Repères historiques

Chronologie

1454 Bible en latin, imprimée par l’atelier de Johannes Gutenberg à Mayence, premier livre imprimé avec des caractères mobiles.

1466 Bible de Mentelin, première Bible en allemand, imprimée à Strasbourg.

1483 Naissance de Martin Luther à Eisleben.

1505 Entrée de Martin Luther dans l’ordre des Augustins et début d’une carrière de prédicateur et de professeur à l’université de Wittenberg.

1506 Pose de la première pierre de la nouvelle basilique Saint-Pierre de Rome dont la construction est financée en partie par la vente d’indulgences.

1510 Mort, à Strasbourg, de Jean Geiler, prédicateur à la cathédrale et partisan d’une réforme de la société et de l’Église.

1517 Publication des 95 thèses de Martin Luther à Wittenberg.

1518 Discussions entre des représentants de l’Église et Martin Luther

1519 (rencontres d’Augsbourg et d’Altenburg ; controverse de Heidelberg, à laquelle assiste Martin Bucer, dispute de Leipzig, etc.) et ouverture d’un procès à Rome.

1519 Mort de l’empereur Maximilien Ier ; élection de Charles Quint comme roi des Romains.

1520 Bulle Exsurge Domine du pape Léon X condamnant les propositions de Martin Luther et lui ordonnant de se rétracter.

1521 Excommunication de Martin Luther. Diète de Worms et édit de condamnation de
Martin Luther par Charles Quint.

1521 (4 mai) - 1522 (1er mars) Séjour secret de Martin Luther à la Wartburg (sous la protection de l’Électeur de Saxe) et traduction du Nouveau Testament en allemand.

1522 Septembertestament : publication de la traduction du Nouveau Testament par Martin Luther (en septembre, d’où son nom).

1523 Prédications de Matthieu Zell à Strasbourg, fondées sur « le vrai Évangile ». Arrivée de Martin Bucer à Strasbourg.

1524 Le premier recueil de chants en allemand paraît à Nuremberg (le Achtliederbuch, livret à 8 chants).

1525 Guerre des Paysans, rupture de Luther avec Érasme.

1525 Interdiction des processions à Strasbourg ; elles sont remplacées par la distribution d’aumônes.

1526 Publication de la messe allemande à Wittenberg (liturgie luthérienne en langue allemande avec chants).

1527 Wormser Propheten : traduction en allemand des livres des Prophètes par Ludwig Hätzer.

1529 À Strasbourg, interdiction de la messe latine et victoire des partisans de la Réforme ; publication des Catéchismes de Luther.

1529 Publication, à Strasbourg, de la Bible traduite d’après Martin Luther, dans une version corrigée.

1530 À la Diète d’Augsbourg, présentation de la Confession d’Augsbourg par les Saxons et de la Confessio tetrapolitana par les Strasbourgeois, qui se distinguent de Luther à propos de la Cène.

1531 Ligue de Smalkalde et début des guerres de religion dans l’Empire.

1534 Publication de la Bible traduite en allemand par Luther, dans une version complète.

1537 Parution du Psautier strasbourgeois en deux parties, contenant tous les psaumes bibliques, versifiés et rimés, traduits en allemand.

1539 Publication du premier recueil de psaumes en langue française par Calvin à Strasbourg.

1545 Dernière édition de la Bible, du vivant de Luther et avec son assentiment.

1546 Mort de Martin Luther à Eisleben.

1555 Réintroduction de la messe catholique à Strasbourg lors de l’instauration de l’Intérim.

1560 Dernière messe catholique à Strasbourg ; le clergé romain quitte la ville.

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Vocabulaire

  • Empereur, roi des Romains

Depuis le XIVe siècle, le roi d’Allemagne est élu par sept électeurs : le roi de Bohême, l’Électeur Palatin, le duc de Saxe, le margrave de Brandebourg et les archevêques de Mayence, de Cologne et de Trèves. Il porte le titre de « roi des Romains ». Le roi prend le titre d’empereur lorsqu’il est couronné par le pape, en théorie à Rome.
La couronne royale et la couronne impériale ne sont pas héréditaires comme celles de France ou d’Angleterre. Chaque élection donne lieu à des tractations, voire à un conflit. En 1519, le roi de France, François Ier, est candidat à l’élection, mais c’est le petit-fils du dernier empereur, Charles Quint, archiduc d’Autriche et héritier des couronnes espagnoles, qui l’emporte.

  • Réforme de l’Église

La notion de réforme est constante au sein de l’Église, définie comme une institution humaine inspirée par Dieu pour accomplir sa volonté sur terre. Dans ses sermons et ses mémoires adressés aux autorités civiles et religieuses, Jean Geiler (mort en 1510) appelle de ses voeux une telle réforme en se concentrant sur la vie des clercs, celle des laïcs et l’instruction.

  • Indulgence

Rémission de la pénitence infligée au pénitent après l’absolution de la faute.
Cette rémission totale ou partielle est concédée par l’Église soit à un pénitent, soit à un fidèle défunt, selon le principe de la communion des saints (la prière d’une personne ou de la communauté peut profiter à un tiers, vivant ou défunt).

  • Vente des indulgences, simonie

Dans la tradition chrétienne déjà affirmée par les Apôtres, les choses sacrées (sacrement, fonction religieuse) ne doivent pas faire l’objet d’un commerce. Le terme de simonie désigne ce commerce illicite. Un don ou une action charitable peuvent cependant être effectués pour exprimer une reconnaissance ou accomplir une oeuvre pieuse.
Au XVIe siècle, des ecclésiastiques de haut rang détournent ces dispositions pour se créer de nouveaux revenus : l’archevêque de Mayence Albrecht de Brandebourg, les papes Jules II et Léon X pour financer la construction de la nouvelle basilique Saint-Pierre de Rome.

  • Bible

Ensemble de livres contenant l’histoire du peuple d’Israël, des psaumes, des prophéties (Ancien Testament), l’histoire de Jésus et son enseignement (Evangiles), avec le récit des premiers temps des chrétiens, les lettres des apôtres et le livre de l’Apocalypse (Nouveau
Testament).
Ecrite en hébreu, en araméen, en grec, en latin, elle fait l’objet de plusieurs traductions partielles ou totales dès le Moyen Âge. Martin Luther la traduit en allemand en 1521-1522. Cette première traduction (d’abord partielle) est ensuite corrigée et améliorée.

  • Confession d’Augsbourg

Texte fondateur du protestantisme luthérien, la Confession d’Augsbourg est présentée à l’empereur Charles Quint lors de la Diète d’Augsbourg en 1530. Ses XXVIII articles exposent la foi des luthériens, qui se veut fidèle à l’Église ancienne (art. I-XXI), ainsi que les abus qui selon eux se sont « glissés » dans l’Église au cours des siècles (art. XXII-XXVIII).

  • Grâce

Don de Dieu assurant au croyant la rémission de ses péchés et la promesse de la vie éternelle auprès de Dieu. La théologie traditionnelle n’avait nullement éliminé la grâce de son message, mais l’originalité de Luther fut d’insister sur la grâce seule : le croyant est incapable de collaborer de quelque manière que ce soit à son salut, qui lui est entièrement offert par Dieu ; toutefois, il lui faut y croire (foi), et il est appelé à accomplir des oeuvres qui ne conditionnent pas ce salut mais en découlent.

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