Hygiène et petite enfance

Après le bain, dessin de Charles Marchal, Cabinet des estampes et dessins de Strasbourg, inv. 77.985.0.987.

La deuxième partie s'intéresse aux sages-femmes, à l'école d’obstétrique, aux cliniques d’accouchement, à la puériculture et au lait.

Les sages-femmes

A toutes les époques, les sages-femmes sont des femmes expérimentées qui viennent en aide aux femmes au moment de l’accouchement et dans les temps qui le suivent. La formation est traditionnellement empirique ; les connaissances sont acquises par apprentissage.
Dès le XVIe siècle, le Magistrat de Strasbourg légifère sur celles qui doivent être les garantes du bon déroulement médical et moral des naissances.

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L'école d'obstétrique

Au XVIIIe siècle, la ville est à la pointe de l’obstétrique européenne en créant la première école de sages-femmes à l’initiative de Jean-Jacques Fried (1689-1769). En 1727, il propose la création d’une école d’obstétrique qui ouvre ses portes en 1728. Elle acquiert très rapidement une réputation européenne. Après la Révolution, l’école est rattachée aux Hospices civils.
Un diplôme national de sage-femme est créé en 1803.
En 1814, une nouvelle école à vocation départementale est créée par le docteur Ehrmann.
Le nombre de sages-femmes à Strasbourg va croissant au XIXe siècle, parallèlement à l’augmentation de la population et à l’afflux de femmes de la campagne qui viennent accoucher en ville.

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Les cliniques d'accouchement

Les Hospices civils disposent d’une « salle des accouchées » dès le XVIe siècle. S’y côtoient des bourgeoises comme des femmes du peuple.
Au XIXe siècle, on voit des femmes venues de la campagne se rendre à la clinique d’accouchement des Hospices pour y accoucher discrètement.
Mais des sages-femmes ouvrent également des établissements privés en ville, dans leur maison ou leur appartement et y accueillent les parturientes le temps de la naissance et jusqu’aux relevailles. Ces établissements au nom évocateur (le Berceau) disparaissent lorsque la médicalisation de l’accouchement s’impose.

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La puériculture

Il faut attendre le XIXe siècle pour que, progressivement, le monde médical découvre que les enfants ont une physiologie différente des adultes et des maladies qui leur sont propres. De nouvelles disciplines médicales font leur apparition comme la pédiatrie (terme apparu en 1872) ou la puériculture. La société n’a alors de cesse de faire baisser la mortalité des nourrissons. Peu à peu, des structures dédiées au soin des enfants en bas âge sont mises en place, d’abord grâce à des initiatives privées, puis rapidement relayées par l’action municipale. Les plus petits profitent ainsi de l’évolution générale des sociétés de l’ère industrielle où la médecine et l’hygiénisme se développent et conduisent à une rapide diminution de la mortalité infantile.
Une première clinique spécialisée pour les nourrissons est ouverte en 1901 au Neudorf.
En 1914, un institut de puériculture est inauguré à proximité des Hospices civils.
Rattaché administrativement à un office municipal en 1919, il accueille des stagiaires tout en exerçant un rôle médical et social d’accueil des filles-mères. Il est aujourd’hui intégré à l’hôpital de Hautepierre.
En 1925 est institué le contrôle des nouveaux-nés par des visites médicales obligatoires, organisées par la Ville. L’ordonnance de novembre 1945 reprend tous les dispositifs alors existants pour réorganiser la protection médicale infantile et les centres médico-sociaux.

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Le lait

Dès le Moyen Âge, on considère que l’alimentation en lait est la garantie de la survie et du bon développement des nourrissons. L’allaitement est assuré par la mère, puis par une nourrice pour les familles aisées. Le retour à l’allaitement maternel revient progressivement au XIXe siècle et reste encouragé par les autorités publiques jusqu’à nos jours.
Une institution est créée parallèlement à l’émergence de l’institut de puériculture : le lactarium où l’on collecte du lait maternel. Cette institution continue d’exister aujourd’hui au sein de l’hôpital de Hautepierre.
Mais à la fin du XIXe siècle, suite à de nouveaux procédés de stérilisation, comme la pasteurisation, le lait de vache est progressivement introduit dans l’alimentation des nouveau-nés. Créée pendant la Première Guerre mondiale, la laiterie centrale propose du lait traité de manière « hygiénique », en fait pasteurisé, aux mères.
L’idéal reste l’allaitement maternel. En cas de besoin, la Goutte de lait est à la disposition des mères. Cette institution veille à la distribution de produits lactés de bonne qualité.

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