La « Belle Époque » évoque une période florissante, dynamique, marquée par le progrès des sciences et des techniques, par une croissance du niveau de vie pour une grande partie de la population. Sous quels visages se présente Strasbourg durant cette Belle Époque, avant que les bruits de bottes ne secouent l’Europe ?
Ces visages sont multiples : la société strasbourgeoise est composée de l’armée, très présente, de l’université, d’une élite intellectuelle qui n’est pas insensible aux questions sociales ; l’artisanat est omniprésent, alors que l’industrie lourde se situe à Illkirch-Graffenstaden. Diversité donc, et ville en mouvement vers le progrès.
La municipalité, dirigée à partir de 1904 par le maire Rudolf Schwander, est pionnière en matière d’hygiène, d’éducation et de santé. En 1910-1912, la Grande Percée est le signe le plus fort de cette politique volontariste, de même que l’agrandissement de l’Hôpital civil et la construction des bains municipaux.
Le domaine politique, toile de fond partagée avec l’ensemble du Reichsland Elsass-Lothringen, est tourmenté : quelle place l’Alsace-Lorraine a-t-elle trouvée dans le Reich ? Comment s’orientent les différents partis politiques ? La presse reflète les débats et les conflits de ce temps marqué notamment par l’affaire de Saverne, qui cause un grand émoi.
Mais les Strasbourgeois savent aussi vivre et s’amuser : la vieille ville et la Neustadt, sans oublier les faubourgs qui grandissent au-delà du glacis militaire forment le cadre architectural de cette vie foisonnante où les sociétés de tout genre jouent un rôle important : musique, théâtre, art, sport... et les Winstube, bien entendu !
L’exposition "Strasbourg, Belle Epoque 1900-1914" s’est déroulée aux Archives du 21 janvier au 6 juin 2014.