Qu’est-ce que s’amuser ?

S’amuser… oui, mais de quoi s’agit-il ? Prendre du bon temps, flâner, s’ébattre, se distraire, se divertir, tourmenter, taquiner, faire la noce, faire les quatre cents coups, jouer, lambiner, musarder, passer le temps, perdre son temps, plaisanter…

S’amuser, est-ce une bonne chose ? Ou bien est-ce dépenser une énergie et un temps précieux, sans rien produire de positif ? L’amusement serait-il le fait des enfants, irraisonnables par nature, et des adultes, quant à eux désinvoltes ?

Cette propension à s’amuser peut se cantonner à des blagues (dont les carabins et étudiants sont friands), aller vers des jeux de société (en privé ou dans des cafés, clubs, casinos), ou bien déborder sur la voie publique à l’occasion de festivités organisées à certains moments de l’année, récurrents ou exceptionnels. Des fêtes publiques ont été organisées de tous temps : fêtes religieuses, fêtes nationales ou en hommage au souverain.

Mais s’amuser peut aussi être considéré comme une mauvaise chose : n’est-ce pas se détourner de ce qui est essentiel, donc sérieux, transcendantal ? Pourtant la fête peut aussi être transformée en bonne œuvre, comme le montre le Bal des pauvres qui permet de lever des fonds en faveur des déshérités de la ville.

Les moyens de s’amuser sont légion, font appel à des métiers, des techniques, au sport… Les autorités municipales jouent, à travers les époques, un rôle important de régulation et d’encadrement des excès engendrés par les divertissements des Strasbourgeois. Bruit et musique, dentelles et beaux vêtements, la fête publique se doit d’être élégante, autant que distrayante. Elle permet surtout de se rassembler, de former une société avec ses règles et ses défis.