Le commerce et l'industrie

Strasbourg est, traditionnellement, une ville d’artisans et de négociants. L’industrie, cependant, se développe après 1870 au-delà des remparts : à Graffenstaden, avec l’usine de la SACM et à Bischheim où s’implantent les ateliers du chemin de fer. La plaine des Bouchers commence à peine à exister avec, entre autres, la fabrique de papier à cigarettes Job.
Les brasseries sortent de la cité pour occuper le faubourg de Koenigshoffen, celui de Cronenbourg et la commune de Schiltigheim. Cette production passe peu à peu du stade artisanal à une phase industrielle, profitant notamment de nouveaux procédés de pasteurisation et du réseau de chemin de fer.
Les nouvelles techniques arrivent à Strasbourg : le téléphone (avant 1914, près de 5000 abonnés) et l’électrotechnique. 14 ateliers de galvanoplastie fonctionnent en 1913. Cette année-là, on recense 57 ateliers ou magasins liés à l’automobile ou aux motos.
Ce développement est rendu possible grâce à l’adduction en gaz, concurrencée par l’électrification des ateliers dont le réseau est géré par une entreprise municipale : Électricité de Strasbourg.
Le réseau ferroviaire et le port de Strasbourg dont l’extension se poursuit à partir de 1882 (creusement du bassin de l’Hôpital) permettent une ouverture du marché strasbourgeois. Enfin, la Chambre de commerce du Bas-Rhin joue un rôle important dans le soutien aux entrepreneurs, de même que les groupements de courtiers et d’agents commerciaux (regroupés pour certains dans le Fabrik- und Handelsvertreter-Verein).
Vingt-et-une banques sont implantées à Strasbourg : la Reichsbank (l’ancienne Preussische Bank) à la place de la Banque de France et des banques privées dont la banque Staehling pour laquelle un imposant bâtiment est édifié rue du Vieux-Marché-aux-Vins. Toutes les grandes compagnies européennes d’assurance ont une succursale à Strasbourg.
 
L’artisanat reste vivace : les conserveries, notamment celles du foie gras, les fabriques de pâtes, les boucheries, les boulangeries, mais aussi les métiers du bâtiment, ceux du meuble et les métiers de l’habillement qui offrent une gamme de produits inspirés de Paris ou d’ailleurs. Strasbourg donne ainsi l’image d’une cité prospère et active, malgré les crises périodiques qui affectent son économie.