Les expositions au Wacken

Pensée, à l'instar des expositions d'avant 1914, comme une "opération tiroir" anticipant la future cité Ungemach, l'exposition Pasteur de 1923, suivie l'année suivante par l'exposition coloniale va fixer durablement le parc des expositions sur l'île du Wacken.

Parc provisoire, il va perdurer jusqu'au début du XIXe siècle, modifiant la destination initiale des terrains au nord de l'allée du Printemps.

L’aménagement du Wacken

Vaste espace libre de constructions pérennes dédié au sport, situé au nord de la Ville dans la zone au-delà des fortifications, le Wacken se transforme après 1923.

La municipalité décide d’y créer un espace disponible pour des manifestations de plein air. Par ailleurs, le dérasement des remparts modifie la géographie des abords de la ville. La porte de Schiltigheim est détruite, ce qui simplifie l’accès au Wacken. Une ligne de tramway relie le centre de la ville à ce quartier excentré. Enfin, l’espace intermédiaire est urbanisé avec le quartier du Tivoli et la cité Ungemach dont l’emprise devait primitivement s’étendre sur le terrain dédié aux expositions.

La première foire-exposition est ouverte à l’automne 1926 dans des bâtiments en bois hérités des manifestations précédentes de 1923 et 1924. Au cours de l’hiver 1927, la municipalité entreprend des grands travaux pour les remplacer sous la conduite de l’architecte en chef de la Ville, Paul Dopff. Ces halles en béton, construites en plusieurs phases, restent pour certaines en fonction jusqu’au début du XXIe siècle, bien qu’elles aient été conçues comme provisoires !

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1924 – L’empire colonial à Strasbourg

L’exposition coloniale présentée au Wacken en 1924 revêt plusieurs aspects.
C’est d’abord une manifestation qui met en évidence la puissance coloniale de la France. Les grandes régions de l’empire colonial sont présentées : l’Afrique du Nord avec le Maroc et la Tunisie, l’Afrique noire avec le « Soudan » (actuel Mali), l’Indochine.

Cette présentation n’hésite pas à mettre l’accent sur le pittoresque de ces sociétés : reconstitution d’un village africain, présence d’une voyante tunisienne, mise en place d’un bazar…

Mais cette exposition est d’abord une exposition industrielle et commerciale. Le symbole en serait le minaret, tata, « soudanais » dont la construction est payée par la société des chocolats Schaal. D’autres sociétés participent activement au financement de la manifestation. C’est, en définitive, une foire-exposition prenant pour prétexte les colonies françaises où les industriels de la métropole voient avant tout la promesse de vastes marchés pour leur production.

Pour autant, il faut remarquer la belle qualité des aménagements construits par l’architecte de la Ville, Paul Dopff, qui rhabille les bâtiments du Wacken, édifiés l’année précédente pour l’exposition du centenaire Pasteur, et crée des espaces verdoyants et accueillants.

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Les expositions d’hygiène de 1923 et de 1935.

Deux expositions consacrées à l’hygiène ont marqué la succession des manifestations.

La première a lieu en 1923 et s’appuie sur la célébration du centenaire de la naissance de Louis Pasteur. Mort en 1895, le savant français avait découvert le vaccin contre la rage et développer la pasteurisation et la stérilisation. De 1849 à 1851, Pasteur avait enseigné à la faculté de médecine et à l’école de chimie à Strasbourg. Durant cette courte période, il avait épousé la fille du recteur de l’académie. Il s’agit alors de mettre en avant une gloire nationale, liée à Strasbourg,  et la science française dans l’ambiance nationale née après 1918.

La seconde exposition, ouverte en 1935, se veut résolument pédagogique. Elle met en évidence l’efficacité des services municipaux dédiés à l’hygiène, aux égouts, à l’eau potable, à l’urbanisme… Des panneaux didactiques expliquent plusieurs types de pathologie (la syphilis fait alors des ravages) et exposent les principes d’une hygiène personnelle basée sur la propreté, une nourriture saine, le sport.

Les principes hygiénistes forment alors un ensemble de doctrines servant de base aux politiques publiques.

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