germanie, il fonde une série de "forts" sur le Limes, la frontière de l’empire entre le Rhin et la Weser.

En 12 av. J.-C., un de ces forts est installé sur le Rhin sur le site de Strasbourg qui est occupé par les romains depuis l’année 58 av. J.-C.

Qu'ils soient nés à Strasbourg ou simplement de passage, ils ont tous marqué l'histoire de l'Eurométropole.


Création du camp de légionnaires romains

Les périodes d'histoire politique en 12 avant J.-C.


Argentoratum redevient une ville frontière de l'empire romain

Les périodes d'histoire politique en 260


Saccage de la ville par les Alamans

Les périodes d'histoire politique en 355


Victoire de l'empereur Julien sur les Alamans

Les périodes d'histoire politique en 357


Attila détruit Strasbourg

Les périodes d'histoire politique en 451


Restauration de la ville par les Francs qui prend le nom de Strateburgum

Les périodes d'histoire politique en 496


Sainte Attale

Les personnalités en 741

Main de Sainte Attale, 1 Fi 95

La sainte alsacienne fut abbesse à Strasbourg où des tapisseries du XVe siècle content encore sa légende

Nièce de sainte Odile et donc membre de la famille des ducs d’Alsace, sainte Attale (décédée en 741) devient la première abbesse du monastère dédié à saint Etienne, situé dans une ancienne demeure romaine dans l’angle Sud-Est de l’ancien camp.

Sa légende est racontée sur de magnifiques tapisseries déposées au musée de l’œuvre Notre-Dame. Un reliquaire, chef-d’œuvre d’orfèvrerie médiévale est conservé dans l’église dont les parties les plus anciennes remontent au XIIe siècle. Cet édifice a été souvent dessiné ou peint par des artistes, notamment par Jean-Jacques Arhardt dont les dessins (vers 1643) sont d’un grand intérêt pour la connaissance de Strasbourg à la fin de la guerre de Trente ans.


Serments de Strasbourg

Les périodes d'histoire politique le 14/02/0842


Évêque Wernher

Les personnalités de 1001, à 1038

Statue de l'évèque Wernher à la cathédrale, photo. AVES

Sacré évêque en 1001, il pose les bases de la cathédrale de Strasbourg

Grande figure liée à l’histoire de la cathédrale dont il lance la reconstruction en 1015 après sa destruction de 1002, l’évêque Wernher appartient à la haute aristocratie de l’Empire. Il dote richement sa cathédrale. Il meurt en 1038 à Constantinople où il s’était rendu comme ambassadeur de l’empereur. Au XIXe siècle, le sculpteur André Friederich lui consacre un monument conservé dans la galerie du chevet de la cathédrale.


Conrad III de Hohenstaufen

Les personnalités en 1143

Charte de Conrad III sur les biens de l'hôpital de Strasbourg

Le plus ancien document du fonds de l’Hôpital émane de l’empereur germanique

En 1143, l’empereur Conrad III (1093-1152) confirme la possession des biens déjà acquis par l’hôpital des bourgeois de Strasbourg. C’est le plus ancien document conservé dans les archives de l’hôpital, confiées aux Archives de Strasbourg sans discontinuité jusqu’au XXe siècle.


Strasbourg, ville libre d'empire

Les périodes d'histoire politique du 08/03/1262, au 28/09/1681


Maître Erwin

Les personnalités de 1288, au 17/01/1318

Première mention de maître Erwin de 1288, CH 263

Le premier architecte de la cathédrale qui ne soit pas anonyme

Qualifié "de Steinbach" par les auteurs romantiques, Erwin est maître de l’Œuvre Notre-Dame de 1288 à 1318. C’est le premier architecte de la cathédrale dont le nom nous est connu. Il doit reprendre le chantier affecté par le terrible incendie de 1298 et édifie le rez-de-chaussée du massif occidental et la grande rosace. La chapelle Notre-Dame qui se trouvait dans la nef, adossée au second pilier nord, est également de lui : les vestiges se trouvent au musée de l’œuvre Notre-Dame. Une dalle funéraire à son nom et à celui de son fils est conservée dans la courette au nord de la chapelle Saint-Jean-Baptiste.

Lehni Roger, "Le mythe d’Erwin de Steinbach avant Goethe", ds : Bulletin de la Cathédrale de Strasbourg, XXIII (1998), p. 91-106.


Sabine

Les personnalités en 1288

La fille d’Erwin de Steinbach est une figure de légende

Fille légendaire d’Erwin, on lui attribue la réalisation de deux chefs-d’œuvre de la sculpture gothique : les statues de l’Église et de la Synagogue.


Jean Tauler

Les personnalités de 1300, au 13/06/1361

Ce dominicain strasbourgeois fut un des maîtres de la mystique rhénane

Jean Tauler, né vers 1300 et mort en 1361 à Strasbourg, dominicain au couvent de Strasbourg, est l’un des grands noms de la mystique rhénane. Élève de Maître Eckhart, il développe dans ses prédications le thème d’un détachement des biens terrestres et appelle à une ascèse austère. Il conseille Rulman Merswin, fondateur de la commanderie Saint Jean à Strasbourg et tête de file d’un courant appelé les "Amis de Dieu".


Clovis et Dagobert

Les personnalités en 1340

Dessin des trois statues de rois sur la cathédrale

A l'honneur sur la cathédrale

Les statues de Clovis et de Dagobert figurent sur la façade occidentale de la cathédrale, au niveau de la rosace, associées à celle de Rodolphe de Habsbourg. Les Strasbourgeois, vers 1340, décident d’honorer ainsi deux rois mérovingiens qui passent pour avoir fondé (Clovis) et doté (Dagobert) l’évêché de Strasbourg. Une part de légende préside évidemment à ces affirmations, mais elles renvoient aux origines du christianisme en Alsace. Quant à Rodolphe de Habsbourg, il avait soutenu la lutte des bourgeois contre l’évêque Walter de Geroldseck en 1262.

Pendant plusieurs siècles, les trois statues sont les seules à occuper les niches des contreforts. Lorsque Louis XIV soumet la ville et rend la cathédrale au culte catholique, son effigie trouve place au même niveau que les trois premiers. Il faut attendre les travaux de la fin du XIXe siècle pour que d’autres figures de rois et empereurs allemands complètent la série.


Charles IV

Les personnalités du 11/07/1346, au 29/11/1378

Portrait de Charles IV par Maître Théodoric

Ce prince de la Maison de Luxembourg est élu roi en 1347 puis couronné empereur en 1355. C’est sous son règne que Strasbourg se voit octroyer pour la première fois le titre de "ville libre d’Empire".


Pogrom des juifs de Strasbourg

Les périodes d'histoire politique le 14/02/1349


Sigismond

Les personnalités de 1410, à 1437

Sceau de l'empereur Sigismond

L'empereur aux pieds nus

L’empereur Sigismond (empereur de 1410 à 1437) n’a pas la meilleure réputation parmi tous les souverains qui ont visité Strasbourg. Une légende raconte que, lors de sa visite en 1414, les belles Strasbourgeoises l’ont tiré du lit et emmené danser jusqu’au petit matin. Le souverain se serait retrouvé pieds nus. On aurait alors réveillé un cordonnier, place du Marché-aux-cochons-de-lait. Depuis lors, une girouette en forme de chaussure, hissée sur le toit de la demeure de l’artisan, commémore cette visite pittoresque.

Ill. J. Klein et R. A. Schüler, ds : Zwölf Stahlstiche zum Elsaessischen Sagenbuch von A. Stöber, Strassburg : G.L. Schuler, 1842.


Aneas Silvio Piccolomini

Les personnalités en 1443

Le pape Pie II par le Pintoricchio

Le futur pape Pie II visita Strasbourg en 1443

Avant d’être élu pape sous le nom de Pie II en 1458, Piccolomini, ecclésiastique érudit, voyage en Europe. Il visite Strasbourg et fait part de son émerveillement devant la hardiesse de la flèche de la cathédrale "dont la tête se perd dans les nuages".


Jean Geiler de Kaysersberg

Les personnalités de 1478, au 10/03/1510

Portrait de Jean Geiler de Kaysersberg

Ses extraordinaires talents de prédicateur lui valurent la construction d’une chaire spéciale

Le prédicateur le plus célèbre de la cathédrale est nommé à cet emploi en 1478. Né en 1445 à Schaffhouse, élevé par son grand-père à Kaysersberg, il occupe cette fonction jusqu’à sa mort en 1510. Son enseignement touche à tous les aspects de la société : il dénonce les vices de ses contemporains en essayant de les ramener dans le droit chemin. Sa verve répond à un répertoire très large, imagé, qui touchait l’esprit de ses auditeurs. Mais, porté par sa mission et la volonté de réformer la société de son temps, il n’hésitait pas à s’emporter contre sa hiérarchie et les politiques. Ceux-ci n’ont pas toujours apprécié de telles positions, même s’ils sont attentifs à certaines propositions de Geiler. La réputation de Jean Geiler amène la fabrique de la cathédrale à lui faire construire une chaire d’une qualité esthétique exceptionnelle, sur les plans de l’architecte Hans Hammer.


Jacques Sturm von Sturmeck

Les personnalités du 10/08/1489, au 30/10/1553

Statue de Jacques Sturm sur le Klein Metzig, 1005 W 6/117

Les Archives conservent la correspondance diplomatique de cet humaniste protestant

Jacques Sturm von Sturmeck (1489-1553) appartient à une famille noble de la ville. Il devient la figure prépondérante de la vie politique strasbourgeoise durant la première partie du XVIe siècle, soutenant l’introduction de la Réforme protestante, assurant de très nombreuses missions diplomatiques, soutenant l’accueil de réfugiés protestants et participant à la création de la Haute École, ancêtre de l’université. Il n’a occupé qu’une place somme toute secondaire de Stettmeister. Son aura morale et son ascendant humaniste lui ont fait jouer un rôle essentiel. Une bonne part de sa correspondance diplomatique est conservée dans la série AA.


Sebastian Brant

Les personnalités de 1494, au 10/05/1521

Portrait de Sebastian Brant, 13 PH 1618

Humaniste, secrétaire général et archiviste, il est l’auteur de la « Nef des fous »

Bien connu pour son œuvre imprimée : das Narrenschiff, publiée en 1494, Sebastian Brant (1458-1521) n’a pas été seulement un moraliste austère et un humaniste érudit. Sebastian Brant a également occupé les fonctions très importantes de conseiller juridique à partir de 1500 puis celles de greffier de la ville de Strasbourg, jusqu’à sa mort. Ce faisant, il dirigeait l’administration de la petite république et notamment les archives.

"La Nef des fous" est célèbre par le genre littéraire inventé par le juriste formé à l’université de Bâle : le genre bouffon ou Narrenliteratur. Mais Brant a également publié les œuvres de Pétrarque, les poésies de Virgile, des écrits patristiques… Il figure parmi les grands humanistes rhénans.

Publication : Wilhelmi Thomas, Sebastian Brant : Bibliographie, Bern Frankfurt am Main New York Paris : Lang, 1990.

Une publication des textes de Brant est en cours par les soins du professeur Wilhelmi.


Wibrandis Rosenblatt

Les personnalités de 1504, au 01/11/1564

Portrait de Wibrandis Rosenblatt

Trois de ses quatre époux furent des réformateurs célèbres

Wibrandis Rosenblatt est une grande figure de la Réforme strasbourgeoise. Née en 1504 et morte en 1564 (à Bâle), cette jeune veuve aura épousé pas moins de trois réformateurs : Oecolampade, Capiton et Bucer. Elle intervient dans les débats théologiques, faisant montre de finesse comme de volonté.


Matthieu Zell

Les personnalités de 1521, au 08/01/1548

Portrait de Matthieu Zell, BNUS

Ancien curé, il est à l’origine du protestantisme strasbourgeois

Curé de la paroisse Saint-Laurent de la cathédrale après une vie d’étudiant prolongé, Matthieu Zell (1477-1548) est l’un des premiers ecclésiastiques à prêcher les idées théologiques de Martin Luther en Alsace dès 1521, après un temps de scepticisme. Nicolas Gerber publie déjà des pamphlets contre l’Église établie, elle-même défendue par Thomas Murner. Zell rompt avec le mode de vie ecclésiastique en épousant le 3 décembre 1523 Catherine Schütz, ce qui lui vaut une excommunication prononcée par l’évêque Guillaume de Honstein. Il y répond par la publication de sa Christliche Verantwortung en 1524, manifeste du protestantisme strasbourgeois. Avec Martin Bucer, il enclenche le mouvement qui aboutit, dès 1529 à l’interdiction de la messe en latin. Sa femme Catherine montre également un engagement de premier plan dans le combat religieux et la défense posthume de son mari.


Martin Bucer

Les personnalités de 1523, à 1548

Portrait de Martin Bucer

Le célèbre prédicateur protestant a laissé une riche correspondance dans les archives strasbourgeoises

Martin Bucer (1491-1551) est né à Sélestat. Dominicain, découvrant les écrits de Martin Luther, il devient prédicateur dans le Palatinat dès 1521 puis s’établit à Strasbourg en 1523.

Sa foi est centrée sur la prédication du pur Évangile, l'administration des Sacrements (baptême et eucharistie) et la discipline. Un de ses soucis sera de travailler à l’union théologique des différents courants composant le jeune protestantisme. Prédicateur et professeur de théologie, Bucer devient rapidement le porte-parole de l’Église strasbourgeoise face aux autorités municipales, aux catholiques, aux anabaptistes et aux autres courants théologiques. Refusant l’Interim promulgué en 1548 (après la défaite du parti protestant face à Charles Quint), il doit quitter Strasbourg et s’exile à Cambridge où il meurt en 1551. Son corps sera exhumé en 1556 et brûlé pour hérésie.

La correspondance de Martin Bucer est conservée aux Archives de Strasbourg dans le fonds du chapitre Saint-Thomas et en cours de publication.

Gottfried Seebas (dir.), Holger Pils, Stephan Ruderer, Petra Schaffrodt, Martin Bucer (1491-1551) : Bibliographie, Gütersloh, Gütersloger Verlaghaus, 2005.


Strasbourg adopte la Réforme

Les périodes d'histoire politique en 1525


Strasbourg adhère à la Confession d'Augsburg

Les périodes d'histoire politique en 1532


Autographe de Martin Bucer de 1536

Les personnalités en 1536

Autographe de Martin Bucer de 1536

Ce manuscrit extrait d’une importante correspondance émane de Martin Bucer, l’une des plus grandes figures du protestantisme avec Luther, Melanchton et Calvin, et s’inscrit dans le contexte tumultueux de la Réforme.

Une des pièces maîtresses de la correspondance volumineuse de Martin Bucer conservée aux Archives de Strasbourg…

Cet autographe coté 1 AST 38/30 fait partie de la correspondance active et passive du célèbre réformateur, humaniste et théologien Martin Bucer (1491-1551) originaire de Sélestat, en majorité conservée dans la série AST qui comprend 2500 lettres reçues ou envoyées et intéresse 367 correspondants individuels et 89 collectifs, en premier lieu des réformateurs de tous horizons tels que Luther, Melanchthon, Hardenberg, Blaurer, Frecht, Musculus, Schwebel, Zwingli, Jud, Bullinger, Vadian, Oecolampade, Grynaeus, Myconius, Haller, Capiton, Hédion, Zell, Hubert, Calvin, Farel, Cranmer, Vermigli, mais aussi des hommes politiques et des princes tels que le landgrave Philippe de Hesse.


Daniel Specklin

Les personnalités de 1564, au 18/10/1589

Portrait de Daniel Specklin

Maître d'oeuvre des fortifications de Strasbourg

Daniel Specklin est né à Strasbourg en 1536. Après une formation de brodeur sur soie, il entre au service de l’Empereur Maximilien II à la cour de Vienne. C’est là qu’il se forme à l’architecture militaire et devient un brillant ingénieur des fortifications.

Il revient à Strasbourg en 1564 et participe à la modernisation des fortifications de la ville. Il est nommé architecte de la ville en 1577.

Outre ces travaux strasbourgeois, il travaille à Belfort en 1579 ainsi qu’à Dachstein, propriété de l’évêque de Strasbourg.

En 1583, il publie un traité sur les fortifications Architectura von Vestungen qui devient un ouvrage de référence.


La famille Hatt

Les personnalités de 1664, à 1970

La brasserie Hatt à Cronenbourg vers 1970, 301 Fi 4291

Grande famille de brasseurs, elle est à l’origine des brasseries de Kronenbourg et Adelshofen

La famille Hatt est une famille de brasseurs établie depuis le XVIIe siècle à Strasbourg. Au XIXe siècle, Philippe Jacques Hatt (1787-1862), brasseur à l'Espérance, fonde le Syndicat des brasseurs de Strasbourg. Après 1870, l’entreprise prend une dimension industrielle sur le site de Cronenbourg qui donne son nom à la marque. Une branche de la famille développe la brasserie Adelshofen à Schiltigheim.

Après avoir absorbé la brasserie Champigneulles et la brasserie de la Meuse, tenté une implantation en Afrique et développé la marque Tiger-Bock, la brasserie est vendue sous le dernier dirigeant familial Jérôme Hatt (décédé en 1998). Lors du déménagement de l’entreprise en 2013 à Obernai, les archives anciennes des Brasseries Kronenbourg ont été confiées aux Archives de Strasbourg.

Hau Michel, et Stoskopf, Nicolas, Dynasties alsaciennes, Perrin, 2005.


Ulrich Obrecht

Les personnalités du 01/01/1681, au 01/01/1701

Portrait d'Ulrich Obrecht, 13 Ph 113

Protestant converti, il devient le premier préteur royal de Strasbourg

Né dans une famille patricienne protestante, Ulrich Obrecht (1646-1701), juriste, se rallie au roi de France après 1681. Converti au catholicisme, il devient le premier préteur royal (représentant du Roi) de Strasbourg, en charge de veiller aux intérêts du roi dans les affaires de la ville. Son opposition avec Dominique Dietrich est restée célèbre.


Strasbourg, ville royale française

Les périodes d'histoire politique du 28/09/1681, à 1792


Capitulation de Strasbourg devant l'armée royale française

Les périodes d'histoire politique le 28/09/1681


Sébastien Le Prestre de Vauban

Les personnalités le 03/10/1681

Portrait de Vauban par Le Brun

L’art de fortifier à la française

Sébastien Le Prestre, marquis de Vauban est le grand ingénieur militaire français du XVIIe siècle. Il théorise l’art de la fortification bastionnée en France, faisant la synthèse des travaux menés à travers toute l’Europe depuis près d’un siècle.

Après l’annexion de Strasbourg en 1681 par Louis XIV, Vauban est chargé d’en moderniser les fortifications. La ville se rend le 30 septembre, dès le 3 octobre, Vauban accompagné de Louvois en étudient les fortifications.

Il modernise les remparts de la ville en y appliquant ses principes de la fortification bastionnée mais surtout fait ériger la citadelle à l’est de la ville en direction du Rhin ainsi qu’un fort carré à Kehl pour protéger la tête de pont sur le Rhin. Sur l’Ill, il fait construire un barrage qui permet d’inonder les abords de la ville en cas de siège, cet ouvrage défensif porte encore de nos jours son nom, le barrage Vauban.

3 000 hommes travaillent sur le chantier de la citadelle qui est achevée en 1685. Pour alimenter le chantier en matériaux de construction, Vauban fait creuser le canal de la Bruche.


Louis XIV entre dans Strasbourg

Les personnalités le 24/10/1681

Arrivée de Louis XIV à Strasbourg en 1681, 13 Ph 196

Par la capitulation de 1681, le monarque intègre Strasbourg au royaume de France

Louis XIV met fin, en 1681, à l’indépendance de la vieille république rhénane, grâce à l’efficacité du secrétaire d’État à la Guerre, le marquis de Louvois. Le 30 septembre, les troupes françaises entrent dans la ville à Strasbourg sans avoir eu à combattre. Moins d'un mois plus tard, le 24 octobre, le Roi-Soleil, à l'apogée de sa gloire, fait son entrée dans ses murs. La mise au pas de la bourgeoisie protestante se poursuit par l’installation d’un préteur royal, qui surveille et dirige les travaux des institutions municipales.

Mais la résistance s’organise autour de Dominique Dietrich qui refuse de se convertir au catholicisme et se voit exilé à Guéret. La ville est renforcée par les fortifications de Vauban, construites par Tarade, et par la résidence d’une importante garnison, aux frais de la ville ! Mais Strasbourg devient une ville-tête de pont de la France. Sa conquête par le roi est marquée par la frappe d’une monnaie commémorative : clausa Germanis Gallia : la Gaule est fermée aux Germains.


Jacques Tarade

Les personnalités du 01/01/1690, au 01/01/1720

Portrait de Jacques Tarade, Musée historique de Strasbourg

L’adjoint de Vauban en Alsace

Jacques Tarade (1640-1722) était un ingénieur militaire français nommé directeur des fortifications des places d’Alsace par Louis XIV. À ce titre, il travaille avec Vauban à la modernisation des fortifications de Strasbourg.

Outre Strasbourg, il travaille sur les fortifications de Brisach et de la forteresse de Landau.


Jean-Daniel Schoepflin

Les personnalités du 06/09/1694, au 07/08/1771

Portrait de Jean-Daniel Schoepflin, 13 Ph 413

Grand historien du 18e siècle, sa bibliothèque fut à l’origine de la bibliothèque municipale

Jean-Daniel Schoepflin (1694-1771) est l’un des premiers historiographes modernes de l’Alsace. On lui doit une compilation sur l’histoire d’Alsace : Alsatia illustrata (1751 et 1761) et un recueil de très grande qualité de publications de documents alsaciens : Alsatia diplomatica (1767). Professeur à l’université de Strasbourg, fondateur d’une école de diplomatique dans le prolongement des méthodes inaugurées par les mauristes, en relation avec l’ensemble du monde universitaire et intellectuel de l’Europe des Lumières, il crée une bibliothèque et un dépôt d’objets antiques qu’il cède, de son vivant, à la ville de Strasbourg. Cette bibliothèque forme le noyau de la bibliothèque universitaire et de la ville, détruite en 1870 lors du bombardement du Temple-Neuf. Schoepflin avait également découvert l’affaire Gutenberg et publié les pièces du procès entre Gutenberg et ses créanciers.

Le monument à Schoepflin est l’un des principaux monuments funéraires de l’église Saint-Thomas.

Voss Jürgen, Jean-Daniel Schoepflin (1694-1771) : un Alsacien de l'Europe des Lumières (trad. de l'allemand par Bernard Rolling), Société savante d'Alsace, Strasbourg, 1999.


Armand-Gaston de Rohan

Les personnalités du 10/04/1704, au 19/07/1749

Portrait du cardinal Armand-Gaston de Rohan par Hyacinthe Rigaud

Le premier Rohan et le premier natif de France sur le trône épiscopal strasbourgeois

Le "grand cardinal", que la rumeur disait être le fils naturel de Louis XIV, devient évêque de Strasbourg en 1704. C’est le premier évêque natif de France sur le trône épiscopal. Grand aumônier de la cour, il ne réside guère à Strasbourg mais se tient informé des affaires par ses vicaires généraux. Il fait construire par le premier architecte du roi Robert de Cotte le fastueux palais épiscopal qui importe en Alsace les canons architecturaux et esthétiques parisiens. C’est dans ce palais à peine achevé que le cardinal reçoit Louis XV en 1744. À sa mort, en 1749, il laisse à son petit-neveu Armand de Rohan-Soubise un diocèse en bon état où le catholicisme est florissant.

Muller Claude, Le siècle des Rohan : une dynastie de cardinaux en Alsace au XVIIIe siècle, Strasbourg, 2006.


Mariage de Marie Leczinska

Les personnalités le 15/08/1725

Marie Leczynska, par Jean-Marc Nattier (1748)

La princesse polonaise épouse Louis XV par procuration à Strasbourg

La fille du roi déchu de Pologne est exilée en Alsace et sans grand avenir. Mais le règlement d’un conflit européen en 1725 la place en bonne position pour qu’elle épouse le jeune roi Louis XV. Celui-ci n’a que quinze ans, elle a vingt-deux ans. Les négociations sont vite menées. Marie Leczinska est déjà en Alsace avec ses parents, à Wissembourg. Elle arrive à Strasbourg où le mariage est célébré par procuration le 15 août 1725 devant le cardinal Armand-Gaston de Rohan, à la cathédrale. Le roi est représenté par le duc d’Antin. Ce n’est que le 4 septembre que la jeune mariée rencontre son époux à Fontainebleau pour la première fois.

En 1735, lointaine conséquence de ce mariage, le roi Stanislas reçoit le duché de Lorraine à titre viager alors que le duc de Lorraine épouse l’héritière des États autrichiens et reçoit le grand-duché de Toscane.


Cerf Beer

Les personnalités de 1726, au 07/12/1793

Portrait Cerf Beer, Musée historique de Strasbourg

En dépit de l’interdit frappant les juifs, sa réputation lui permet de s’installer à Strasbourg

Les Juifs sont interdits de résidence intramuros depuis le XIVe siècle. Or, le représentant de la Nation juive en Alsace, Cerf Beer, habitant Bischheim (il était né dans le duché de Deux-Ponts en 1726), dispose d’une réputation et d’une aura très importante auprès du gouvernement royal. Fournisseur aux armées et négociant, il devient en 1765 "syndic général" des Juifs d'Alsace. Il obtient ainsi le droit de résider à Strasbourg malgré l’opposition du conseil et établit son domicile au Finkwiller, dans l’ancien hôtel des Ribeaupierre. Cette demeure prend le nom de "Judenhof". Il meurt en 1793 et est enterré au cimetière de Rosenwiller. Son beau-frère, le rabbin David Sintzheim, deviendra le premier grand rabbin du Consistoire central en 1808.


Acte de baptême du général Kellermann

Les personnalités le 28/05/1735

Acte de baptême de Kellermann, le 28 mai 1735, 1 RP 69

L’illustre vainqueur de la bataille de Valmy a été baptisé à Strasbourg dans la paroisse catholique Saint-Laurent, le 28 mai 1735.

La brillante carrière militaire d’un Strasbourgeois…

Issu d’une famille d’origine saxonne établie à Strasbourg au XVIe siècle et convertie au catholicisme au XVIIe siècle, François Christophe Kellermann (1735-1820) est le fils de Jean Christophe Kellermann, secrétaire de l’approvisionnement en sel et premier échevin de Strasbourg, et de Marie Magdeleine Dürr comme l’atteste son acte de baptême (dans le registre coté 1 RP 69).

C’est avec talent qu’il exercera ses fonctions militaires en s’occupant activement de l’instruction des troupes, en mettant en état de défense toutes les places de son commandement et en gagnant sous la Révolution la bataille de Valmy, le 20 septembre 1792.

… doublée d’une surprenante carrière politique.

Sous le Consulat, l’Empire et la Restauration, il sera en effet comblé d’honneurs en étant tour à tour sénateur et pair de France parallèlement à des fonctions de commandement suprême.

Napoléon Bonaparte lui a attribué le titre de maréchal d’Empire le 19 mai 1804, puis celui de duc de Valmy le 3 juin 1808.

Mort à Paris, il a été inhumé au cimetière du Père Lachaise.


Louis XV à Strasbourg

Les personnalités du 05/10/1744, au 10/10/1744

Fête donnée en l'honneur de la visite de Louis XV en 1744, gravure de Weiss.

Sa visite à Strasbourg en 1744 permit à la Ville de Strasbourg une magnifique et coûteuse opération de communication

En 1744, la guerre est déclarée entre la France, le Saint Empire et les États autrichiens. Le roi Louis XV prend la tête de l’armée et se rend à Metz. Mais il tombe soudainement malade et on craint qu’il ne meure. Or, le roi se rétablit contre toute attente. Il se rend alors à Strasbourg le 5 octobre 1744 qui l’accueille avec joie et lui offre des fêtes grandioses : entrée solennelle, réceptions, jeux, défilés, illumination de la cathédrale, les bourgeois portent à leur roi "bien-aimé" une véritable dévotion.

Pour rappeler ces fêtes, la ville décide de publier à grands frais un album de gravures relatant chaque épisode. L’ouvrage, un véritable monument éditorial, a une particularité : le roi n’apparaît clairement qu’une seule fois, sur la page frontispice. Sur les autres gravures, c’est la ville et ses monuments qui sont mis en valeur. Les bourgeois avaient le sens de la communication…


Marie-Josèphe de Saxe

Les personnalités le 01/01/1747

La dauphine Marie-Josèphe de Saxe par Jean-Martial Frédou.

La jeune dauphine qui ne régna jamais, entra en France par Strasbourg

Le dauphin de France, héritier de Louis XV, est veuf de Marie-Thérèse d’Espagne, morte en 1746. On le remarie dès 1747 avec Marie-Josèphe de Saxe, fille du roi de Pologne et donc compétiteur heureux du grand-père du marié, Stanislas Leczinski !

La jeune dauphine arrive dans le royaume par Strasbourg, la porte de France. La ville la reçoit avec solennité.


Acte de baptême du général Kléber

Les personnalités le 09/03/1753

Acte de baptême de Kléber, le 9 mars 1753

Le très populaire général de division, architecte de formation, Jean-Baptiste Kléber (1753-1800) a été baptisé à Strasbourg dans la paroisse catholique Saint-Pierre-le-Vieux, le 9 mars 1753.

Des talents réels d’architecte…

Jean-Baptiste est le fils de Jean Nicolas Kléber, ouvrier-maçon, tailleur de pierre au Bain-aux-Plantes à Strasbourg, cité comme bourgeois et garde soldé de la Ville, et de Reine Bogart comme l’atteste son acte de baptême (dans le registre coté 1 RP 160).

Elève de Chalgrin, il a exercé la charge d’inspecteur des bâtiments publics et communaux à Belfort de 1785 à 1792 et s’est illustré en tant qu’architecte par la réalisation de projets, de plans et de bâtiments, notamment en Alsace et en Franche-Comté.

… qui laisseront vite la place à sa vocation militaire première.

En effet, de 1792 à sa mort, son éblouissante carrière militaire est marquée par de nombreuses victoires remportées sur l’ennemi, notamment celle d’Altenkirchen, et par le commandement de l’armée en Egypte qui lui a été confié par Napoléon Bonaparte en 1799.

Vainqueur de la bataille d’Héliopolis sur les Turcs et les Anglais, le 20 mars 1800, il est assassiné peu après par un jeune fanatique musulman.

Il ne sera inhumé qu’en 1838 dans un caveau construit à Strasbourg sous la place d’Armes (qui porte depuis son nom).

C’est en 1840 que sera inaugurée sur la même place sa statue de bronze exécutée par Philippe Grass.


Jean-Frédéric Oberlin

Les personnalités du 01/01/1766, au 01/06/1826

Portrait du pasteur Oberlin, 77 Z 127

Les archives de ce pédagogue et théologien mystique se trouvent aux Archives de Strasbourg

Le pasteur Oberlin (1740-1826), qui a exercé son ministère au Ban de la Roche, dans la vallée de la Bruche, à partir de 1766, compte parmi les grands noms des Lumières. Attentif à l’éducation populaire, soucieux de l’amélioration des conditions de vie de ses paroissiens autant qu’à leur moralité, il est aussi un théologien mystique. Sa correspondance et ses papiers sont conservés aux Archives de Strasbourg (fonds 77 Z), les objets au Musée Alsacien. Le musée de Waldersbach présente son parcours et sa pensée.


Johann Wolfgang von Goethe

Les personnalités de 1770, à 1771

Silhouette de Goethe, 13 Ph 519

Le jeune Goethe étudie à Strasbourg de 1770 à 1771 et s’enthousiasme pour la cathédrale gothique

Jeune homme arrivé à Strasbourg en 1770, Goethe (1749-1832) y découvre l’amour avec Frédérique Brion, l’art, face à la cathédrale de Strasbourg, mais aussi le droit et la médecine en tant qu’étudiant à l’université. Ce séjour aura donc été fondamental dans l’itinéraire du futur conseiller du duc de Saxe-Weimar et de l’écrivain romantique. C’est aussi l’un des premiers à mettre en valeur la beauté de l’art gothique et à magnifier la figure d’Erwin (von Deutscher Baukunst, publié en 1773).


Remise de Marie-Antoinette d'Autriche

Les personnalités le 07/05/1770

Acte de remise de Marie Antoinette en 1770

Les Archives conservent le procès-verbal de sa remise au royaume de France

La jeune archiduchesse d’Autriche, nouvelle dauphine de France par son mariage imminent avec le futur Louis XVI, suit un itinéraire qui la fait traverser les États autrichiens du Brisgau (elle dort à Fribourg en Brisgau) et aborder la France par le pont de Kehl. Les diplomates ont imaginé une sorte de jeu pour marquer la "remise de Madame la Dauphine" : une élégante maison en bois est édifiée sur l’île aux épis, une ligne passant au centre du salon principal marquant la frontière entre les deux États. La jeune archiduchesse, passant cette ligne et abandonnant ses vêtements de Vienne, reçoit des vêtements apportés de Versailles et devient Madame la Dauphine. Un procès-verbal de remise est signé et scellé par les diplomates qui assistent à la cérémonie.

Cette cérémonie a eu lieu le 7 mai 1770. Les Archives conservent sous la cote AA 1950 les documents relatifs à l’arrivée de Marie-Antoinette.


Wolfgang Amadeus Mozart

Les personnalités du 10/10/1778, au 03/11/1778

Il vint à Strasbourg en 1778 mais sans laisser de trace connue dans les Archives

Le jeune prodige qui a traversé l’Europe pour montrer ses talents n’a pas laissé de trace de son séjour à Strasbourg à partir du 10 octobre 1778, hormis quelques lignes dans sa correspondance : il y évoque le maître de chapelle de la cathédrale et le public strasbourgeois devant lequel il se produit deux fois ( à la salle du poêle du Miroir et à la Comédie française). Il touche également l’orgue Silbermann de l’église Saint-Thomas. Le 3 novembre, le jeune Autrichien quitte la ville pour Mannheim et la cour de l’Électeur Palatin.


Guiseppe Balsamo, dit comte de Cagliostro

Les personnalités de 1780, à 1785

Portrait de Guiseppe Balsamo, dit comte de Cagliostro, 13 Ph 1480

L’aventurier rendu célèbre par Alexandre Dumas séjourna à Strasbourg plusieurs années chez le cardinal de Rohan

Cagliostro appartient à la mythologie du XVIIIe siècle. Cet escroc de haut vol prend dans ses filets le cardinal Louis-René de Rohan, évêque de Strasbourg, qui croit naïvement que l’Italien saura transformer du plomb en or et fabriquer des diamants. Aussi héberge-t-il Cagliostro à partir de 1780 à Strasbourg, où ce dernier peut briller en société, et l’introduit dans la bonne société parisienne où le manipulateur s’installe en janvier 1785. Arrêté à Rome en 1789, il finit emprisonné dans une forteresse du pape, en 1795. Sous la cote AA 2210, on trouve plusieurs pièces relatives aux activités de Cagliostro à Strasbourg.


Christophe-Guillaume Koch

Les personnalités du 01/01/1789, au 01/01/1792

Portrait de Christophe-Guillaume Koch, 13 Ph 416

Juriste et homme politique alsacien, il empêcha la confiscation des biens des grandes fondations strasbourgeoises

Le juriste Christophe-Guillaume Koch (1737-1813) intervient dès 1789 pour défendre le particularisme strasbourgeois et empêcher la confiscation des biens des fondations de la ville. En effet, il argue des objectifs de ces fondations, déjà consacrées au bien public (éducation, santé, entretien de monuments publics) et obtient deux décrets : celui du 17 août 1790 et surtout celui du 1er décembre 1790 qui exempte les domaines protestants de la saisie comme biens nationaux. Elu député à l’Assemblée législative de 1790 à 1792, il est honoré sous l’Empire comme chevalier de la légion d’Honneur et membre du Tribunat.


Prise de la Bastille

Les périodes d'histoire politique le 14/07/1789


Baron Philippe-Frédéric de Dietrich

Les personnalités du 18/03/1790, au 22/08/1792

Rouget de Lisle chantant la Marseilliase devant le maire Dietrich, tableau de Pils, Musées de Strasbourg

Le premier chanteur de la Marseillaise

Né à Strasbourg le 14 novembre 1748, guillotiné à Paris le 29 décembre 1793.

Maire du 18 mars 1790 au 22 août 1792.

Savant et homme politique alsacien. Proche des milieux éclairés et libéraux de l'époque (Lavoisier, Condorcet, Turgot, La Fayette), il entre, en 1786, à l'académie des Sciences. Il fut membre de nombreuses sociétés savantes en Europe, mais aussi de la société secrète des "Illuminés" (Illuminaten Orden). Traducteur de nombreux ouvrages de minéralogie, chimie, lithologie, et auteur d'une description des gîtes de minerais, forges, et salines de la France, il est nommé Commissaire du Roi à la visite des mines, forêts et bouches à feu du royaume.

À la veille de la Révolution, il est nommé "commissaire royal", sa mission est de ramener le calme dans la ville. Il joue un rôle essentiel dans la vie politique strasbourgeoise jusqu'à l'époque de la Terreur. Il est le premier maire de Strasbourg et met en place les institutions de la monarchie constitutionnelle.

C'est à son domicile, au cours d'un dîner en l'honneur des officiers de la garnison de Strasbourg, qu'il demande au capitaine Claude Joseph Rouget de Lisle, en garnison dans sa ville, d'écrire le Chant de l'armée du Rhin, future Marseillaise. Rouget de Lisle compose ce chant dans la nuit du 24 au 25 avril 1792. Le tableau d'Isidore Pils, Rouget de Lisle chantant la Marseillaise, de 1849, conservé au Musée Historique de Strasbourg, en est l'illustration. À droite de Rouget de Lisle, sur le fauteuil, siège le maire Dietrich.

Accusé de divers actes "anticonstitutionnels" et de complot contre la sûreté de l'État, il se réfugie à Bâle, ce qui lui vaut le statut d'émigré.

Il est jugé devant le tribunal de Besançon le 7 mars 1793, qui l'acquitte. Robespierre ordonne alors sa comparution devant le Tribunal Révolutionnaire. Il est condamné à mort pour "fait de complot avec les ennemis de la République" et guillotiné le 29 décembre 1793, place de la Révolution à Paris.

Il est enterré à Paris mais un monument et une tombe vide se trouve au cimetière Ste Hélène, à Strasbourg.

Strasbourg lui rend hommage : Quai du maire Dietrich.


La Terreur

Les périodes d'histoire politique de 1792, à 1793


Claude Joseph Rouget de Lisle

Les personnalités le 26/04/1792

Rouget de Lisle chantant la Marseillaise devant le maire Dietrich, tableau de Pils, Musée historique de Strasbourg, Photo. A.Plisson

Il écrit la Marseillaise à Strasbourg dans le salon du Maire Dietrich

Jeune officier de l’armée du Rhin, Rouget de l’Isle est reçu par la bonne société strasbourgeoise. Il a ses entrées chez le maire de la ville, Philippe-Frédéric de Dietrich. La guerre est déclarée entre la France et l’Empereur : l’officier, habitué à taquiner la muse, a entendu quelques harangues martiales. Sur l’invitation du maire, il écrit un chant de guerre pour l’armée du Rhin dont la postérité fera la Marseillaise. Le souvenir de cet évènement est matérialisé par le sculpteur Alfred Marzolff qui réalise un monument, place Broglie, en 1922. Ce monument, détruit en 1940, est restauré en 1980. Quant à Rouget de l’Isle, dont la création est immortalisée par le tableau de Pils, il meurt à Choisy-le-Roi en 1836.

Betzinger Claude, "Sur le véritable lieu de la première exécution de La Marseillaise chez le maire Frédéric de Dietrich", Annuaire de la société des Amis du vieux Strasbourg, 2007.


Augustin Meinrade Lachausse

Les personnalités du 22/08/1792, au 09/12/1792

Signature d'Augustin Meinrade Lachausse

Né à Widersept (Suisse) le 8 septembre 1729, mort à Strasbourg le 9 août 1805.

Maire du 22 août 1792 au 9 décembre 1792.

Après une carrière au sein de l'hôpital militaire de Strasbourg en tant que médecin, d'abord, et professeur ensuite, il embrasse, à sa retraite, celle d'homme politique. Membre fondateur de la Société de la Révolution, puis des Amis de la Constitution en 1790, il est élu le 8 février de la même année, au conseil municipal. En 1791, il est nommé Commissaire municipal provisoire par le Directoire du Bas Rhin pour la ville de Saverne. Il reste cependant à Strasbourg en tant qu'officier municipal et se charge de la vente des biens nationaux. Le 22 août 1792 il est nommé maire provisoire de Strasbourg.


La Convention nationale

Les périodes d'histoire politique du 21/09/1792, au 26/10/1795


Bernard Frédéric de Turckheim

Les personnalités du 09/12/1792, au 20/01/1793

Les deux maires de la famille de Turckheim

Le camp des révolutionnaires modérés

Né à Strasbourg le 31 novembre 1752, mort à Strasbourg le 10 juillet 1831.

Maire du 9 décembre 1792 au 20 janvier 1793.

À la Révolution, il embrasse la cause des modérés, ce qui lui vaut, à partir de 1790, de nombreuses attaques et critiques. Le paroxysme est atteint lorsqu'il succède à Dietrich à la mairie de Strasbourg. Le calme revient après sa destitution, le 20 janvier 1793. Il consacre le reste de sa carrière à la prospérité de son commerce, qu'il lègue à ses fils en 1806. Il cumule quelques mandats en tant que conseiller général (1800-1815), président du conseil général (1803, 1805-1809), et président du directoire et du consistoire général de l'Église de la Confession d'Augsbourg (1826). Officier de la Légion d'Honneur.


Jean Daniel Saum

Les personnalités le 18/01/1793

Portrait de Jean Daniel Saum, BNUS

Maire d’un jour

Né à Strasbourg le 9 janvier 1736, mort à Strasbourg le 6 mai 1817.

Refuse le poste de maire le 18 janvier 1793.

Négociant, élu représentant le Tiers État de Strasbourg en 1789, il est ensuite échevin et officier municipal. Il est nommé maire le 18 janvier 1793 pour remplacer Turckheim, mais il refuse le poste le jour même. Sa tombe se trouve au cimetière St Gall, à Strasbourg.


Pierre François Monnet

Les personnalités du 22/01/1793, au 08/09/1794

Signature de Pierre François Monnet

Le maire de la Terreur

Né à Nancy-sur-Cluses le 2 juin 1769, mort à Paris le 7 novembre 1840.

Maire du 22 janvier 1793 au 8 septembre 1794.

Après une licence de droit en 1788, il occupe, de 1790 à 1792, un poste de régent au collège royal de Strasbourg et exerce la profession d'avoué au tribunal de district. En 1791, il est élu secrétaire des jacobins et s'opposa au maire Dietrich.

Après la chute de la monarchie, il est appelé au directoire du département. On lui confie la charge de maire bien qu'il n'ait pas encore 25 ans. Il est élu président du comité de surveillance et de sûreté générale, le centre d'application des mesures de la Terreur.

À ce titre, il ordonna de nombreuses incarcérations, il établit la liste des plus riches pour les taxer. Il prescrit et fait exécuter des réquisitions en tout genre en ville et dans le district de Strasbourg, des visites domiciliaires jour et nuit. Anticlérical, il fait poursuivre les prêtres assermentés et les ministres protestants. Il tente de "républicaniser" la ville et finit par interdire les cultes.

Il organise les fêtes de la Raison pour ensuite suivre Robespierre dans le culte de l'Être Suprême. La municipalité de Strasbourg est épurée 4 fois en 6 mois. Trop attaché à la "dictature Robespierriste", il est finalement suspendu de ses fonctions le 22 fructidor an II (8.09.1794).


Jean François André

Les personnalités du 09/09/1794, au 15/01/1795

Signature de Jean François André

Un jacobin modéré

Né à Toul le 7 avril 1767, mort à Colmar le 16 octobre 1848.

Maire du 9 septembre 1794 au 15 janvier 1795.

Licencié en droit à Strasbourg en 1787, il devient avocat. Jacobin modéré, il occupe différentes fonctions politiques (avocat au tribunal du district de Strasbourg, membre du conseil général, du comité de surveillance et de sûreté générale du département...). Il est nommé maire de Strasbourg le 9 septembre 1794, fonction qu'il abandonne en janvier 1795 pour raisons de santé. Il continue néanmoins activement sa carrière politique.


Jean Michel Matthieu

Les personnalités du 18/01/1795, au 05/02/1795

Signature de Jean Michel Matthieu

Un partisan du maire Dietrich

Né à Strasbourg le 11 novembre 1753, mort à Strasbourg le 20 novembre 1841.

Maire du 18 janvier 1795 au 5 février 1795.

Après des études de droit, il devient avocat général du magistrat de Strasbourg en 1788. Il est, avec ses frères, l'un des fondateurs de la Société des Amis de la Constitution dont il devient le président en 1791. Il est élu plusieurs fois procureur syndic de la Commune entre 1790 et 1793.

Partisan de Dietrich, il s'enfuit à St Dié pour échapper aux Jacobins. Il est arrêté en le 26 novembre 1793 (5 frimaire an II) et relâché le 24 octobre 1794 (3 brumaire an III). Il est alors installé comme maire de Strasbourg le 18 janvier 1795 mais démissionne le 25 février suivant pour s'enfuir à nouveau à St Dié.

Il est souvent confondu avec Michel Léonard Mathieu (1747-1811). L'annuaire du Bas-Rhin de l'an IX (1801), le mentionnait comme commissaire du gouvernement près le tribunal criminel du Bas-Rhin, fonction qu'il exerce jusqu'en 1814. Le 3 avril 1818, il est nommé conseiller à la cour royale de Colmar. Membre de la Légion d'Honneur.


Maximilien Xavier Keppler

Les personnalités du 05/02/1795, au 14/10/1795

Signature de Maximilien Xavier Keppler

Le maire du compromis religieux

Né à Andlau le 28 novembre1758, mort à Strasbourg le 30 avril 1837.

Maire du 5 février 1795 au 14 octobre 1795.

Remplacé dès octobre de la même année pour avoir continué à convoquer et maintenir les sections révolutionnaires de la ville. C'est sous sa magistrature que se dessine une solution au problème religieux, en alliant la neutralité des autorités locales et une certaine tolérance dans l'utilisation des édifices religieux.

Il devient député de la Sarre en 1803. Chevalier de l'Empire en 1808, il est fait baron en 1810. En 1812, il est à la 14e place sur la liste des 30 contribuables les plus fortunés de la ville. Il est également agent général de l'Institution royale des sourds muets de Paris. Chevalier de la Légion d'Honneur.


Jacques Demichel

Les personnalités du 18/10/1795, au 06/11/1795

Signature de Jacques Demichel

Maire par interim

Né à Riom (Puy-de-Dôme) le 20 mars 1746, mort à Strasbourg le 22 octobre 1814.

Maire du 18 octobre 1795 au 6 novembre 1795 et du 12 juillet 1798 à fin 1798.

Il occupe diverses fonctions municipales : adjoint sous les maires provisoires Lachausse et Braun, officier municipal sous Turckheim, Monet et Matthieu, adjoint chargé des actes d'état civil sous Livio et Wangen et commissaire pour les émigrés.

Parallèlement, il est également conseiller de préfecture de 1803 à 1814.

Il occupe la fonction de maire provisoire durant 14 jours en 1795 et 5 mois en 1798.


Le Directoire

Les périodes d'histoire politique du 26/10/1795, au 09/11/1799


Louis Weyher

Les personnalités du 06/11/1795, au 27/03/1797

Signature de Louis Weyher

Né à Strasbourg le 18 novembre1761, mort à Strasbourg le 13 septembre 1827.

Maire du 6 novembre 1795 au 27 mars 1797.

Élu officier municipal de Strasbourg en 1792, destitué en 1793, il quitte Strasbourg pendant la Terreur pour s'établir à Turckheim.

Il est élu officier municipal le 14 brumaire an IV (5 novembre 1795) et est choisi le lendemain comme président de l'administration municipale, c'est-à-dire maire de Strasbourg.

Il n'est pas réélu aux élections du 27 mars 1797 (7 germinal an V). Il siège au conseil général du Bas Rhin en 1802-1803, est président du tribunal de commerce en 1806 et à partir de 1816, membre de la chambre de commerce de Strasbourg.


Jacques Ignace Étienne de Livio

Les personnalités du 21/04/1797, au 28/09/1797

Portrait de la famille d'Etienne Livio, peinture de Daniche Monique, Musée historique de Strasbourg, Photo. A. Plisson

Maire sous le consulat

Né à Geispolsheim le 27 novembre 1749, mort à Molsheim le 30 janvier 1830.

Maire du 21 avril 1797 au 28 septembre 1797 et du 31 mars 1800 au 6 décembre 1800.

Enregistré au corps des marchands en 1785, il devint dès 1797 président du Directoire de l'administration municipale pour un court moment.

Trois ans plus tard, suite à l'abolition de l'ancienne administration, il est nommé maire de Strasbourg par le premier consul.

Strasbourg lui rend hommage : rue Livio.


Jacques Frédéric Brackenhoffer

Les personnalités du 28/09/1797, au 05/01/1798

Portrait de Jacques Frédéric Brackenhoffer

De l’ancien au nouveau régime

Né à Strasbourg le 7 août 1759, mort à Strasbourg le 13 mars 1838.

Maire du 28 septembre 1797 au 5 janvier 1798 et du 8 septembre 1810 au 29 septembre 1815.

Docteur en droit en 1784. Patronné par son beau-père, il entre dans l'administration municipale et est élu échevin par les boulangers. Il occupe de prestigieuses fonctions telles que membre du grand Sénat, directeur de la maison des pauvres. Il fait partie de la première municipalité. Emprisonné sous Robespierre, il est relâché à la mort de celui-ci et constitue une nouvelle municipalité en avril 1797 qu'il préside jusqu'à son élection officielle le 28 septembre 1797. Il fut destitué pour d'obscures raisons politiques le 5 janvier 1798.

Il mène cependant une carrière brillante en tant que juge au tribunal civil et criminel du Bas-Rhin, conseiller de préfecture, et sera premier magistrat de la ville une seconde fois de 1810 à 1815.

Strasbourg lui rend hommage : rue Brackenhoffer.


Claude Hilaire Laurent

Les personnalités du 05/01/1798, au 04/04/1798

Signature de Claude Hilaire Laurent

Né à Mailleroncourt-Charrette le 13 janvier 1741, mort à Strasbourg le 10 avril 1801.

Maire du 5 janvier 1798 au 4 avril 1798.

Médecin de Strasbourg, esprit ouvert aux idées des Lumières et haut dignitaire de la franc-maçonnerie. Entré en 1791 dans la Société des amis de la Révolution, il est envoyé en mission dans le Palatinat pour répandre ses idées révolutionnaires.

Élu officier municipal le 2 février 1792, il multiplie ensuite les grandes fonctions politiques (membre du directoire du Bas-Rhin, chargé de la suppléance du tribunal de police, commissaire aux contributions foncières, commissaire de la Convention, représentant du peuple aux armées du Rhin, commissaire du Directoire exécutif...).

Élu député du Bas-Rhin de la Convention, nationale, il fait renvoyer le maire Dietrich et vote la mort de Louis XVI. Il est président un temps de l'administration municipale de Strasbourg, puis est élu au conseil des 500 mais en est exclu après le coup d'état du 18 brumaire auquel il est opposé. Retiré de la vie politique, il meurt à son poste de médecin chef de l'hôpital militaire.


Jacques Demichel

Les personnalités du 12/07/1798, au 31/12/1798

Maire par interim

Né à Riom (Puy-de-Dôme) le 20 mars 1746, mort à Strasbourg le 22 octobre 1814.

Maire du 18 octobre 1795 au 6 novembre 1795 et du 12 juillet 1798 à fin 1798.

Il occupe diverses fonctions municipales : adjoint sous les maires provisoires Lachausse et Braun, officier municipal sous Turckheim, Monet et Matthieu, adjoint chargé des actes d'état civil sous Livio et Wangen et commissaire pour les émigrés.

Parallèlement, il est également conseiller de préfecture de 1803 à 1814.

Il occupe la fonction de maire provisoire durant 14 jours en 1795 et 5 mois en 1798.


Jean Nicolas Grandmougin

Les personnalités du 19/02/1799, au 31/03/1800

Signature de Jean Nicolas Grandmougin

Né à Lunéville en 1754, mort à Strasbourg le 24 novembre 1827.

Maire du 19 février 1799 au 31 mars 1800.

Après une licence de droit, il commence une carrière active dans l'enseignement en tant que maître de pension à Strasbourg. À la Révolution, il devient chef de bureau de mairie, membre du jury central d'instruction publique et juge suppléant au tribunal de Strasbourg.

Il est élu officier municipal en septembre 1798 (fructidor an VI) et président de l'administration municipale le 19 février 1799 (1er ventôse an VII). Il demeure à ce poste jusqu'au 31 mars 1800 (11 germinal an VIII), date à laquelle les nouvelles autorités mises en place par le Consulat remplacent l'ancienne municipalité.

Il n'a pas de rôle déterminant durant l'Empire mais il refait apparition en devenant adjoint de Kentzinger (avril 1815), fonction qu'il occupe jusqu'à sa mort.


Le Consulat

Les périodes d'histoire politique du 10/11/1799, au 18/05/1804


Jacques Ignace Étienne de Livio

Les personnalités du 31/03/1800, au 06/12/1800

Portrait de la famille d'Etienne Livio, peinture de Daniche Monique, Musée historique de Strasbourg, photo A. Plisson

Maire sous le consulat

Né à Geispolsheim le 27 novembre 1749, mort à Molsheim le 30 janvier 1830.

Maire du 21 avril 1797 au 28 septembre 1797 et du 31 mars 1800 au 6 décembre 1800.

Enregistré au corps des marchands en 1785, il devint dès 1797 président du Directoire de l'administration municipale pour un court moment.

Trois ans plus tard, suite à l'abolition de l'ancienne administration, il est nommé maire de Strasbourg par le premier consul.

Strasbourg lui rend hommage : rue Livio.


Jean Frédéric Hermann

Les personnalités du 06/12/1800, au 14/02/1806

Portrait de Jean Frédéric Hermann, BNUS

Un maire aux nombreuses réalisations

Né à Barr le 3 juillet 1743, mort à Strasbourg le 20 février 1820.

Maire du 6 décembre 1800 au 14 février 1806.

Après un doctorat de droit, en 1765, il devient professeur à la Faculté d'Ancien Régime.

En 1790, il devient membre du conseil général du Bas-Rhin et en 1793 procureur du conseil de la commune de Strasbourg. Arrêté sous la Terreur il recouvre la liberté après le 9 thermidor, il devient alors procureur du tribunal de la ville en 1795. Il joue un rôle national par son élection au conseil des 500. Il est nommé maire de Strasbourg en 1800.

Le catalogue de ses réalisations durant son mandat est impressionnant. Il remet de l'ordre dans l'administration municipale, fait construire des quais, digues, ponts, des barrages dans le Rhin, il fait assainir les égouts du quartier du Marais Vert, termine les travaux de l'Orangerie, réaménage le Contades, fait réparer la cathédrale et ses sculptures, rend navigable le canal de la Bruche...

Il est aussi le fondateur et premier président de la Société des sciences, agriculture et arts du département du Bas-Rhin dont est issu la Société savante d'Alsace. Un décret du 14 février 1806 indique que "sa démission a été acceptée" et cache en réalité sa destitution. Il continue sa carrière de professeur de droit jusqu'à sa mort. Il est Chevalier de la Légion d'Honneur.


Napoléon Ier

Les personnalités du 01/01/1804, au 01/01/1809

Projet d'un monument à la gloire de Napoléon Ier, 312 MW 401

L’Empereur passe trois fois à Strasbourg

Strasbourg a vu passer Napoléon Ier en coup de vent. Au retour de la campagne d’Italie, le général Bonaparte rentre en France par Rastatt. En 1804, il traverse l’Europe pour la Bohême et la victoire d’Austerlitz. Au retour, il s’arrête quelques jours à Strasbourg qui l’accueille en héros et lui érige un arc de triomphe à l’une des extrémités du pont du Rhin.

Enfin, en 1809, alors que Joséphine a quitté le palais Rohan sans l’attendre, Napoléon, de retour de Vienne, tente d’arranger à la hussarde l’état catastrophique du couple composé contre leur gré par Hortense de Beauharnais et Louis Bonaparte. Il quitte sans préavis Strasbourg pour rentrer à Paris (il est à Fontainebleau le 26 octobre) et y annoncer son divorce avec l’impératrice.


L'Empire

Les périodes d'histoire politique du 18/05/1804, au 07/07/1915


Louis François de Wangen de Geroldseck

Les personnalités du 14/02/1806, au 08/09/1810

Portrait du baron de Wangen de Geroldseck

Une magistrature entachée de scandales financiers

Né à Haguenau le 22 janvier 1760, mort à Strasbourg le 16 octobre 1836.

Maire du 14 février 1806 au 8 septembre 1810.

Ruiné par la Révolution, le baron devient en 1803, secrétaire de la chambre de commerce de Strasbourg dont il démissionne lors de sa nomination comme maire de la ville.

En effet, suite aux échecs de Livio et Hermann, l'Empereur, Napoléon Ier, décide de compter sur la noblesse d'Ancien Régime et nomme Wangen maire de Strasbourg, le 14 février 1806. Il prend ses fonctions le 10 mars suivant, en grande pompe, en présence de nombreuses personnalités.

Sa magistrature fut catastrophique et entachée de scandales financiers de toute sorte. Le rapport secret de l'archiviste Schneegans de janvier 1846 nous éclaire sur les "désordres" qui ont eu lieu durant ce mandat. Un nouveau système, qui attribuait deux caisses à la Mairie entièrement à la disposition du maire, permettait tous les abus.

Lorsque ces scandales furent découverts, un décret impérial, du 19 juillet 1810, supprima les caisses particulières de l'administration municipale. Le receveur Hervé, qui avait participé aux malversations, fut sommé de cesser ses fonctions. Le préfet révoqua l'architecte en chef de la ville, Boudhors, de même que le secrétaire général de la préfecture, tous deux impliqués dans l'affaire.

On permit au maire de prétexter "des affaires familiales ne lui permettant plus d'assurer ses fonctions" pour démissionner début septembre 1810. Ces scandales ne lui empêchèrent pas de poursuivre une brillante carrière politique et financière en devenant à plusieurs reprises conseiller général du Bas-Rhin (1800-1806, 1808-1833), président de celui-ci en 1804 et 1817, député de Saverne en 1824, réélu en 1827, co-fondateur de la Fabrique d'acier du Bas-Rhin. Chevalier de l'Ordre Royal et militaire de St Louis, officier de la Légion d'Honneur. Il est enterré au cimetière Ste Hélène.


Marie-Louise d'Autriche

Les personnalités le 23/03/1810

Chant à la gloire de Marie-Louise d'Autriche lors de sa venue à Strasbourg, 1810, 282 MW 15

La seconde épouse de Napoléon Ier entra en France par Strasbourg

Avant même que le divorce avec Joséphine soit annoncé, Napoléon pense à épouser une princesse, union qui scellerait une alliance diplomatique et qui lui donnerait un héritier. Metternich, chancelier de l’empereur François Ier d’Autriche, lui propose Marie-Louise, fille de l’empereur et âgée de 16 ans. Celle-ci quitte Vienne le 16 mars 1810 et, comme sa grand-tante Marie-Antoinette en 1770, la jeune archiduchesse arrive en France par le pont de Kehl et reçoit les honneurs de la ville. Les dossiers cotés 282 MW 214 et 215 relatent les réjouissances.


Jacques Frédéric Brackenhoffer

Les personnalités du 08/09/1810, au 29/09/1815

Portrait de Jacques Frédéric Brackenhoffer

De l’ancien au nouveau régime

Né à Strasbourg le 7 août 1759, mort à Strasbourg le 13 mars 1838.

Maire du 28 septembre 1797 au 5 janvier 1798 et du 8 septembre 1810 au 29 septembre 1815.

Docteur en droit en 1784. Patronné par son beau-père, il entre dans l'administration municipale et est élu échevin par les boulangers. Il occupe de prestigieuses fonctions tels que membre du grand Sénat, directeur de la maison des pauvres, il fait partie de la première municipalité. Emprisonné sous Robespierre, il est relâché à la mort de celui-ci et constitue une nouvelle municipalité en avril 1797 qu'il préside jusqu'à son élection officielle le 28 septembre 1797. Il fut destitué pour d'obscures raisons politiques le 5 janvier 1798.

Il mène cependant une carrière brillante en tant que juge au tribunal civil et criminel du Bas-Rhin, conseiller de préfecture, et sera premier magistrat de la ville une seconde fois de 1810 à 1815.

Strasbourg lui rend hommage : rue Brackenhoffer.


Jean Villot

Les personnalités du 01/01/1812, au 01/01/1844

Signature de Jean Villot, 316 MW 840

Architecte de la ville au cours de la première moitié du XIXe siècle, il appartient au courant du néo-classicisme

L’architecte Jean Villot (Dijon, 1781-Strasbourg, 1857) a été l’un des architectes néo-classiques qui ont marqué la ville. Il est, à la suite de Pierre-Valentin Boudhors, en charge des monuments de Strasbourg de 1812 à 1844. Il construit notamment le péristyle du théâtre de la place Broglie et la halle aux blés (disparue), la colonie agricole d’Ostwald.


Restauration

Les périodes d'histoire politique du 06/04/1814, au 29/07/1930


François Antoine Xavier Kentzinger

Les personnalités du 29/09/1815, au 31/08/1830

Portrait de François Xavier Antoine de Kentzinger (1759-1832), peinture de Gabriel Christophe Guérin, Musée historique de Strasbourg

Le maire de la Restauration

Né à Haguenau le 7 avril 1759, mort à Strasbourg le 21 mars 1832.

Maire du 29 septembre 1815 au 31 août 1830.

Après une thèse de droit, il devient très vite un spécialiste des problèmes économiques et sociaux. Il siège à la première assemblée départementale du Bas-Rhin. Il est suspendu au lendemain du 10 août 1792 ; il suit alors son ami, le comte de Metternich, qui lui propose un poste de secrétaire particulier pour administrer ses biens en pays rhénan et en Bohème.

Ce n'est qu'en novembre 1801 qu'il revient à Strasbourg. Il est anobli en 1816 et entre au conseil général du Bas Rhin. Il se consacre, durant son mandat, à venir en aide aux plus démunis. C'est sous son impulsion que sont construits un atelier de travail et une importante halle aux grains, pour contrer la disette de 1817. Il lutte pour que sa ville retrouve son ancienne prospérité par la relance du négoce, des institutions adaptées aux conditions locales, le retour du transit, la fin du monopole des tabacs...

Il est forcé de démissionner le 3 août 1830 et meurt un an plus tard. Il est également l'auteur de deux ouvrages marquants, "Documents historiques tirés des archives de la ville" et "Strasbourg et l'Alsace, ou choses mémorables des vieux temps". Officier de la Légion d'Honneur et Chevalier de l'Ordre de l'Éperon d'Or. Sa tombe se trouve à St Urbain.

Strasbourg lui rend hommage : rue Kentzinger.


Charles X

Les personnalités du 01/09/1828, au 10/09/1828

Allégorie à la gloire de Charles X lors de sa venue à Strasbourg en 1828, 208 Z 31

Le roi Charles X visite Strasbourg en 1828

Charles X monte sur le trône à la mort de son frère Louis XVIII, en 1824. Il est d’un naturel conservateur, voire réactionnaire. Opérant une visite dans l’Est du royaume en 1828, il arrive à Strasbourg en septembre 1828. Une relation des festivités est publiée en 1829 (Bibliothèque des Archives, cote BH 3288) et le dossier 282 MW 39 contient toutes les pièces relatives à la visite du monarque.


Monarchie de Juillet

Les périodes d'histoire politique du 09/08/1830, au 24/02/1848


Jean Frédéric de Turckheim

Les personnalités du 01/09/1830, au 13/12/1850

Portrait de Jean Frédéric de Turckheim

L'autre maire de Turckheim

Né à Strasbourg le 10 décembre 1780, mort Paris le 13 décembre 1850.

Maire du 1er septembre 1830 au 15 juillet 1835.

Renonçant à des études d'économie politique et de sciences agricoles pour reprendre l'affaire familiale, il succède à son père en 1806. Il cumule plusieurs mandat tels que conseiller général (1815-1833), président du conseil (1831-1833), député en 1824, 1827, 1830 et 1836.

Il devient maire de Strasbourg de 1830 à 1835. Il fonde des salles d'asile, l'école industrielle et œuvre à l'embellissement et à l'assainissement de certains quartiers de la ville. Il succède à son père pour la présidence du Directoire et du consistoire général des églises de la confession d'Augsbourg en 1831.

Ses mandats le détournent de la banque familiale qui connut alors un réel déclin. Officier de la Légion d'Honneur. Sa tombe se trouve au cimetière Ste Hélène.

Strasbourg lui rend hommage : quai Turckheim.


Louis-Philippe Ier

Les personnalités le 14/06/1831

Poëme en l'honneur de Louis-Philippe, 1831, 282 MW 44

Louis Philippe visite Strasbourg en 1831

Louis-Philippe, anciennement titré duc d’Orléans, a trouvé le pouvoir dans la rue, après l’abdication de Charles X chassé par la Révolution parisienne. Mais il lui faut se montrer au pays afin de renforcer sa légitimité. Aussi entreprend-t-il un grand tour de France qui le mène jusqu’à Strasbourg, ville de garnison en 1831. Son périple est rapide : on ne voit le roi constitutionnel que quelques heures, suffisamment pour que les corps constitués soient rassurés par ses déclarations d’intention.


Gustave Doré

Les personnalités du 06/01/1832, au 23/01/1883

Acte de naissance de Gustave Doré

Un autodidacte très précoce plus connu aujourd’hui en tant qu’illustrateur…

Né le 6 janvier 1832 rue de la Nuée-Bleue, Louis Auguste Gustave Doré est le fils de Pierre Louis Christophe Doré, ingénieur des Ponts et Chaussées, et d’Alexandrine Marie Anne Pluchart comme l’atteste son acte de naissance (dans le registre coté 1 E 98) et n’a vécu à Strasbourg que jusqu’à l’âge de 10 ans.

Dès 1851, sa réputation est acquise avec l’illustration d’ouvrages célèbres de la littérature mondiale et avec une peinture au réalisme social très poussé.

Grand voyageur, il est très apprécié en Angleterre.

…mais qui a exploré pendant sa courte vie d’autres modes d’expression artistique.

Dès 1871, s’amorce un tournant dans l’œuvre artistique de Gustave Doré : il fait en effet ses débuts dans les techniques de la sculpture et de la gravure, puis en 1873 dans celle de l’aquarelle.

Il meurt prématurément en 1883 à Paris d’une crise cardiaque.


Antoine François Thomas Lacombe

Les personnalités du 15/07/1835, au 11/04/1837

Portrait de François Antoine Lacombe

Né à Strasbourg le 13 juin 1774, mort à Strasbourg le 9 octobre 1840.

Maire du 15 juillet 1835 au 11 avril 1837.

Licencié en droit en septembre 1791, d'abord homme de loi, il devient notaire à Strasbourg de 1804 à 1835. Il est élu au conseil municipal et nommé 4e adjoint au maire en 1832 puis est nommé maire par ordonnance royale du 15 juillet 1835.

Il démissionne après la mort de sa femme. Il devient receveur de l'Oeuvre Notre Dame et est élu conseiller d'arrondissement en 1833. Chevalier de la Légion d'Honneur. Il repose au cimetière St Urbain.


Napoléon III

Les personnalités du 30/10/1836, au 01/06/1852

Cortège villageois lors de la visite du prince-président en 1852, 282 MW 55

Du complot raté de 1836 à la route vers les eaux de Baden-Baden, Napoléon III fit plusieurs séjours à Strasbourg dont il inaugura la première gare

Napoléon III et Strasbourg : une longue histoire ! Elle commence le 30 octobre 1836, lorsque le prince Louis-Napoléon Bonaparte, avec une poignée de complices, tente d’entraîner la garnison de Strasbourg pour marcher sur Paris et renverser le gouvernement de Louis-Philippe ; l’affaire échoue lamentablement et le roi se contente de faire expulser le trublion vers les États-Unis d’Amérique.

Mais en 1852, élu président de la République, proclamé après le coup d’État du 2 décembre 1851 président à vie, le "prince-président" est de retour à Strasbourg, cette fois-ci avec tous les honneurs et pour inaugurer la gare construite à l’emplacement du centre des halles.

Par la suite, Napoléon III viendra souvent à Strasbourg, discrètement, avant de se rendre à Baden-Baden ou au château familial d’Arenenberg sur les bords du lac de Constance. Il ne réside pas au château impérial (le palais Rohan), mais à l’hôtel de Paris ou à l’hôtel du préfet. Notons que son cousin adultérin, Alexandre Walewski, fils de Napoléon Ier et de Marie Walewska, meurt à Strasbourg à l’hôtel de Paris le 27 septembre 1868.


Georges Frédéric Schutzenberger

Les personnalités du 11/04/1837, au 02/03/1848

Portrait du maire Schutzenberger (1799-1859), peinture de Guérin Gabriel Christophe, Musées de la ville de Strasbourg, Photo A. Plisson

D’une révolution à l’autre

Né à Strasbourg le 8 avril 1799, mort à Strasbourg le 24 janvier 1859.

Maire du 11 avril 1837 au 2 mars 1848.

Après des études de théologie, il se consacre finalement au droit. Il s'inscrit au barreau de Strasbourg en 1824. Il entre dans la politique aux côtés de Lichtenberger dans les milieux libéraux strasbourgeois. Après la Révolution de 1830, il devient membre de la Commission municipale et participe à la réorganisation de la garde nationale. Dès 1835, une ordonnance royale le fait l'un des adjoints du maire Lacombe, qui le charge des travaux publics. Il se révèle être un merveilleux administrateur et le créateur d'un nouveau Strasbourg en donnant son empreinte à la ville dès 1836.

Il aménage des parcs et jardins extérieurs tels que ceux de l'Orangerie, du Contades et du Wacken. Il transforme le Fossé des Tanneurs en égout couvert et multiplie les quais sur les rives de l'Ill. Sa nomination au poste de maire par ordonnance royale du 1 avril 1837 lui permet de poursuivre son œuvre. Il participe à la modernisation de la cité par l'installation de l'éclairage au gaz, par l'entrée des chemins de fer dans la ville (avec le projet de ligne directe entre Strasbourg et Paris), et par la sauvegarde du patrimoine.

Il mène également une politique sociale avec la fondation de la colonie agricole d'Ostwald en 1841. En 1838, le ministre de l'Instruction publique, Salvandy, le nomme à la chaire de droit administratif à la faculté de droit.

Le roi Louis Philippe le fait chevalier de la Légion d'Honneur en 1840. Il est également élu conseiller général du Bas-Rhin en 1841, député en 1842. La Révolution de 1848 lui fait prendre sa retraite, qu'il consacre à la rédaction d'un ouvrage sur les lois de l'ordre social, paru en 1850.

Sa tombe se trouve au cimetière St Gall.


Charles Émile Waldteufel

Les personnalités du 09/12/1837, au 12/02/1915

Acte de maissance de Charles Émile Waldteufel

Le descendant d’une famille de musiciens qui a connu son heure de gloire…

Charles Émile Lévy dit Waldteufel (1837-1915) est le fils de Lazare Lévy dit Waldteufel, compositeur et chef d’orchestre, et de Flora Neubauer, pianiste, comme l’atteste son acte de naissance (dans le registre coté 1 E 105) et quitte Strasbourg pour Paris dès l’âge de 7 ans.

Il est le membre le plus célèbre d’une dynastie de musiciens dont le patriarche, Moïse, était violoniste ambulant.

Le berceau de famille était la commune de Bischheim.

Les ascendants d’Émile Waldteufel étaient recensés, à leur naissance, exclusivement sous le nom patronymique de "Lévy". À Strasbourg, Émile est recensé "Lévy dit Waldteufel" et son patronyme "Waldteufel" ne devient officiellement légal qu’en 1877.

… et dont le nom en France est étroitement associé aux fêtes fastueuses de la fin du XIXe siècle.

Compositeur de polkas, de mazurkas et surtout de valses brillantes (Les Patineurs, Amour et Printemps, Espana, etc.), il est nommé sous le règne de Napoléon III, "directeur de la musique de danse de la cour impériale".

Il poursuivra sous la IIIe République une carrière de chef d’orchestre de nombreux bals.

Il meurt à Paris en 1915.


Édouard Schuré

Les personnalités du 21/01/1841, au 07/04/1929

Portrait d'Edouard Schuré

Les Archives de Strasbourg conservent les archives de cet écrivain ésotérique, natif de la ville

Né à Strasbourg dans une maison située à l’arrière de l’église Saint-Nicolas, le 21 janvier 1841, Édouard Schuré passe l’essentiel de sa vie à Paris où il exerce ses talents de romancier et de musicologue. L’Alsace reste sa patrie de cœur, où il vient en vacances à Barr dans une maison de campagne. Les Archives de Strasbourg ont reçu en don la correspondance et le journal de cet écrivain proche des milieux ésotériques, amoureux de Marguerite Albana et admirateur de Richard Wagner et de Rudolf Steiner. Ces documents composent le fonds 11 Z dont l’inventaire est en ligne.


IIe République

Les périodes d'histoire politique du 24/02/1848, au 02/12/1852


Guillaume Lauth

Les personnalités du 02/03/1848, au 02/05/1848

Portrait de Guillaume Lauth

Le maire de la Révolution de 1848

Né à Strasbourg le 17 mai 1794, mort à Strasbourg le 12 mars 1865.

Maire provisoire du 2 mars 1848 au 2 mai 1848.

Il fait partie des 60 commerçants notables de la ville en 1830 et est juge suppléant au tribunal de commerce. En 1832, il participe à la fondation du cercle patriotique, qui tenait séance au café Faudel. Il représente le parti de l'opposition. Il connaît plusieurs échecs électoraux mais est élu au conseil d'arrondissement, à la chambre de commerce et juge au tribunal de commerce.

Lors de la Révolution de février, il est nommé président de la commission municipale de Strasbourg le 2 mars 1848. En avril 1848, il est élu représentant du peuple et quitte sa fonction de président le 5 mai. Il se retire de la vie politique dès 1849, des affaires en 1853, léguant tout à son fils, Ernest.


Jean Louis Edouard Kratz

Les personnalités du 02/05/1848, au 12/03/1851

Portrait de Jean Louis Edouard Kratz

Le maire de la seconde République

Né à Strasbourg le 4 juillet 1803, mort à Strasbourg le 18 janvier 1885.

Maire provisoire du 2 mai 1848 au 12 mars 1851.

En 1843, il est élu, sur la liste de l'opposition libérale, membre du conseil municipal. En 1848, il devient membre du conseil général du Bas-Rhin, fonction qu'il conserva jusqu'en 1870.

Nommé adjoint au maire provisoire après la proclamation de la République, il fait fonction de maire jusqu'à sa nomination officiel par arrêté du 17 août 1848. Il démissionne en 1851. C'est dans le domaine des arts et de la musique que Kratz joue un rôle important à Strasbourg.

Il est l'un des principaux organisateurs des grandes fêtes alsaciennes de 1830 à 1836. Il est le fondateur de l'Académie de chant, il relance le théâtre et est l'un des fondateurs des Amis des Arts. Il est connu également pour être l'instigateur des collections de petits soldats peints. Sa collection personnelle comprenait environ 24 000 pièces.

Il repose au cimetière Ste Hélène.


Louis Pasteur

Les personnalités le 28/05/1849

Acte de mariage de Louis Pasteur, le 28 mai 1849, 2 E 88

Le célèbre chimiste et biologiste Louis Pasteur, d’origine jurassienne, s’est marié à Strasbourg le 28 mai 1849 à l’époque où il enseignait à la Faculté des Sciences et à la Pharmacie de l’Université.

Un mariage à l’aube d’une carrière professionnelle prometteuse…

Louis Pasteur, né à Dôle le 27 décembre 1822, fils de Jean Joseph Pasteur, négociant, et de feue Jeanne Etiennette Roqui, domiciliés à Arbois (Jura), a épousé le 28 mai 1849, Marie Anne Laurent, née à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) le 15 janvier 1826, fille d’Aristide Laurent, recteur de l’Académie de Strasbourg, et de Hélène Amélie Huet, domiciliés à Strasbourg, comme l’atteste l’acte de mariage (dans le registre coté 2 E 88).

Les époux Pasteur n’ont vécu à Strasbourg que cinq ans (de 1849 à 1854) et les trois premiers de leurs cinq enfants y sont nés.

La période strasbourgeoise de la vie de Pasteur a coïncidé avec ses activités de professeur de chimie à la Faculté des Sciences et à la Pharmacie de l’Université de Strasbourg avant son départ pour l’Université de Lille.

Toute l’œuvre scientifique de Pasteur s’est décidée durant ces quelques années dans la capitale alsacienne : en effet les longues recherches qu’il a menées sur les cristaux ont fait de lui le père de la stéréochimie, une science qui a exercé un rôle primordial dans la chimie du vivant.

Le monument Pasteur devant le Palais universitaire, vers 1930, 1 Fi 1/35

… dont la portée sera considérable sur l’évolution de la science à l’échelon international.

La nomination de Pasteur à Lille en 1854 a marqué un tournant dans le domaine de ses recherches qui évolueront progressivement vers l’étude de la pathologie animale et humaine.

Une grande exposition sera organisée en 1922, à Strasbourg, pour commémorer le centenaire de la naissance de ce brillant scientifique qui restera à jamais dans la mémoire collective comme l’inventeur du vaccin contre la rage… entre autres.


Désiré François Alexandre Chastelain

Les personnalités du 24/03/1851, au 23/10/1852

Portrait d'Alexandre Chastelain, pastel de J.-J.Serr, Musée historique de Strasbourg

Le maire de la seconde République

Né à Phalsbourg le 11 mai 1795, mort à Strasbourg le 11 avril 1865.

Maire provisoire du 24 mars 1851 au 23 octobre 1852.

Après une carrière d'avocat à Colmar et de notaire à Sarre-Union, il se retire à Strasbourg où il est élu conseiller municipal et adjoint au maire le 1er septembre 1848. Après la soudaine démission du maire Kratz en mars 1851, il est nommé maire provisoire le 15 mars 1851.

Le 18 juillet 1852, il préside aux côtés du prince président Louis Napoléon Bonaparte, l'inauguration de la ligne de chemin de fer reliant Strasbourg à Paris.

Il conserve sa fonction de maire provisoire jusqu'au 23 octobre 1852, date à laquelle un décret du Prince Président nomme Charles Coulaux maire de Strasbourg. Il reste cependant membre du Conseil Municipal et est fait chevalier de la Légion d'Honneur.

Il est enterré à Paris.


Charles Louis Coulaux

Les personnalités du 23/10/1852, au 19/12/1864

Portrait de Charles Louis Coulaux

Un maire bâtisseur

Né à Klingenthal le 11 janvier 1810, mort à Strasbourg le 31 juillet 1887.

Maire du 23 octobre 1852 au 19 décembre 1864.

Après un début de carrière militaire (école polytechnique, grade de capitaine), il se consacre à la vie politique en occupant plusieurs hautes fonctions, tel que conseiller général de Rosheim, député de Saverne, et enfin maire de Strasbourg.

Il est à l'origine de nombreux édifices de Strasbourg. Ses idées modernes en matière d'urbanisme sont mises en pratique grâce au vote d'un emprunt de 600 000 francs, permettant d'effectuer d'importants travaux. On lui doit la construction des quais St Nicolas et Finkwiller, l'ouverture des rues aux abords de la manufacture de tabac, la construction de plusieurs ponts, la rue et le pont de la gare, l'abattoir municipal, la construction des deux églises de la Robertsau, les écoles primaires St Guillaume et Ste Madeleine, l'école de santé militaire, la faculté de médecine, l'hippodrome des épis...

C'est aussi sous son administration que sont fondés le conservatoire de musique, la salle de théâtre, les grands appartements de l'hôtel de ville, restaurés et décorés par deux peintres strasbourgeois.

Il repose au cimetière St Urbain.


Le second Empire

Les périodes d'histoire politique du 02/12/1852, au 04/09/1870


Acte de décès de Charles Louis Schulmeister

Les personnalités le 08/05/1853

Portrait de Charles Louis Schulmeister, 13 Ph 45
Acte de décès de Schulmeister, 3 E 185

Le célèbre espion de l’Empereur Napoléon 1er est décédé à Strasbourg, le 8 mai 1853.

La fin d’une vie longue et rocambolesque d’un ancien contrebandier…

Fils de Jean Geoffroy Schulmeister, pasteur à Freystätt, dans le Grand-Duché de Bade, et de Jeannette Elisabeth Ritzhaub, Charles Louis Schulmeister, né le 5 août 1770, est décédé 3 place Broglie, à Strasbourg, d’un "anévrisme du cœur" comme l’atteste son acte de décès (dans le registre coté 3 E 185).

Cet habile contrebandier a été vite repéré par le général Savary qui l’a employé dès 1805 comme espion au service de l’Empereur et de la Grande Armée.

Ses exploits l’ont conduit à être préfet ou commissaire de police à différents endroits en Europe pendant les campagnes napoléoniennes.

… qui a connu la prospérité sous l’Empire avant l’infortune.

En effet, il a mené également une vie de notable mondain tout en étant à la tête de plusieurs manufactures.

Propriétaire du domaine strasbourgeois de la Canardière, à la Meinau, dès 1806, de l’ancienne résidence du maréchal de Saxe, à Boissy-Saint-Léger, dès 1812, et de deux autres maisons à Paris, il a connu cependant l’infortune avec la chute de Napoléon 1er en 1815 et l’avènement du roi Louis XVIII et devra les vendre les unes après les autres avant de se replier dans sa maison de la place Broglie.

Il a été inhumé au cimetière Saint-Urbain, à Strasbourg, et sa tombe y est toujours visible.


La famille Gruber

Les personnalités de 1855, à 1965

Portrait de David Gruber

Cette famille de brasseurs contribua au développement du faubourg de Koenigshoffen

Le nom des Gruber est lié à l’aménagement et au développement du faubourg de Koenigshoffen. David Gruber rachète en 1855 une brasserie datant de 1839. Le site inondable en hiver lui permet de disposer de la glace nécessaire à la fabrication de la bière Bock. Il relie le faubourg au réseau de chemin de fer.


Acte de naissance de Charles de Foucauld

Les personnalités le 15/09/1858

Acte de naissance de Charles de Foucauld, le 15 septemebre 1858, 1 E 139

Officier de l’armée française devenu explorateur et géographe, puis religieux chrétien catholique, ermite et linguiste, le vicomte Charles Eugène de Foucauld de Pontbriand est né à Strasbourg, le 15 septembre 1858.

Un saint-cyrien de formation brillant mais à la vie dissolue…

Charles de Foucauld (1858-1916) est le fils de Joseph François Édouard de Foucauld, inspecteur des Eaux et Forêts, et de Marie Elisabeth Beaudet de Morlet comme l’atteste son acte de naissance (dans le registre coté 1 E 139).

Orphelin très jeune, il n’a vécu à Strasbourg que jusqu’en 1870. Élève doué mais qualifié de paresseux et d’indiscipliné tant dans les établissements d’enseignement secondaire qu’à Saint-Cyr, il a commencé une carrière militaire chaotique. Sa réputation est devenue sulfureuse.

… jusqu’à sa redécouverte de la Foi et à son engagement en tant que missionnaire au service des Touaregs.

Pourtant, une longue quête spirituelle doublée d’une exigence d'humilité et de pauvreté l’a mené ensuite à l’étranger : il a entrepris un pèlerinage avec pour principales étapes la Terre Sainte, la Trappe, Nazareth, enfin Beni-Abbes et Tamanrasset dans le Sahara algérien alors colonie française.

Là, il s’installe menant une vie marquée non seulement par la prière, une pauvreté extrême et la pénitence mais aussi par sa disponibilité aux malheureux, sa volonté d’éduquer les Touaregs et de mieux connaître leur culture. En ce sens, ses travaux de linguiste constituent une référence.

Il meurt assassiné le 1er décembre 1916 à Tamanrasset, sera vite considéré ensuite comme un saint inspirant des fondations religieuses et fera l’objet d’une véritable vénération appuyée par le succès de la biographie de René Bazin (1921) et le film de Léon Poirier (1936).

Le 13 novembre 2005, il a été béatifié par le pape Benoît XVI.


Théodore Louis Joseph Humann

Les personnalités du 19/12/1864, au 14/09/1870

Portrait de Théodore Louis Joseph Humann

Le maire du siège de 1870

Né à Landau le 9 juin 1803, mort à Paris le 13 mai 1873.

Maire du 19 décembre 1864 au 14 septembre 1870.

D'abord négociant à Strasbourg, il est ensuite juge, puis président du Tribunal de Commerce. Il hérite de la fortune et du prestige de son père, Jean Georges Humann, premier alsacien à devenir ministre (des Finances : 1832-1836, 1840-1842).

Ce représentant de la bourgeoisie catholique siège au conseil municipal de 1843 à 1848 puis de 1852 à 1870. Il est nommé maire de Strasbourg en décembre 1864.

Durant son mandat, la faculté de médecine est inaugurée et la nouvelle nef de l'église catholique St-Pierre-le-Vieux est construite. Il fait preuve d'un courage et d'un dévouement exemplaires pendant le siège et le bombardement de Strasbourg par l'armée prussienne.

Lorsque la République est proclamée il estime ne plus être l'homme de la situation, il démissionne et laisse la place au républicain Küss.

À l'annonce de l'annexion de l'Alsace, il quitte Strasbourg pour s'établir à Paris où il meurt 3 ans plus tard. Nommé chevalier de la Légion d'Honneur en 1840.

Sa tombe se trouve au cimetière Ste Hélène.


Acte de décès d’Alexandre Walewski (1868)

Les personnalités le 27/09/1868

Le fils naturel de l’Empereur Napoléon 1er et de la comtesse polonaise Marie Walewska, plusieurs fois ministre, parlementaire et diplomate, est décédé à Strasbourg, le 27 septembre 1868, 3 E 212

Le fils naturel de l’Empereur Napoléon 1er et de la comtesse polonaise Marie Walewska, plusieurs fois ministre, parlementaire et diplomate, est décédé à Strasbourg, le 27 septembre 1868.

La fin d’une vie mouvementée d’un homme politique aux origines peu communes…

Fils naturel de l’empereur Napoléon 1er et de la comtesse polonaise Marie Walewska, reconnu par le comte Athanase Walewski, Alexandre Florian Joseph Colonna, comte Walewski, né le 4 mai 1810, est décédé à l’ancien Hôtel de Paris sis à Strasbourg, 25 rue de la Mésange, d’une "apoplexie" comme l’atteste son acte de décès (dans le registre coté 3 E 212).

… qui a connu son heure de gloire surtout sous la Seconde République et le Second Empire.

Après s’être battu pour la cause de l’indépendance polonaise en 1830-1831 et suivi une carrière militaire en Afrique et en France, il devient un homme politique à part entière :

  • sous la Seconde République : en étant tour à tour ministre plénipotentiaire à Florence, ambassadeur à Naples, à Madrid et à Londres,
  • sous le Second Empire : en étant notamment ministre d’État de 1860 à 1863 et président du Corps Législatif de 1865 à 1867.

Il a été inhumé au cimetière du Père-Lachaise, à Paris.


Jean-Jacques Uhrich

Les personnalités du 30/07/1870, au 28/09/1870

Portrait de Jean-Jacques Uhrich

Le défenseur de Strasbourg en 1870

Jean-Jacques Alexis Uhrich est né à Phalsbourg en 1802. Il est diplômé de la première promotion de saint-Cyr, école militaire fondée par Napoléon. Il gravit les échelons pour finir sa carrière au rang de général de division.

Lorsqu’éclate la guerre franco-prussienne, Uhrich est déjà en deuxième section, c'est-à-dire en retraite. Il demande alors à devenir gouverneur militaire de Strasbourg.

Après les défaites françaises de Wissembourg et de Woerth-Frœschwiller, la ville est assiégée par le XVe corps d’armée allemand commandé par le lieutenant-général August comte de Werder.

Uhrich défend la ville avec ses 10 000 hommes face à une force assiégeante de 60 000 allemands. Le siège dure 46 jours, prêt de 200 000 obus s’abattent et font d’importants dégâts, l’Aubette et la bibliothèque au Temple-neuf brûlent. Des quartiers entiers sont dévastés, 10 000 Strasbourgeois se retrouvent sans abri.

Uhrich finit par capituler le 28 septembre à la veille de l’assaut d’infanterie sur la ville par les assiégeants.

Après la défaite de Sedan et la chute du Second Empire, la toute jeune République rebaptise, début septembre 1870, l’avenue de l’impératrice Eugénie à Paris, avenue Uhrich en hommage au défenseur de Strasbourg, encore assiégée à cette date. Cette avenue est l’actuelle avenue Foch.

Jean-Jacques Uhrich meurt à paris en 1886 et est inhumé au cimetière du Père Lachaise.


August von Werder

Les personnalités du 13/08/1870, au 28/09/1870

Portrait August v. Werder, Musée historique de Strasbourg

Celui que les Strasbourgeois surnommèrent "von Mörder", l’assassin

Karl Friedrich Wilhelm Leopold August comte de Werder est né en 1808 en Prusse orientale.

Durant la guerre franco-prussienne de 1870-1871, il commande, avec le grade de lieutenant-général, le corps de siège devant Strasbourg, composé de troupes badoises et wurtembergeoises.

C’est à la tête de quelques 60 000 hommes que Werder va faire le siège de Strasbourg du 13 août au 28 septembre 1870, date de la reddition de la Place par le Général Jean-Jacques Uhrich qui la commande.

Sa tactique est de faire pression sur la population civile, par un bombardement massif de la ville, afin que celle-ci pousse la garnison à se rendre. Les journées du 23 au 27 août vont être particulièrement destructrices pour la ville, l’Aubette, l’église du Temple-neuf et le toit de la Cathédrale sont incendiés. Mais cette tactique échoue et Werder est contraint d’entreprendre un siège en règle de la Place qui ne s’achève qu’un mois plus tard à la veille de l’assaut final sur la ville.

Le bilan est lourd, près de 300 civils tués, 10 000 Strasbourgeois sont sans abri. La ville a subit des pertes culturelles irremplaçables comme le Hortus Deliciarum de l’abbesse Herrade de Landsberg détruit dans l’incendie de la Bibliothèque au Temple-neuf.

Après le siège de Strasbourg, Werder assiège et prend les villes de Sélestat et Neuf-Brisach. Il assiège également mais sans succès la ville de Belfort. Il repousse avec succès l’armée de secours commandée par Bourbaki qu’il contraint à se replier en Suisse où Bourbaki se rend aux Suisses.

Grâce à ses états de service, Werder fait l’objet de nombreux honneurs après la guerre et est élevé au rang de comte. Plusieurs villes, notamment du sud de l’Allemagne, lui dédient des rues ou des places. Il meurt en 1887.


Siège de Strasbourg

Les périodes d'histoire politique du 13/08/1870, au 28/09/1870


Gouvernement de défense nationale

Les périodes d'histoire politique du 04/09/1870, au 28/09/1870


Émile Kuss

Les personnalités du 15/09/1870, au 01/03/1871

Le maire Kuss au milieu des ruines de Strasbourg, peinture de Théophile Schuler, 1873, Musée historique de Strasbourg, Photo. M. Bertola

Maire républicain et martyr de la guerre de 1870-1871

Né à Strasbourg le 1er février 1815, mort à Bordeaux le 1er mars 1871.

Maire du 15 septembre 1870 au 1er mars 1871.

Dès 1848, il est désigné membre de la Commission municipale républicaine de Strasbourg et est élu capitaine de la Garde républicaine. Il lance le quotidien "Le démocrate du Rhin", le journal du parti démocrate socialiste du Bas-Rhin. Ce journal, très vite populaire, répond aux aspirations d'une population qui endurait une grave crise économique, celle de 1846 à 1855.

Dès mai 1849, le parti démocrate socialiste est le premier parti bas-rhinois. Mais, après les journées du 13 juin à Paris et du 14 à Strasbourg, Kuss et ses amis sont arrêtés. Un procès a lieu en octobre devant les assises de Metz, ils furent acquittés. Après le 2 décembre 1850, il se retire de la vie politique et fut davantage sollicité pour ses qualités d'enseignant.

Quand le Second Empire s'effondre, on lui confie la présidence de la commission municipale. La capitulation du 28 septembre 1870 est pour lui une épreuve douloureuse. Il est élu, le 2 février 1871, représentant du Bas-Rhin pour aller protester sur le sort de l'Alsace devant l'Assemblée nationale de Bordeaux.


Le Reichsland

Les périodes d'histoire politique du 28/09/1870, au 22/11/1918


Jules Klein

Les personnalités du 01/03/1871, au 08/10/1871

Signature de Jules Klein

Le maire de la transition

Né à Obermodern le 24 janvier 1830, mort à Strasbourg en 1897.

Adjoint faisant fonction de maire du 1er mars 1871 au 8 octobre 1871.

Après des études à l'école de médecine et de pharmacie, il s'établit comme pharmacien à Strasbourg en 1857.

Proche de Küss, il appartient aux milieux libéraux strasbourgeois.

En 1870, pendant le siège de la ville, il entre à la commission municipale de Strasbourg, en charge de l'instruction publique, et devient rapidement l'adjoint du maire Küss qu'il remplace lorsque ce dernier part à l'assemblée nationale réunie à Bordeaux.

Succédant à Küss, il joue en avril 1871 un rôle décisif dans l'organisation de l'assemblée des notables et participe à la délégation envoyée à Berlin pour négocier avec Bismarck. Il fut l'un des principaux porte-paroles du parti autonomiste qui s'oppose aux protestataires.


Adèle Riton

Les personnalités le 09/06/1871

Portrait d'Adèle Riton

Les obséques en 1871 de cette dame patronesse tournent à la manifestation patriotique pro-française

Adèle Riton  est une figure héroïque de la population strasbourgeoise pendant la guerre de 1870-1871. Cette dame patronnesse, née en 1832, vient en aide, après la capitulation, aux soldats blessés en gare de Koenigshoffen. Mais le 9 juin 1871, elle saute d’un train qui vient de démarrer et glisse sous les roues : elle meurt sur le coup. Ses obsèques donnent lieu à une manifestation pro-française, un mois après la conclusion du traité de Francfort qui officialise le transfert de l’Alsace-Moselle au nouvel Empire allemand. La tombe d’Adèle Riton est une tombe d’honneur, entretenue par la Ville.


Franz Stockhausen

Les personnalités du 04/09/1871, au 01/01/1907

Portrait de Franz Stockhausen, BNUS

Issu d’une célèbre famille de musiciens allemands, il dirige le Conservatoire de Strasbourg durant 30 années

Le 4 septembre 1871, Franz Stockhausen est nommé directeur du Conservatoire. Né à Guebwiller en 1839, fils d’un couple de musiciens, Stockhausen est alors maître de chapelle de la cathédrale et directeur de la société "le Chant sacré". Jusqu’en 1907, il dirige le conservatoire dans un esprit d’ouverture et de compromis, dans une ville qui s’enrichit et reste ouverte à une grande diversité culturelle. Sous son action, l’institution acquiert une réputation européenne. Hans Pfitzner lui succède. Il meurt en 1928.


Ernest Guillaume Lauth

Les personnalités du 09/09/1871, au 07/04/1873

Portrait de Guillaume Ernest Lauth

Le martyr de la cause française

Né à Strasbourg le 13 mars 1827, mort à Strasbourg le 3 avril 1902.

Maire du 9 septembre 1871 au 7 avril 1873.

Lauth est membre de la commission municipale qui administre la ville en 1870-1871. Il est élu conseiller municipal de Strasbourg en 1871. Il devient maire en septembre 1871, choix ratifié par l'administration allemande, satisfaite d'avoir un interlocuteur à la mairie. Il préside l'administration municipale jusqu'en 1873, mais est révoqué en raison de ses sentiments pro-français.

Le conseil municipal est alors dissous par une administration allemande qui voulait avoir les mains libres pour manœuvrer. C'est en 1886 seulement que Strasbourg retrouve un conseil municipal grâce au "Pacte municipal". Cette dissolution et la révocation de Lauth font de lui un martyr de la cause française. Il est élu député au Reichstag le 1er  février 1874 et s'y rend pour une séance de protestation. En 1877, il est battu aux élections.

Il se retire provisoirement de la vie politique et fait en 1886 une réapparition discrète au conseil municipal de Strasbourg, présidé par Otto Back, jusqu'en 1891.

Strasbourg lui rend hommage : rue Lauth, pont Lauth.


Lucien Blumer

Les personnalités du 14/10/1871, au 09/07/1947

Portrait de Lucien Blumer, 8 Z 843

Peintre et photographe, son regard sur l’Alsace de l’entre-deux guerres a une valeur autant esthétique que documentaire

Artiste-peintre et photographe, Lucien Blumer (1871-1947) est l’héritier d’une vieille famille d’ébénistes et menuisiers strasbourgeois. Elève de Lothar von Seebach, il peint volontiers sa ville et le vignoble où il possède une maison de campagne à Gertwiller, mais se consacre également à la photographie. La collection de ses clichés, conservée aux Archives de Strasbourg et à présent consultable en ligne, est un véritable recueil ethnographique sur l’Alsace de l’entre-deux-guerres.


Otto Back

Les personnalités du 14/04/1873, au 21/04/1880

Portrait d’Otto Back, peinture de Lothar von Seebach, 1898, Musée historique de Strasbourg, photo Musées de la Ville de Strasbourg, A. Plisson

De commissaire de police à maire

Né à Kirchberg le 30 octobre 1834, mort à Strasbourg le 5 janvier 1917.

Commissaire extraordinaire faisant fonction de maire du 14 avril 1873 au 21 avril 1880 et maire du 29 juillet 1886 au 29 octobre 1906.

Après des études de théologie protestante, il entre dans l'administration impériale gérant l'Alsace-Lorraine en 1870.

Après la révocation du maire et de ses adjoints (avril 1873) il est nommé en lieu et place de la municipalité.

En 1880, il est nommé président de Basse-Alsace, Stempel le remplace à la mairie de Strasbourg.

Il dirige des travaux d'équipements urbains : adduction d'eau, nettoiement des voies, service d'ordures ménagères, jardins et squares, création des cimetières du Polygone et de Cronenbourg, éclairage au gaz et à l'électricité, création d'une commission chargée des logements insalubres, agrandissement de l'hôpital civil avec 5 cliniques (chirurgie 1881, maladies mentales 1886, gynécologie 1887, ophtalmologie 1898, médicale 1901), et enfin les transports avec la nouvelle gare de Strasbourg (inaugurée le 15 août 1883), le port (1892) et la construction de huit lignes de tram (1879-1886).

En 1875, il signe un contrat rétrocédant à la ville les terrains des fortifications et du glacis, pour 17 millions de marks, permettant l'extension de la ville. Il est ainsi à l'origine de la Neustadt.

En juillet 1886, l'administration allemande autorise l'élection d'un nouveau conseil municipal ; Back est élu maire de Strasbourg pour la deuxième fois.

Il démissionne en juin 1906 face à la montée des socialistes au conseil. Il devient alors curateur (administrateur) de l'Université de Strasbourg et est nommé président de la Chambre de Haute Alsace par l'empereur.

Strasbourg lui rend hommage : rue Otto Back (Cronenbourg).


Guillaume Ier

Les personnalités du 01/01/1878, au 09/03/1888

Arrivée de Guillaume Ier à la gare en 1879

Sentant l’hostilité de la Ville, il y séjourna rarement mais fit construire le Palais du Rhin

L’empereur Guillaume Ier, ancien gouverneur de Rhénanie avec résidence à Coblence, est roi de Prusse en 1861, à la mort de son frère Frédéric-Guillaume IV. Il exerçait déjà la régence depuis plusieurs années en raison de la santé mentale du roi.

Mais la fortune politique de Guillaume Ier doit tout à son chancelier, Otto von Bismarck, qui pousse à l’unité allemande sous l’égide de la Prusse. La guerre contre la France, déclenchée en juillet 1870, est une promenade victorieuse qui culmine avec l’occupation de Paris et la chute de Napoléon III.

Le 16 janvier 1871, Guillaume Ier est proclamé empereur d’Allemagne à Versailles, reconnu comme tel par tous les souverains allemands.

L’Alsace et la Moselle forment alors un Land non dynastique, directement gouverné par le gouvernement impérial par l’entremise d’un Statthalter, représentant de l’empereur. Guillaume Ier ne vient guère (en 1879, 1886) à Strasbourg qui lui est hostile.

C’est sous son règne (il meurt en 1888) que le plan de la ville nouvelle est adopté, que la place impériale est dessinée et le palais impérial construit. Sa statue est érigée en bordure de cette place, jetée bas en novembre 1918. Ses visites sont documentées dans le fonds 282 MW (dossiers 66 et 67).


Ferdinand Braun

Les personnalités du 01/01/1880, au 01/01/1915

Portrait de Ferdinand Braun

Le célèbre physicien enseigna à l’université de Strasbourg

Ferdinand Braun (né à Fulda en 1850) reçoit le prix Nobel de physique avec Marconi en 1909 pour ses travaux sur la télégraphie sans fil. Mais il avait auparavant développé le tube cathodique utilisé par la suite pour les postes téléviseurs et les écrans d’ordinateur. Professeur extraordinaire en 1880, puis professeur ordinaire et directeur de l'Institut de Physique à partir de 1895, il part pour New York en 1915 où il est retenu comme ennemi. Il y meurt en avril 1918.


Émile Mathis

Les personnalités du 15/03/1880, au 03/08/1956

Publicité pour les automobiles Mathis, vers 1930, 1 BA

Son entreprise automobile fut la 4e marque automobile française de l’entre-deux guerres

Émile Mathis (Strasbourg, 1880 - Genève, 1956) est d’abord commercial des voitures construites par Ettore Bugatti pour la firme De Dietrich. En 1904, remercié avec Bugatti, il s’associe à ce dernier. Cette entreprise installée à Graffenstaden ne dure que jusqu’en 1907. Mathis ouvre alors une usine à Strasbourg, dans le quartier de la Meinau. Dans l'entre-deux-guerres, cette entreprise occupe le quatrième rang par l'importance de sa production derrière Citroën, Renault et Peugeot. Les automobiles Mathis passent pour un produit populaire et économique avec un slogan : "Le poids, voilà l'ennemi". En 1934, la crise oblige Mathis à s’associer avec l’américain Ford : la société automobile « Matford » disparaît en 1941. Les archives de l’entreprise ont malheureusement disparu.


Georg Friedrich Stempel

Les personnalités du 24/04/1880, au 10/07/1886

Portrait de Georg Friedrich Stempel

Le concepteur de la Neustadt

Né à Pirmasens (Palatinat) le 25 janvier 1829, mort à Strasbourg le 16 mai 1887.

Commissaire extraordinaire faisant fonction de maire du 24 avril 1880 au 10 juillet 1886.

Il fait une partie de ses études à Strasbourg, où il a de la famille et où il apprend le français. Il effectue ses études supérieures aux universités d'Erlangen et de Heidelberg pour entrer dans la fonction publique du Palatinat bavarois en 1850.

En 1872, il demande son affectation en Alsace et est nommé à la présidence supérieure de Strasbourg. Il assure une liaison efficace et appréciée entre Alsaciens et Allemands. Il est nommé en 1880 à la mairie de Strasbourg comme Commissarische Bürgermeister faisant fonction de maire quand Otto Back est promu président de Basse-Alsace.

Il accomplit de nombreux travaux à Strasbourg, notamment la mise en place du plan Conrath avec l'aménagement de l'actuelle place de la République (Kaiserplatz), la construction du palais impérial (actuellement palais du Rhin), de l'hôtel des postes, de la BNU et du Palais universitaire, mais aussi la redéfinition de la politique des musées de la ville.

On lui préféra Otto Back aux élections municipales de 1886.

Sa tombe se trouve au cimetière Ste Hélène.


Otto Back

Les personnalités du 29/07/1886, au 29/10/1906

Portrait d’Otto Back, peinture de Lothar von Seebach, 1898, Musée historique de Strasbourg, photo Musées de la Ville de Strasbourg, A. Plisson

De commissaire de police à maire

Né à Kirchberg le 30 octobre 1834, mort à Strasbourg le 5 janvier 1917.

Commissaire extraordinaire faisant fonction de maire du 14 avril 1873 au 21 avril 1880 et maire du 29 juillet 1886 au 29 octobre 1906.

Après des études de théologie protestante, il entre dans l'administration impériale gérant l'Alsace-Lorraine en 1870.

Après la révocation du maire et de ses adjoints (avril 1873) il est nommé en lieu et place de la municipalité.

En 1880, il est nommé président de Basse-Alsace, Stempel le remplace à la mairie de Strasbourg.

Il dirige des travaux d'équipements urbains : adduction d'eau, nettoiement des voies, service d'ordures ménagères, jardins et squares, création des cimetières du Polygone et de Cronenbourg, éclairage au gaz et à l'électricité, création d'une commission chargée des logements insalubres, agrandissement de l'hôpital civil avec 5 cliniques (chirurgie 1881, maladies mentales 1886, gynécologie 1887, ophtalmologie 1898, médicale 1901), et enfin les transports avec la nouvelle gare de Strasbourg (inaugurée le 15 août 1883), le port (1892) et la construction de huit lignes de tram (1879-1886).

En 1875, il signe un contrat rétrocédant à la ville les terrains des fortifications et du glacis, pour 17 millions de marks, permettant l'extension de la ville. Il est ainsi à l'origine de la Neustadt.

En juillet 1886, l'administration allemande autorise l'élection d'un nouveau conseil municipal ; Back est élu maire de Strasbourg pour la deuxième fois.

Il démissionne en juin 1906 face à la montée des socialistes au conseil. Il devient alors curateur (administrateur) de l'Université de Strasbourg et est nommé président de la Chambre de Haute Alsace par l'empereur.

Strasbourg lui rend hommage : rue Otto Back (Cronenbourg).


Guillaume II

Les personnalités du 01/01/1889, au 01/01/1914

Le maire Schwander accueille Guillaume II rue du maire Küss en 1908, 1 Fi 191

L’empereur Guillaume II séjourna fréquemment à Strasbourg

Petit-fils de Guillaume Ier (Frédéric III ne règne que quelques mois en 1888), Guillaume II visite souvent l’Alsace. Un de ses fils fait ses études dans la capitale du Reichsland, alors en pleine expansion. L’empereur participe à des manœuvres militaires et ses visites en 1889 et 1914 sont l’occasion de manifester un pouvoir qui se veut brillant et proche de la population.


Rudolph Schwander

Les personnalités du 29/10/1906, au 14/10/1918

Portrait Rudolph Schwander

Le maire de la Grande Percée

Né à Colmar le 23 décembre 1868, mort à Oberursel le 25 octobre 1950.

Maire du 29 octobre 1906 au 14 octobre 1918.

Après des études primaires, il entre au service de la ville de Colmar. En 1897, il reprend ses études à l'institut de sciences politiques et sociales de l'Université de Strasbourg et soutient sa thèse en 1901.

Le maire de Strasbourg, Otto Back, lui confie le secrétariat général de l'Assistance publique. En 1902, il devient adjoint au maire et participe à la réforme de l'assistance publique en introduisant les notions de seuil de pauvreté, protection de l'enfance, mais aussi la réforme des orphelinats municipaux, celle des services des Hospices Civils et l'extension de l'hôpital civil et de la faculté de médecine.

En 1906, il met en place une assurance-chômage et œuvre à l'adoption d'un statut des fonctionnaires, des employés et des ouvriers municipaux (carrière salariale, avancement par échelons, supplément familial, pensions de retraite et commissions paritaires).

À la retraite de Back, il devient maire. En effet, aux yeux du gouvernement allemand, Schwander est une valeur sûre, même en cas de guerre contre la France.

Il mène avec habileté l'opération de la Grande percée qui devait doubler la Grand Rue et relier le pont Küss au pont Saint-Nicolas. Il réalise le relogement des habitants des immeubles démolis en construisant la cité du Stockfeld.

Il redéfinit les relations de la ville avec l'Électricité de Strasbourg, la compagnie des Transports strasbourgeois et le Gaz de Strasbourg, instaurant un service public.

À partir d'août 1914, il prend des mesures pour l'approvisionnement de la ville. Il crée en 1915 la Laiterie centrale de Strasbourg qui assure une livraison régulière en lait et en œufs.

Le 14 octobre 1918, peu avant l'Armistice, il est nommé Statthalter d'Alsace-Lorraine mais le 11 novembre, devant la victoire française, il remet sa démission et quitte Strasbourg.


Fritz Beblo

Les personnalités du 01/01/1910, au 01/01/1919

Signature de Fritz Beblo, 96 MW 214

Architecte et peintre allemand, il dirigea pendant 9 ans le service d’Architecture de la Ville avant de devenir l’architecte de Munich

Parmi les architectes de la ville, Fritz Beblo (Bresslau, 1872-Munich, 1947) occupe une place à part. Arrivé dans le service dirigé par l’architecte Ort, il succède à ce dernier en 1910. Adepte du Heimatkunde, il intervient sur les grands chantiers lancés à la veille de la grande guerre, notamment aux Bains municipaux et à la Grande Percée. Il reconstruit l’église Sainte-Madeleine incendiée en 1904. Il construit le pont des Vosges et l’actuel pont Kennedy.Sur tous ces chantiers, il propose des solutions architecturales qui rompent avec l’historicisme ambiant ou les canons classiques. Il est expulsé après 1919 et devient architecte de la ville de Munich. Entre 1929 et 1932, il retrouve ses liens avec Strasbourg lors des négociations portant sur l’échange des statues du Vater Rhein contre le Meiselocker.


Jacques Peirotes

Les personnalités du 10/11/1918, au 11/12/1918

Portrait de Jacques Peirotes

Du soviet de 1918 à la crise de 1929, un maire social

Né à Strasbourg le 11 septembre 1869, mort à Lichtenberg le 4 septembre 1935.

Maire du 10 novembre 1918 au 11 décembre 1918 et du 15 avril 1919 au 22 mai 1929.

À 14 ans, il entre en apprentissage comme typographe à Strasbourg et entreprend un tour d'Europe.

Revenu à Strasbourg en 1895, il entre comme typographe au journal catholique "Der Elsasser". En 1898, il rejoint le journal "Freie Presse für Elsass-Lothringen" et passe à la rédaction en 1900. En 1905, il est condamné à quatre mois de forteresse pour lèse-majesté, ayant mis en cause avec humour l'honneur conjugal du roi de Saxe.

Élu au Conseil municipal en 1902, il devint le porte-parole des sociaux-démocrates. Il joua un rôle dans l'élection du maire libéral Schwander. En 1912, il est élu député de Colmar. Il participe à de nombreuses manifestations pour la paix et l'amitié franco-allemande. Réélu conseilleur municipal en mai 1914, il continue à lutter contre la guerre. Les meetings qu'il organise sont interdits ainsi que la parution de la "Freie Presse".

En avril 1915, il est envoyé quelques semaines en résidence surveillée en Allemagne du Nord. Revenu à Strasbourg, il se consacre à l'organisation du ravitaillement de la ville. En octobre 1918, il refuse de faire partie du dernier ministère du Reichsland d'Alsace-Lorraine dirigé par Schwander et prend la tête des députés alsaciens et lorrains, partisans d'un retour sans conditions à la France.

Le 10 novembre 1918, à la suite de la démission de Schwander, il se fait élire maire de Strasbourg et proclame la République, sur la place Kléber. Pendant dix jours, il doit composer avec les éléments révolutionnaires, civils et militaires qui ont hissé le drapeau rouge sur la flèche de la cathédrale.

Les troupes françaises font leur entrée dans la ville le 22 novembre. Le haut commissaire Maringer procède aussitôt à la dissolution du conseil municipal. Une commission municipale est désignée sous la présidence de l'industriel Ungemach, puis de Pfersdorff.

Le 15 avril 1919, Pfersdorff, malade, lui cède la mairie. Lors des élections du 30 novembre 1919, Peirotes est élu maire à l'unanimité. Il poursuit l'œuvre de Schwander en matière de "socialisme municipal" et prépare l'expansion économique de Strasbourg en permettant la transformation du port municipal en port autonome. Il prépare également la création de l'Office d'habitations à bon marché de la ville. Strasbourg se dote ainsi de 3 000 logements sociaux très modernes et de grande qualité.

Il est décoré de la Légion d'Honneur au cours d'une prise d'armes sur la place Kléber le 13 mai 1919.

En 1929, la coalition des communistes, cléricaux et autonomistes lui fait perdre la mairie. Il se retire peu après de la vie politique.

Il repose au cimetière Saint-Gall.


l'entre-deux-guerres

Les périodes d'histoire politique du 22/11/1918, au 22/06/1940


Entrée des troupes françaises

Les périodes d'histoire politique le 22/11/1918


Charles Léon Ungemach

Les personnalités du 01/12/1918, au 23/01/1919

Signature de Léon Ungemach

Le retour à la France

Né à Strasbourg le 19 septembre 1844, mort à Strasbourg le 7 janvier 1928.

Président de la Commission municipale du 1er décembre 1918 au 23 janvier 1919.

Après des études au collège épiscopal et au lycée impérial de Strasbourg, il reprend l'affaire familiale, "les conserves Léon Ungemach". Comme industriel, il est élu membre (1879), puis vice-président (1911), et enfin président de la chambre de commerce de Strasbourg (1918-1920).

Conseiller municipal de Strasbourg en 1904, il devient, après l'armistice, président de la commission municipale pour peu de temps.

On le connaît surtout pour avoir fondé l'ancienne usine alimentaire (café, chocolat, escargots), implantée à Schiltigheim en 1888, route de Bischwiller. Il est aussi le promoteur de la cité du Wacken, destinée à ses ouvriers et employés.

Strasbourg lui rend hommage : passerelle Ungemach, Cité Ungemach (Strasbourg-Wacken), rue Léon-Ungemach (Schiltigheim).


Frédéric Charles Philippe Pfersdorff

Les personnalités du 23/01/1919, au 15/04/1919

Signature de Frédéric Charles Philippe Pfersdorff

Le retour à la France

Né à Strasbourg le 20 février 1874, mort à Strasbourg le 11 janvier 1956.

Président de la Commission municipale du 23 janvier 1919 au 15 avril 1919.

Après des études de droit à Strasbourg et Berlin, il devient avocat au barreau de Strasbourg à partir de 1901. Pendant la Grande Guerre, il est mobilisé dans l'armée allemande et affecté en Russie. Après la démission d'Ungemach, il est nommé président de la commission municipale.

Pour des raisons de santé, il démissionne à son tour, laissant la place à Peirotes, déjà en charge des services sociaux. Officier de la Légion d'Honneur en 1947.

Sa tombe se trouve au cimetière Sainte-Hélène.


Jacques Peirotes

Les personnalités du 15/04/1919, au 22/05/1929

Portrait de Jacques Peirotes

Du soviet de 1918 à la crise de 1929, un maire social

Né à Strasbourg le 11 septembre 1869, mort à Lichtenberg le 4 septembre 1935

Maire du 10 novembre 1918 au 11 décembre 1918 et du 15 avril 1919 au 22 mai 1929.

À 14 ans, il entre en apprentissage comme typographe à Strasbourg et entreprend un tour d'Europe.

Revenu à Strasbourg en 1895, il entre comme typographe au journal catholique "Der Elsasser". En 1898, il rejoint le journal "Freie Presse für Elsass-Lothringen" et passe à la rédaction en 1900. En 1905, il est condamné à quatre mois de forteresse pour lèse-majesté ayant mis en cause avec humour l'honneur conjugal du roi de Saxe.

Élu au Conseil municipal en 1902, il devint le porte-parole des sociaux-démocrates. Il joua un rôle dans l'élection du maire libéral Schwander. En 1912, il est élu député de Colmar. Il participe à de nombreuses manifestations pour la paix et l'amitié franco-allemande. Réélu conseilleur municipal en mai 1914, il continue à lutter contre la guerre. Les meetings qu'il organise sont interdits ainsi que la parution de la "Freie Presse".

En avril 1915, il est envoyé quelques semaines en résidence surveillée en Allemagne du Nord. Revenu à Strasbourg, il se consacre à l'organisation du ravitaillement de la ville. En octobre 1918, il refuse de faire partie du dernier ministère du Reichsland d'Alsace-Lorraine dirigé par Schwander et prend la tête des députés alsaciens et lorrains, partisans d'un retour sans conditions à la France.

Le 10 novembre 1918, à la suite de la démission de Schwander, il se fait élire maire de Strasbourg et proclame la République, sur la place Kléber. Pendant dix jours, il doit composer avec les éléments révolutionnaires, civils et militaires qui ont hissé le drapeau rouge sur la flèche de la cathédrale.

Les troupes françaises font leur entrée dans la ville le 22 novembre. Le haut commissaire Maringer procède aussitôt à la dissolution du conseil municipal. Une commission municipale est désignée sous la présidence de l'industriel Ungemach, puis de Pfersdorff.

Le 15 avril 1919, Pfersdorff, malade, lui cède la mairie. Lors des élections du 30 novembre 1919, Peirotes est élu maire à l'unanimité. Il poursuit l'œuvre de Schwander en matière de "socialisme municipal" et prépare l'expansion économique de Strasbourg en permettant la transformation du port municipal en port autonome. Il prépare également la création de l'Office d'habitations à bon marché de la ville. Strasbourg se dote ainsi de 3 000 logements sociaux très modernes et de grande qualité.

Il est décoré de la Légion d'Honneur au cours d'une prise d'armes sur la place Kléber le 13 mai 1919.

En 1929, la coalition des communistes, cléricaux et autonomistes lui fait perdre la mairie. Il se retire peu après de la vie politique.

Il repose au cimetière Saint-Gall.


John Pershing

Les personnalités le 15/09/1920

Portrait de John Pershing

Le général américain qui participa à la libération de Strasbourg en 1918, devint citoyen d’honneur de la Ville

Le Conseil municipal, dans sa séance du 15 septembre 1920, décide de témoigner sa gratitude au général Pershing, commandant supérieur des armées américaines, pour avoir combattu aux côtés de l'Armée française durant la Grande Guerre, et surtout pour avoir participé à la libération de Strasbourg.

Extrait des délibérations du conseil municipal du 15 septembre 1920, sous la présidence de Jacques Peirotes.

"[...] En vertu de la Délibération du Conseil municipal du 15 septembre 1920 : Nous, soussigné Maire de Strasbourg arrêtons : le général Pershing, Commandant supérieur des armées américaines ayant combattu avec les armées françaises pendant le Grande Guerre de 1914 à 1918, est nommé Citoyen honoraire de la ville de Strasbourg, en témoignage d'admiration, et de reconnaissance pour le concours précieux apporté à la libération des peuples et en particulier à celle de l'Alsace et de la Lorraine. En foi de quoi, nous avons délivré et signé le présent diplôme revêtu du seing municipal. Strasbourg, le 30 septembre 1920. Le Maire".


Clément Dauchy

Les personnalités du 01/01/1922, au 01/01/1926

Signature de Clément Dauchy

L’architecte Clément Dauchy (1865-1927) fut au service de la Ville puis de la fondation de l’œuvre Notre Dame

Clément Dauchy succède à Johann Knauth comme architecte de l’Œuvre Notre-Dame en 1922. Il termine le chantier de restauration de la tour de la cathédrale en 1926 et poursuit les chantiers urbains dont celui du quartier suisse.


Paul Dopff

Les personnalités de 1928, à 1954

Signature de Paul Dopff

Une longue et fructueuse carrière comme architecte de la Ville de Strasbourg

Architecte de la ville, sorti du rang, ce fils de viticulteur de Riquewihr (1885-1965) entre au service d’architecture de Strasbourg en 1903. Nommé architecte en chef de la ville de Strasbourg en 1928, directeur des services techniques en 1948, il prend sa retraite en 1954, remplacé par Georges Laforgue. Sous son égide la ville se dote de nombreux bâtiments publics, dont la bourse du travail (actuel Rectorat, rue de Bouxwiller) ou encore l'Ecole du Rhin (route du Rhin, 1937-1938). Il réalise, pour le compte de l’office HBM, plusieurs cités au Neudorf. Les Archives conservent son dossier de carrière sous la cote 74 W 1177.


Charles Louis Hüber

Les personnalités du 22/05/1929, au 22/05/1935

Portrait de Charles Hüber

Un maire communiste de l’entre-deux-guerres

Né à Guebwiller le 21 août 1883, mort à Strasbourg le 18 août 1943.

Maire du 22 mai 1929 au 22 mai 1935

Jeune ouvrier serrurier, il rejoint le parti social-démocrate en 1910 en tant que secrétaire permanent. Il joue un rôle important lors des événements révolutionnaires de novembre 1918. Il est élu conseiller municipal en 1919.

Après le congrès de Tours, il adhère au parti communiste et en devient le secrétaire fédéral pour le Bas-Rhin. Après un discours prononcé à Francfort, il est arrêté et incarcéré à Paris (14 janvier 1923) puis relâché le 8 mai. Il est élu député de 1924 à 1928 et se fait remarquer pour ses interventions en alsacien ou en allemand, dénonçant la situation coloniale de l'Alsace. Il est élu maire de Strasbourg le 22 mai 1929. À l'Hôtel de Ville, le drapeau alsacien rouge et blanc remplace le drapeau français.

Il est exclu du parti communiste en 1934 et perd en 1935 la mairie de Strasbourg au profit de Charles Frey, son grand adversaire républicain. À partir de 1938, il glisse peu à peu vers le nazisme, approuvant la politique extérieure d'Hitler et tenant des propos antisémites. En 1941, il adhère au Parti national-socialiste et est nommé gérant de l'office municipal du logement populaire, Chef local du front allemand du travail et Ratsherr de la ville de Strasbourg. Il meurt en 1943 et est enterré avec les honneurs des autorités allemandes au cimetière Ouest à Cronenbourg.


Charles Albert Frey

Les personnalités du 22/05/1935, au 14/10/1955

Le maire de l’Évacuation et de la reconstruction

Né à Strasbourg le 26 février 1888, mort à Strasbourg le 14 octobre 1955.

Maire du 22 mai1935 au 14 octobre 1955.

Issu d'une famille modeste, il entreprend des études de philosophie, puis de droit et de sciences politiques. Il s'oriente vers le journalisme et prend position contre la constitution de 1911, qui confirme l'intégration de l'Alsace dans le Reich allemand.

Ses positions durant la guerre sur le retour de l'Alsace à la France, lui valent d'être appelé à siéger à la commission municipale et au conseil consultatif d'Alsace-Lorraine.

Il devient en 1919 le représentant du parti démocrate. Il est élu à plusieurs reprises député du Bas-Rhin à la Chambre des députés et est nommé sous-secrétaire d'État.

Élu en 1935 maire de Strasbourg, il rétablit le drapeau tricolore à l'Hôtel de Ville. En 1939, il doit organiser l'évacuation des habitants face à la menace militaire allemande. Il ne quitte Strasbourg qu'à la veille de l'arrivée des allemands.

Les services municipaux étant transférés à Périgueux, il s'y réfugie pendant toute la durée de la guerre et devient ainsi le maire des réfugiés.

Après le rétablissement de la législation française, le poste de maire est à nouveau confié à Frey qui œuvre à la reconstruction de la ville. Il assiste à la création du conseil de l'Europe qui tient ses premières séances à l'hôtel de ville.

Il est fait commandeur de la Légion d'Honneur le 21 mars 1951. Il repose au cimetière Saint-Gall.

Strasbourg lui rend hommage : quai Charles-Frey, lycée Charles-Frey.


Annexion de fait

Les périodes d'histoire politique du 22/06/1940, au 23/11/1944


Theodor Ellgering

Les personnalités du 28/06/1940, au 27/02/1941

Portrait de Theodor Ellgering

Le "commissaire de ville" allemand de Strasbourg réannexée

Né à Duisburg le 31 juillet 1897, mort à Duisburg le 22 janvier 1962.

Stadtkommissar du 28 juin 1940 à fin février 1941.

Administrateur municipal de Duisburg, il est envoyé fin juin 1940 à Strasbourg où il est chargé de remettre en ordre les services municipaux et l'économie de la ville.

Il fait reconstruire de nombreux ponts, réparer les conduites d'eau, et participe à la création de points de vente de produits de première nécessité (alimentation, vêtements, chaussures...).

Il est chargé de mettre en place l'organisation communale allemande, d'introduire le Reichsmark et d'organiser les services hospitaliers.

En moins de quatre mois, moyens de communication, transport, hébergement, approvisionnement en gaz et électricité sont rétablis.

Le 1er décembre 1940, il incorpore huit communes par la création d'un "Gross Strassburg".

En avril 1941, il est envoyé à l'ambassade allemande de Bucarest.


Robert Frédéric Ernst

Les personnalités du 01/02/1941, au 23/11/1944

Portrait de Robert Ernst

Le maire du Gross Strassburg

Né à Hurtigheim le 4 février 1897, mort à Rimsting (Bavière) le 4 avril 1980.

Oberstadtkommissar de février 1941 au 23 novembre 1944.

Après des études à Strasbourg, il s'engage dans l'armée prussienne. Il est grièvement blessé en novembre 1917.

En novembre 1918, il quitte Strasbourg pour commencer des études de droit à Heidelberg. En octobre 1919, il s'inscrit en économie politique à Tübingen et soutient sa thèse de doctorat en février 1921.

Il publie de nombreuses revues telles que "Elsass Lothringen", "die Zukunft". Il s'emploie à la diffusion d'ouvrages allemands en Alsace. Son but est de maintenir le caractère germanique de la culture alsacienne et de soutenir les partisans de l'Allemagne en Alsace. Son action s'étend à toutes les minorités allemandes en Europe.

En 1933, il adhère au parti national-socialiste. Mobilisé en août 1939, il est détaché en décembre comme expert des questions d'Alsace-Lorraine. Dès janvier 1940, il a pour objectif la création d'un protectorat d'Alsace-Lorraine dont il serait le chef. Il est nommé Oberstadtkommissar de Strasbourg.

Le 5 mars 1941, il prend la direction de l'administration du Grand Strasbourg (auquel Kehl sera incorporée en décembre de la même année).

En janvier 1942, il est à l'origine d'un appel à l'engagement des Alsaciens dans la Wehrmacht en affirmant qu'il n'y aurait pas d'incorporation obligatoire. Cette mesure est néanmoins décidée le 25 août 1942, il demande alors son affectation au front Est. Le 15 septembre 1944, il revient et est nommé Oberbürgermeister. Le 23 novembre 1944, l'entrée de la 2e DB dans la ville le contraint à fuir outre Rhin. Il continue à administrer Kehl et tente de poursuivre son action à Colmar.

Son fils, engagé volontaire, est tué à Breslau, sa femme et sa fille se suicident à Berlin, lui, se réfugie à Munich et se rend aux américains le 3 août 1945.

Remis à l'armée française, il est emprisonné à la prison militaire de Metz.

Le Tribunal militaire le condamne le 13 janvier 1955 à huit ans de prison pour crimes de guerre (incitation à la trahison, complicité pour l'incorporation de force de Français dans l'armée ennemie, privation de liberté et séquestration), peine couverte par sa détention préventive. Il est reconduit à la frontière.

Il finit ses jours en tant que conseiller municipal et paroissial à Rimsting (Bavière).

Il rédige ses mémoires durant son incarcération, sous le titre "Rechenschaftsbericht eines Elsässers".


Alfred Émile Adolphe Federlin

Les personnalités du 23/11/1944, au 27/11/1944

Signature d'Alfred Émile Adolphe Federlin

Le maire intérimaire de la Libération

Né à Strasbourg le 6 août 1891, mort à Strasbourg le 6 février 1973. Maire intérimaire de septembre 1939 à 1944.

Il entre au conseil municipal de Strasbourg en 1929 et y demeura jusqu'en 1947. Il appartient au parti démocrate de Charles Frey.

Après l'évacuation de Strasbourg, de 1939 à 1940, il rentre dans la ville muni d'une délégation écrite du maire Charles Frey. Il est donc désigné le 23 novembre 1944, maire intérimaire de la ville libérée. Le 27, il remet ses pouvoirs à Charles Frey, rentré de Périgueux.


Libération de Strasbourg par la 2e DB

Les périodes d'histoire politique le 23/11/1944


Charles Albert Frey

Les personnalités du 27/11/1944, au 14/10/1935

Portrait de Charles Frey

Le maire de l’Évacuation et de la reconstruction

Né à Strasbourg le 26 février 1888, mort à Strasbourg le 14 octobre 1955.

Maire du 22 mai1935 au 14 octobre 1955.

Issu d'une famille modeste, il entreprend des études de philosophie, puis de droit et de sciences politiques. Il s'oriente vers le journalisme et prend position contre la constitution de 1911, qui confirme l'intégration de l'Alsace dans le Reich allemand.

Ses positions durant la guerre sur le retour de l'Alsace à la France, lui valent d'être appelé à siéger à la commission municipale et au conseil consultatif d'Alsace-Lorraine.

Il devient en 1919 le représentant du parti démocrate. Il est élu à plusieurs reprises député du Bas-Rhin à la Chambre des députés et est nommé sous-secrétaire d'État.

Élu en 1935 maire de Strasbourg, il rétablit le drapeau tricolore à l'Hôtel de Ville. En 1939, il doit organiser l'évacuation des habitants face à la menace militaire allemande. Il ne quitte Strasbourg qu'à la veille de l'arrivée des allemands.

Les services municipaux étant transférés à Périgueux, il s'y réfugie pendant toute la durée de la guerre et devient ainsi le maire des réfugiés.

Après le rétablissement de la législation française, le poste de maire est à nouveau confié à Frey qui œuvre à la reconstruction de la ville. Il assiste à la création du conseil de l'Europe qui tient ses premières séances à l'hôtel de ville.

Il est fait commandeur de la Légion d'Honneur le 21 mars 1951. Il repose au cimetière Saint-Gall.

Strasbourg lui rend hommage : quai Charles-Frey, lycée Charles-Frey.


Charles de Gaulle

Les personnalités de 1945, au 09/11/1970

Le général de Gaulle à Strasbourg en 1945, 1 Fi 11/26

L’homme du 18 juin et Strasbourg

Le général de Gaulle entretien des relations régulières avec Strasbourg à partir de 1945.

C’est notamment lors de sa venue, le 7 avril 1947, que le général de Gaulle annonce la création du Rassemblement du peuple français (RPF).

Dans ses discours à Strasbourg, il insiste fréquemment sur le rôle que la ville a à jouer, de part sa situation et son histoire, dans la réconciliation franco-allemande dont il est un des artisans avec Konrad Adenauer après 1958.

Le général fut fait citoyen d’honneur de Strasbourg en 1945

"C'est bien avec regret que j'ai dû me plier aux circonstances et attendre que notre Conseil municipal fût complété et définitivement constitué pour ne m'acquitter qu'aujourd'hui de la dette de reconnaissance contractée par la Ville de Strasbourg toute entière envers la mère patrie retrouvée et la glorieuse armée française à laquelle elle doit le retour définitif à la France. Si le terrible cauchemar qui a pesé pendant plus de 4 ans sur notre ville a disparu enfin et pour toujours, et si le Conseil municipal peut aujourd'hui se réunir librement dans la Ville de Strasbourg libérée pour extérioriser sa joie profonde et sa reconnaissance émue, en nommant citoyens d'honneur de Strasbourg les généraux de Gaulle, de Lattre de Tassigny et Leclerc, nous le devons en premier lieu au chef du gouvernement provisoire de la République, le général de Gaulle, premier résistant et symbole vivant de la foi de la France dans ses destinées, figure héroïque et chef illustre, qui par un miracle de foi et de patriotisme a rendu possible que la France ait été présente à la Victoire et que la libération de Strasbourg et de l'Alsace soit l'œuvre de la jeune armée française. Créateur de cette merveilleuse armée française, jeune et ardente, le général de Gaulle a également su lui trouver les chefs dignes d’elle. [...] C'est dans cette intention que nos quatre commissions principales, dans leur séance du 7 mai courant, ont décidé de vous proposer la nomination des généraux de Gaulle, de Lattre de Tassigny et Leclerc comme citoyens d'honneur de notre ville".

Suite à cette nomination comme citoyens d'Honneur de la ville de Strasbourg, les généraux de Gaulle, de Lattre de Tassigny et Leclerc répondirent au Maire Frey pour exprimer leur gratitude. Extrait de la séance du 4 juin 1945, réponse du Général de Gaulle : "J'ai été profondément sensible, M. le Maire, à l'honneur qu'a bien voulu me faire la ville de Strasbourg. Votre belle cité est une des capitales du patriotisme français. Vive Strasbourg ! Vive la France ! Général de Gaulle".


Jean de Lattre de Tassigny

Les personnalités le 07/05/1945

Jean de Lattre de Tassigny à Strasbourg, 1 Fi 11/53

Le commandant de la célèbre 1ère armée devint citoyen d’honneur de Strasbourg en 1945

"C'est dans cette intention que nos quatre commissions principales, dans leur séance du 7 mai courant, ont décidé de vous proposer la nomination des généraux de Gaulle, de Lattre de Tassigny et Leclerc comme citoyens d’honneur de notre ville".

Réponse du général de Lattre de Tassigny :

"Je suis profondément touché de la décision du Conseil municipal de Strasbourg me nommant citoyen d'honneur de la grande cité, en qui s'est incarnée durant cinq années sombres notre invincible espérance. Vous savez quels liens m'unissent à elle depuis longtemps déjà. Le lien officiel que vous venez de créer me cause joie et fierté. Avoir protégé Strasbourg contre les derniers soubresauts rageurs de l'Allemagne, avoir planté notre drapeau au-delà du Rhin sur tous les sommets d’où s'aperçoit la flèche de la cathédrale, restera toujours parmi les souvenirs les plus précieux au cœur des soldats de la première Armée et de leur chef. Je vous demande d'exprimer à l'Assemblée municipale mon affectueuse reconnaissance et ma fidèle sympathie. J. de Lattre".


Philippe Leclerc de Hauteclocque

Les personnalités le 07/05/1945

Le général Leclerc avec le maire Charles Frey, 1945, 1 fi 14

L’auteur du serment de Koufra entretient avec Strasbourg une relation particulière

Lors de sa séance du 14 mai 1945, le conseil municipal de Strasbourg, présidé par le Maire Charles Frey,décide de lui témoigner sa reconnaissance pour avoir mené la 2e Division Blindée à la Libération de Strasbourg, le 23 novembre 1944, en le faisant citoyen d'honneur de Strasbourg :

"C'est dans cette intention que nos quatre commissions principales, dans leur séance du 7 mai courant, ont décidé de vous proposer la nomination des généraux de Gaulle, de Lattre de Tassigny et Leclerc comme citoyens d’honneur de notre ville".

Réponse du général Leclerc :

"Extrêmement sensible à votre geste, exprime mes vifs remerciements au Conseil municipal pour cette nomination de citoyen d'honneur de la ville de Strasbourg qui me touche particulièrement, étant donné les efforts que nous avons faits pour sa libération. Leclerc".


La IVe république

Les périodes d'histoire politique du 27/10/1946, au 04/10/1958


Sir Winston Churchill

Les personnalités le 11/07/1949

Sir Winston Churchill à Strasbourg en 1949, 1 Fi 14

Sensible à son soutien à la fin de la Seconde Guerre mondiale, le conseil municipal lui confère en 1949 la qualité de citoyen d’honneur de Strasbourg

En vue de la prochaine visite de Winston Churchill à Strasbourg pour participer au conseil de l'Europe, le conseil municipal décide de récompenser celui-ci par le titre de citoyen d'honneur de la ville de Strasbourg, pour le remercier de ne pas avoir abandonné la ville lors des événements du 3 janvier 1945.

Extrait des délibérations du conseil municipal du 11 juillet 1949, sous la présidence de Charles Frey :

"Le Conseil, sur la proposition des commissions principales, considérant qu'il y a deux ans déjà, une visite à Strasbourg de M. Winston Churchill avait été envisagée, que la présence à Strasbourg du grand homme d'État lors de la réunion du conseil de l'Europe nous donnera l’occasion de réaliser le projet de lui exprimer notre gratitude, que M. Winston Churchill a droit à la reconnaissance de Strasbourg et des strasbourgeois non seulement comme l'un des grands chefs de la guerre et artisans de la victoire, mais plus particulièrement encore pour la part éminente prise par lui, le 3 janvier 1945, dans la décision de ne pas abandonner notre ville, à peine libérée, aux conséquences fatales d'un repli stratégique, décide de nommer M. Winston Churchill citoyen d'honneur de la ville de Strasbourg".


Charles Altorffer

Les personnalités du 29/10/1955, au 14/03/1959

Portrait de Charles Altorffer

Le vicaire résistant

Né à Woerth le 30 janvier 1881, mort à Strasbourg le 6 août 1960.

Maire du 29 octobre 1955 au 14 mars 1959.

Après des études de théologie protestante à Strasbourg, Paris et Berlin de 1900 à 1906, il est nommé vicaire à Masevaux, Beblenheim, Lembach puis Wissembourg.

Promoteur en Alsace des caisses d'épargne et du crédit agricole, il participe à la création de garderies pour enfants, de centres de soins infirmiers, de bibliothèques populaires et de cours du soir pour adultes.

Élu député du Bas-Rhin le 16 novembre 1919, il est rapporteur de nombreux projets de loi visant à adapter la législation française à l'Alsace-Lorraine, notamment sur la question fiscale et sociale des pensions.

Il est nommé directeur des cultes pour les départements du Rhin et de la Moselle par le président du conseil Poincaré en 1929. En 1939, il prend la direction des services des réfugiés d'Alsace-Lorraine à Périgueux et mène une grande activité dans la Résistance.

Il rentre à Strasbourg en décembre 1944 et reprend sa fonction de directeur des cultes. En 1947, il est élu au conseil municipal, quatrième adjoint au maire. Il succède à Charles Frey, décédé, le 29 octobre 1955.

Sa tombe se trouve au cimetière Ste Hélène.

Strasbourg lui rend hommage : quai Altorffer.


La Ve république

Les périodes d'histoire politique du 04/10/1958, à 2100


Pierre Pflimlin

Les personnalités du 14/03/1959, au 14/03/1983

Portrait de Pierre Pflimlin

La naissance de la Communauté urbaine de Strasbourg

Né à Roubaix le 5 février 1907, mort à Strasbourg le 27 juin 2000.

Maire et président de la CUS du 14 mars 1959 au 14 mars 1983.

Après des études de droit à Paris et Strasbourg, il devient avocat au barreau de Strasbourg en 1933. Mobilisé en 1939 et après six mois de captivité en Allemagne en 1940, il quitte l'Alsace pour la zone libre. Il effectue un bref passage au secrétariat général de la jeunesse de Vichy puis devient juge d'instruction à Thonon de septembre 1941 à mars 1945.

À peine rentré en Alsace en août 1945, il adhère au M.R.P. (mouvement républicain populaire, dont il est le président de 1956 à 1959) et entre au conseil municipal le 30 septembre 1945.

Il occupe de nombreuses fonctions ministérielles : sous-secrétaire d'État au ministère de la santé publique et de la population (1946), sous-secrétaire d'État au ministère de l'économie nationale, ministre de l'agriculture dans huit gouvernements entre 1947 et 1951, ministre du commerce et des relations économiques extérieures (1951-1952), ministre d'État chargé du conseil de l'Europe (1952), ministre de la France d'outre-mer (1952-1953), ministre des finances et des affaires économiques (1955-1956, 1957-1958).

Avant-dernier président du Conseil de la IVe République (13-14 mai 1958), il démissionne le 28 mai devant la menace de guerre civile en Algérie. Durant ce mandat, il met l'accent sur la nécessité de réformer les institutions, ce qui advient peu après avec l'arrivée au pouvoir de Charles De Gaulle qui lui succède à la présidence du Conseil. Il participe à la rédaction de la Constitution de la Ve République.

Ministre d'État dans le gouvernement Pompidou (1962) il démissionne suite à un profond désaccord avec De Gaulle sur la politique européenne. Il se consacre alors à Strasbourg, à l'Alsace et à la politique européenne.

Il est élu maire de Strasbourg le 14 mars 1959, fonction qu'il occupe jusqu'en 1983. Il devient le premier président de la CUS (1967-1983). Il mène une politique dynamique d'urbanisme avec les quartiers de l'Esplanade, de l'Elsau et de Hautepierre, ainsi que le développement des institutions culturelles avec le palais de la musique et des congrès, le Maillon. Il contribue également au développement économique de la région strasbourgeoise.

Il œuvre également pour la construction de l'Europe dès l'après-guerre. Le rôle européen de Strasbourg est la priorité de son mandat, avec la désignation de Strasbourg comme siège du parlement européen. Il contribue à la construction d'un premier palais des droits de l'Homme (1965), du palais de l'Europe (1977), de l'immeuble des parlementaires (1980), et établit à cette même date un plan triennal avec l'État visant à renforcer les infrastructures internationales de Strasbourg. Il participe au projet d'Union Européenne adopté en 1984.

Il œuvre pour la reconnaissance des Malgré-nous en se prononçant, avant le procès d'Oradour en 1953, sur l'abrogation de la loi du 15 septembre 1948 sur la responsabilité collective puis après le jugement, pour l'amnistie des Alsaciens incorporés de force.

Croix de guerre 1939-1945, nombreuses décorations étrangères, prix Robert-Schuman (1975).

Il repose au cimetière Saint-Gall.

Strasbourg lui rend hommage : boulevard Pierre Pflimlin, pont Pierre Pflimlin.


Lettre d’Albert Schweitzer à la Ville de Strasbourg

Les personnalités le 18/03/1963

Lettre d'Albert Schweitzer du 18 mars 1963
Lettre d'Albert Schweitzer du 18 mars 1963
Lettre d'Albert Schweitzer du 18 mars 1963

Cette lettre illustre non seulement la profonde reconnaissance d’Albert Schweitzer envers la Ville de Strasbourg pour son soutien financier, 50 ans après la fondation du premier hôpital de Lambaréné, au Gabon, mais aussi l’engagement humanitaire sans faille de cette grande figure alsacienne.

Un courrier démontrant que l’hôpital de Lambaréné est l’œuvre de toute une vie…

Faisant partie des pièces isolées et des petits fonds privés cotés dans la sous-série 101 Z, ce courrier accompagné d’une petite photographie en noir et blanc de l’hôpital gabonais et adressé le 18 mars 1963 à Pierre Pflimlin, alors maire de Strasbourg, est riche en informations sur l’historique de la construction, les besoins et le fonctionnement de l’établissement.

Célèbre théologien protestant, musicien organiste et philosophe alsacien, Albert Schweitzer (1875-1965) y remercie chaleureusement le Conseil municipal de la Ville de Strasbourg pour le don de 5 000 francs qui lui a été fait.

C’est constamment qu’il a cherché aussi à financer ses activités médicales grâce aux conférences et aux récitals d’orgue donnés lors de ses voyages en Europe et à l’argent reçu en tant que lauréat du prix Nobel de la Paix 1952.

… et que son fondateur était aussi un précurseur de l’aide humanitaire en Afrique.

Car Albert Schweitzer était aussi médecin de formation et c’est en cette qualité qu’il fonde avec son épouse Hélène, le 16 avril 1913, un premier hôpital à Lambaréné (ville alors en Afrique équatoriale française, aujourd’hui au Gabon, à 250 km au sud-est de la capitale, Libreville) sur le terrain de la mission évangélique de Paris situé sur les rives du fleuve Ogoué.

En fait, pas moins de trois hôpitaux s’y succéderont dès 1913 :

  • le premier, créé pour étudier les principales causes de morbidité de la population locale, entièrement détruit suite à l’expulsion d’Albert Schweitzer et de sa femme considérés comme citoyens allemands pendant la Première Guerre mondiale et à leur internement à Saint-Rémy-de-Provence,
  • le second aménagé par Albert Schweitzer dès son retour en 1924 et achevé en 1925, avec une capacité d’accueil de 150 patients mais vite jugé trop petit par rapport aux besoins,
  • le troisième construit suite à une famine et à une épidémie de dysenterie en 1926, achevé en 1927, et qui deviendra très vite un centre de recherche de pointe en Afrique, spécialisé en physiopathologie et dans le traitement des maladies infectieuses très répandues en Afrique sub-saharienne.

C’est précisément à Lambaréné qu’Albert Schweitzer meurt en 1965, à l’âge de 90 ans.


Marcel Rudloff

Les personnalités du 14/03/1983, au 25/03/1989

Portrait de Marcel Rudloff

Né à Strasbourg le 15 mars 1923, mort à Strasbourg le 23 mars 1996.

Maire et président de la CUS du 14 mars 1983 au 25 mars 1989.

Après l'annexion de fait, il refuse de continuer ses études et assiste son père, architecte. Déclaré apte début janvier 1942 au RAD (service de travail obligatoire : Reichsarbeitsdienst), il s'évade à la fin du mois.

Il s'inscrit ensuite à la faculté de droit de l'université de Strasbourg, repliée à Clermont-Ferrand. Il obtient sa licence en juin 1944 et passe le CAPA (certificat d'aptitude à la profession d'avocat) à Riom en novembre. Incorporé début mars 1945 au 92e RI de Clermont, il est affecté au service central des interprètes de l'armée à Paris, qui le charge de missions dans les camps de prisonniers de guerre allemands.

Démobilisé en janvier 1946, il s'installe à Strasbourg comme avocat en août 1948. En 1971, il devient le plus jeune bâtonnier du barreau de Strasbourg.

Il adhère au MRP dès 1955 et figure aux élections municipales de 1959 sur la liste conduite par Pierre Pflimlin. Il entre au conseil municipal de Strasbourg en 1965 et, après la réélection de Pflimlin en 1971, il devient adjoint chargé des affaires sociales, de la jeunesse et des cultes. Il initie l'installation d'éducateurs de rue, d'équipes de prévention et d'associations de quartier.

En mars 1983, après le retrait de Pflimlin, il conduit la liste UDF-RPR et est élu maire de Strasbourg et président de la CUS. Parmi ses réalisations, on peut citer l'extension du palais de la musique et des congrès, des installations européennes, la rénovation du stade de la Meinau, les centres sociaux culturels, la maison de l'Enfance et celle des associations, la station d'épuration biologique, le centre de secours-Ouest. Il prend une part active dans la fondation du pôle universitaire européen.

Après sa défaite électorale en mars 1989, il continue sa carrière politique en tant que conseiller général du Bas-Rhin de 1976 à 1988, président du conseil régional d'Alsace de 1981 à 1996. Élu sénateur en 1977, il est nommé au conseil constitutionnel en 1992. La maladie l'emporte en 1996. Chevalier de la Légion d'Honneur. Il est enterré au cimetière ouest de Cronenbourg.

Strasbourg lui rend hommage : square Marcel-Rudloff et stèle commémorative sur sa maison natale, rue du Faubourg-national, Lycée Marcel-Rudloff.


Jean-Marie Lehn

Les personnalités le 01/01/1987

Portrait de Jean-Marie Lehn

Le prix Nobel de chimie 1987 fit une partie de sa carrière universitaire à Strasbourg

Spécialiste de la chimie supramoléculaire, Jean-Marie Lehn (né en 1939 à Rosheim) est lauréat avec Donald J. Cram et Charles J. Pedersen du prix Nobel de chimie de 1987 "pour leur élaboration et leur utilisation de molécules exerçant, du fait de leurs structures, des interactions hautement sélectives". Il a mené sa carrière à l’université de Strasbourg, puis au Collège de France (1980-2010).


Jean-Paul II à Strasbourg

Les personnalités du 08/10/1988, au 11/10/1988

Signature de Jean-Paul II dans le livre d'or de la Ville, 125 MW 19

Le souverain pontife visite Strasbourg en 1988

Élu pape en 1978 et mort en 2005, Jean-Paul II se rend à Strasbourg en octobre 1988. Il est reçu au Parlement européen, rencontre les autres religions et visite le diocèse de Strasbourg. Il a signé le livre d’or de la ville coté 125 MW 19.


Catherine Trautmann

Les personnalités du 25/03/1989, au 27/06/1997

Portrait de Catherine Trautmann

Le retour du tram

Née à Strasbourg le 15 janvier 1951.

Maire et président de la CUS du 25 mars 1989 au 27 juin 1997 et du 26 juin 2000 au 25 mars 2001.

Après des études de théologie protestante, elle s'engage en politique au parti socialiste en 1977 et participe à l'élaboration de la charte sur les droits des femmes.

Elle entre au conseil municipal de Strasbourg en 1983, et se fait remarquer comme porte-parole de l'opposition dans les débats budgétaires. En 1986, elle est élue députée du Bas-Rhin. À l'Assemblée nationale, elle fait partie de la commission des affaires sociales, familiales et culturelles. On la charge alors de suivre les questions relatives à l'audiovisuel et à la toxicomanie.

Après la réélection de François Mitterrand, elle entre le 13 mai 1988 dans le premier gouvernement de Michel Rocard comme secrétaire d'État auprès du ministre des affaires sociales et de l'emploi.

Elle se présente aux élections législatives de juin 1988 comme candidate du parti socialiste mais est battue au second tour par Marc Reymann. Elle quitte alors le gouvernement et est nommée présidente de la mission interministérielle de la lutte contre la toxicomanie le 17 novembre 1988.

Tête de liste du parti socialiste, elle est élue maire de Strasbourg le 25 mars 1989, devenant ainsi la première femme maire d'une ville de plus de 100 000 habitants. Quelques semaines plus tard, elle est élue présidente de la CUS. Catherine Trautmann est réélue en 1995.

En mars 1997, contrainte d'accueillir un congrès du Front national au palais de la musique et des congrès, elle organise une importante manifestation qui la propulse au devant de la scène politique. La même année, elle est appelée par Lionel Jospin au ministère de la culture et de la communication. Elle confie alors la mairie de Strasbourg et la présidence de la CUS à son premier adjoint, R. Ries.

Ces deux mandats voient la construction du tram, la mise en place d'un nouveau plan de circulation, de pistes cyclables, la piétonisation du centre ville, le début du TGV-Est. De nouveaux équipements urbains sont construits : le musée d'Art Moderne, le Parlement Européen. Des décisions sont prises : la construction d'une grande mosquée à Strasbourg, le réaménagement de la place de l'Étoile et des fronts de Neudorf, la cité de la musique et de la Danse.

Son nom est attaché à la loi du 25 mars 2000 qui crée le holding public France-Télévision et fixe les modalités de la télévision numérique hertzienne. Elle quitte le gouvernement le 27 mars 2000.

Elle retrouve alors ses fonctions de maire et de présidente de la CUS pour neuf mois.

Chevalier de la Légion d'Honneur, commandeur des Arts et des Lettres et docteur honoris causa de l'université de Leicester.


Elisabeth II à Strasbourg

Les personnalités le 12/05/1992

Signature d'Elisabeth II dans le livre d'or de la Ville , le 12 mai 1992, 125 MW 20

En 1992, Elisabeth II séjourne à Strasbourg à l’occasion d’une visite au Parlement européen

12 mai 1992 : toute de bleu vêtue et chapeautée de même, la reine d’Angleterre, d’Écosse et d’Irlande Elisabeth II prononce un discours devant le Parlement européen. Ce discours porte sur la place de l’Angleterre dans l’Europe du traité de Maastricht. Mais c’est aussi la première visite de la souveraine devant les institutions européennes – ce que déconseillait jusqu’alors son premier ministre Margareth Thatcher. Cette visite se prolonge par une rencontre avec la communauté anglaise de Strasbourg et la plantation d’un chêne dans l’enceinte du palais de la cour européenne des droits de l’homme. Le livre d’or coté 125 MW 20 contient l’autographe de la souveraine.


Roland Ries

Les personnalités du 27/06/1997, au 26/06/2000

Portrait de Roland Ries

Né à Niederlauterbach le 11 janvier 1945.

Maire et président de la CUS du 27 juin 1997 au 26 juin 2000.

Maire en exercice depuis le 22 mars 2008.

Agrégé en Lettres Modernes en 1968, il est enseignant à Saint-Avold, Sélestat et Strasbourg (lycée Louis-Pasteur).

Conseiller municipal depuis 1983, premier adjoint de Catherine Trautmann de 1989 à 1997 et chargé des transports et du plan de circulation, il devient maire et président de la CUS après la nomination de cette dernière au ministère de la culture de 1997 à 2000.

Il fait voter la construction des nouvelles Archives, il continue la politique de transport urbain de Catherine Trautmann.

En 2001, il redevient conseiller municipal dans l'opposition.

Vainqueur des élections municipales le 16 mars 2008, il est élu maire de Strasbourg le 22 mars 2008. Avec ses adjoints, il renoue avec la tradition du "Schwörbrief" (charte de serment) en prêtant serment de fidélité à la ville de Strasbourg.


Catherine Trautmann

Les personnalités du 26/06/2000, au 25/03/2001

Portrait de Catherine Trautmann

Née à Strasbourg le 15 janvier 1951.

Maire et président de la CUS du 25 mars 1989 au 27 juin 1997 et du 26 juin 2000 au 25 mars 2001.

Après des études de théologie protestante, elle s'engage en politique au parti socialiste en 1977 et participe à l'élaboration de la charte sur les droits des femmes.

Elle entre au conseil municipal de Strasbourg en 1983, et se fait remarquer comme porte-parole de l'opposition dans les débats budgétaires. En 1986, elle est élue députée du Bas-Rhin. À l'Assemblée nationale, elle fait partie de la commission des affaires sociales, familiales et culturelles. On la charge alors de suivre les questions relatives à l'audiovisuel et à la toxicomanie.

Après la réélection de François Mitterrand, elle entre le 13 mai 1988 dans le premier gouvernement de Michel Rocard comme secrétaire d'État auprès du ministre des affaires sociales et de l'emploi.

Elle se présente aux élections législatives de juin 1988 comme candidate du parti socialiste mais est battue au second tour par Marc Reymann. Elle quitte alors le gouvernement et est nommée présidente de la mission interministérielle de la lutte contre la toxicomanie le 17 novembre 1988.

Tête de liste du parti socialiste, elle est élue maire de Strasbourg le 25 mars 1989, devenant ainsi la première femme maire d'une ville de plus de 100 000 habitants. Quelques semaines plus tard, elle est élue présidente de la CUS. Catherine Trautmann est réélue en 1995.

En mars 1997, contrainte d'accueillir un congrès du Front national au palais de la musique et des congrès, elle organise une importante manifestation qui la propulse au devant de la scène politique. La même année, elle est appelée par Lionel Jospin au ministère de la culture et de la communication. Elle confie alors la mairie de Strasbourg et la présidence de la CUS à son premier adjoint, Roland Ries.

Ces deux mandats voient la construction du tram, la mise en place d'un nouveau plan de circulation, de pistes cyclables, la piétonisation du centre ville, le début du TGV-Est. De nouveaux équipements urbains sont construits : le musée d'Art Moderne, le Parlement Européen. Des décisions sont prises : la construction d'une grande mosquée à Strasbourg, le réaménagement de la place de l'Étoile et des fronts de Neudorf, la cité de la musique et de la Danse.

Son nom est attaché à la loi du 25 mars 2000 qui crée le holding public France-Télévision et fixe les modalités de la télévision numérique hertzienne. Elle quitte le gouvernement le 27 mars 2000.

Elle retrouve alors ses fonctions de maire et de présidente de la CUS pour neuf mois.

Chevalier de la Légion d'Honneur, commandeur des Arts et des Lettres et docteur honoris causa de l'université de Leicester.


Fabienne Keller

Les personnalités du 25/03/2001, au 22/03/2008

Portrait de Fabienne Keller

Née à Sélestat le 20 octobre 1959.

Maire du 25 mars 2001 au 22 mars 2008.

Diplômée de l'école polytechnique, de l'école nationale du génie rural et de l'université américaine de Berkley, elle est nommée directrice générale du CIAL (Crédit Industriel d'Alsace-Lorraine) en 1989.

Le 29 mars 1992, elle est élue conseillère générale du Bas-Rhin, première femme à entrer dans l'assemblée départementale depuis sa création en 1790.

Elle est élue maire de Strasbourg en mars 2001 succédant à Catherine Trautmann. Elle confie la présidence de la CUS à Robert Grossmann, formant ainsi le "tandem".

Parmi leurs réalisations, on peut citer, dans le domaine des transports, l'extension du réseau tram avec les lignes C et D et la modification du pont Churchill, l'accueil du TGV-Est et le réaménagement de la gare ; dans le domaine des équipements urbains, l'inauguration des nouvelles Archives, la passerelle des Deux-Rives, le réaménagement de la place Kléber, du parc de l'Étoile, l'aménagement des fronts de Neudorf avec la médiathèque André-Malraux et la cité de la musique et de la danse, une nouvelle patinoire, la réouverture du musée historique et la création du centre Tomi-Ungerer.

Elle se représente aux élections de 2008 mais est battue par Roland Ries, l'actuel maire de Strasbourg.


Robert Grossmann

Les personnalités du 01/04/2001, au 22/03/2008

Portrait de Robert Grossmann

Née à Strasbourg, le 14 octobre 1940.

Président de la CUS d’avril 2001 à mars 2008.

Titulaire d'une maîtrise de droit, instituteur à l'école de Brumath en 1959, puis éducateur au foyer Charles-Frey à Strasbourg de 1960 à 1962, conseiller en assurances depuis 1979, il entre en politique en 1958.

En 1965, il fonde l'Union des Jeunes pour le Progrès, rouage du parti gaulliste. Il entre au conseil municipal et devient, de 1977 à 1989, adjoint au maire de Strasbourg, et de 1971 à 1989, vice-président de la CUS.

Lors des municipales d'avril 2001, formant un "tandem" avec Fabienne Keller, il emporte les élections et prend la tête de la CUS, Fabienne Keller étant maire de Strasbourg.

Il est également, de 1994 à 2001, vice-président du conseil général du Bas-Rhin, et de 1998 à 2004, vice-président du conseil régional d’Alsace.

Chevalier de l'Ordre national du Mérite (1975), des Palmes Académiques (1991), des Arts et des Lettres (1997), de la Légion d'Honneur (2001) et officier de l'Ordre National du Mérite (2007).


Roland Ries

Les personnalités du 22/03/2008, au 30/03/2020

Portrait de Roland Ries

Né à Niederlauterbach le 11 janvier 1945.

Maire et président de la CUS du 27 juin 1997 au 26 juin 2000.

Maire en exercice depuis le 22 mars 2008.

Agrégé en Lettres Modernes en 1968, il est enseignant à Saint-Avold, Sélestat et Strasbourg (lycée Louis-Pasteur).

Conseiller municipal depuis 1983, premier adjoint de Catherine Trautmann de 1989 à 1997 et chargé des transports et du plan de circulation, il devient maire et président de la CUS après la nomination de cette dernière au ministère de la culture de 1997 à 2000.

Il fait voter la construction des nouvelles Archives, il continue la politique de transport urbain de Catherine Trautmann.

En 2001, il redevient conseiller municipal dans l'opposition.

Vainqueur des élections municipales le 16 mars 2008, il est élu maire de Strasbourg le 22 mars 2008. Avec ses adjoints, il renoue avec la tradition du "Schwörbrief" (charte de serment) en prêtant serment de fidélité à la ville de Strasbourg.


Jacques Bigot

Les personnalités du 18/04/2008, au 11/04/2014

Portrait de Jacques Bigot

Né à Strasbourg, le 31 juillet 1952.

Président de la CUS du 18 avril 2008 au 11 avril 2014.

Avocat depuis 1975 il est spécialisé dans les affaires économiques et dans le droit de la famille.

Il entre en politique en 1975, en adhérant au parti socialiste après le congrès de Pau. Candidat aux élections municipales en 1983 sur la liste socialiste d'Illkirch, il est élu maire de cette commune en 1995. Il est réélu en 2001 et 2008.

Durant le mandat de Catherine Trautmann à Strasbourg, il devient vice-président de la CUS.

En 2008, il est le premier maire non-strasbourgeois élu président de la Communauté Urbaine de Strasbourg.


Robert Herrmann

Les personnalités du 11/04/2014, au 30/03/2020

Portrait de Robert Herrmann

Le premier président de l’Eurométropole

Né à Strasbourg, le 17 mars 1955.

Président de la CUS d’avril 2014 à Janvier 2015, président de l’Eurométropole depuis le 1er janvier 2015, date de sa création.

Élu en 1989 au sein du conseil municipal de Strasbourg, il occupe les fonctions d’adjoint au maire chargé des sports de 1989 à 2001. Il est également de 1995 à 2001, vice-président de la communauté urbaine de Strasbourg chargé des sports.

Depuis 2001, Robert Herrmann est conseiller général.

En 2008, il devient premier adjoint après la victoire de la liste menée par Roland Ries. Il est chargé de la coordination de la municipalité et de la démocratie locale. Il devient vice-président délégué à la gestion du personnel et chargé de la coordination des politiques communautaires sur les espaces publics au sein de la Communauté urbaine. Il préside également l’Agence de développement et d'urbanisme de l'agglomération strasbourgeoise (ADEUS).

Le 11 avril 2014, il est élu président de la Communauté urbaine de Strasbourg. Il assure la transition de la Communauté urbaine à l’Eurométropole, au 1er janvier 2015.


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