Le martyre d'une ville
Le siège de 1870 constitue l'épisode le plus destructeur dans l'histoire de Strasbourg, nombre de Monuments sont endommagés voire détruits, des quartiers entiers de la ville rasés. 1870 voit ainsi la disparition d'un Strasbourg mais augure aussi la renaissance de la ville.
Documenter le siège par la photographie
Les destructions que subit la ville retiennent toute l’attention des photographes. De vastes campagnes photographiques fixent sur plaques de verre les quartiers et les monuments détruits, par la suite publiées sur plusieurs supports : albums, cartes souvenirs et tirages de différents formats.
De nombreux monuments sont réduits en cendres, l’Aubette qui abrite le musée des Beaux-arts, le Temple-neuf où se trouve la bibliothèque municipale, le tribunal (rue de la Nuée-Bleue), la préfecture, le théâtre (place Broglie), la toiture de la cathédrale.
Les photographies mettent en exergue ces destructions, donnant à penser que la ville entière est sinistrée. La carte des impacts montre cependant que des lieux symboliques ont été touchés et que l’artillerie prussienne a concentré ses objectifs sur les trois Faubourgs. Les limites techniques (temps important de pause lors du cliché, préparation et développement immédiat de la plaque de verre) interdisent de photographier le bombardement en temps réel. Les clichés sont pris après la capitulation de la ville par des artisans strasbourgeois ou étrangers : Charles Winter, Carl-Maria Eckert, Adam Varady et d’autres encore.
Ces vues sont doublées par la production de gravures qui racontent le siège : on y voit les bâtiments en flammes, les pompiers en action, les blessés et les civils en fuite. Ces gravures colorisées pour certaines diffusent l’image d’une ville souffrante et martyrisée.
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Le souvenir sous toutes ses formes
Hormis la photographie et le dessin, le siège de Strasbourg a suscité des souvenirs sous des formes très diverses qui entretiennent la mémoire des évènements de 1870. Vainqueurs et vaincus ont érigé des monuments commémoratifs et conservé des objets tirés des ruines comme de précieuses reliques.
La publication d’ouvrages participe de ce mouvement, différenciée selon les publics visés : des mémoires des principaux acteurs, études techniques faisant de ce siège un véritable cas d’école de la poliorcétique du XIXe siècle, discours commémoratifs, récits autobiographiques ou documentaires.
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