L'université

A côté de l’armée, l’université forme l’autre corps prestigieux de la société impériale. La Kaiser-Wilhelm-Universität, sous l’égide de Franz von Roggenbach, qui se veut l’héritière de la Haute École fondée par Jacques Sturm, ouvre dès le semestre d’été 1872. Logée dans un somptueux « bâtiment des collèges » (nommé Palais universitaire après 1918) construit entre 1879 et 1884 et dans un ensemble d’instituts scientifiques élevés dans un style inspiré de la renaissance italienne, l’université est un élément central de la vie intellectuelle. Les éditeurs Trübner et Heitz y sont liés.
L’histoire de l’art y connaît d’importants développements, avec Adolf Michaëlis, professeur d’archéologie qui ouvre la collection des moulages, et avec Georg Dehio. Harry Bresslau, futur beau-père d’Albert Schweitzer, occupe la chaire d’histoire du Moyen Âge, Paul Laband celle de droit. Les sciences ne sont pas en reste : Joseph von Merin découvre en 1893 le paracétamol, Ferdinand Braun, l’inventeur du tube cathodique, améliore la télégraphie sans-fil de Marconi et obtient avec ce dernier le prix Nobel de physique en 1909. Röntgen, futur prix Nobel de physique pour sa découverte des rayons X, enseigne également un temps à Strasbourg. L’université possède en outre une des premières stations sismiques modernes au monde dès 1899.

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