Le rôle politique de la corporation

•En 1482, avec la dernière modification de la constitution municipale, les corporations semblent détenir l’essentiel du pouvoir politique. En effet, chaque corporation élit parmi ses échevins un sénateur (Ratsherr) qui la représente au Grand Sénat (Grosser Rat). Elles ont de fait une large majorité au Conseil et élisent l’Ammeister, qui dirige la ville.
Dans les faits, il en va autrement puisque les bourgeois aisés, patriciens ou marchands, ayant plus d’instruction et de temps libre que les petits artisans, sont surreprésentés aux postes stratégiques. De plus, le système d’élection par cooptation favorise les clans et les stratégies familiales.
Les membres des professions intellectuelles s’inscrivent comme Zudiener dans la corporation de leur choix. Ils se retrouvèrent souvent parmi les échevins de chacune des corporations et donc en situation de commencer une carrière politique.
•Les corporations n’ont souvent eu ni projet global pour la cité, ni vision du rôle de la ville dans l’Empire. En conséquence, elles n’ont jamais eu la réalité du pouvoir ce qui a ouvert la voie à l’émergence d’hommes politiques professionnels.
 
Ammeister-Büchlein, 1767. AVES, XI 309.
 
Cet ouvrage de prestige a été réalisé en l’honneur de l’ammeister Philippe-Jacques Franck, négociant et banquier, membre de la corporation du Miroir. Il relate son élection et sa prise de fonction.
Le rôle d’ammeister, au XVIIIe siècle, diminue en importance, car la ville n’a plus d’autonomie politique depuis 1681, mais il reste symboliquement l’homme-clé de la structure civile.