Le style néo-classique et Strasbourg

Le style néo-classique, inspiré de l'Antiquité greco-romaine, apparait dans les années 1760 et remplace le style rocaille ou rococo en vogue sous le règle de Louis XV.

Qu’est-ce que le néo-classicisme?

Au XVIIIe siècle, le goût change : après le style classique (qui marque le règne de Louis XIV, mort en 1715), le style Régence (autour des années 1720-1730), le style Rocaille (qui correspond au règne de Louis XV (majeur en 1725, mort en 1774) connaît une grande popularité : il se caractérise par des lignes courbes et de motifs de décoration inspirés de la nature et des coquillages.

À Paris et en Angleterre, dès les années 1760, apparaît un style qui s’inspire des principes architecturaux de l’Antiquité classique. Le style néo-classique (ainsi appelé pour le différencier du style classique Louis-XIV) s’appuie sur les écrits de Vitruve et sur les découvertes italiennes de Pompéi et de Herculanum.

Le premier édifice qui annonce le style néo-classique en Alsace est construit à partir de 1762 à Guebwiller pour les moines de Murbach : l’église collégiale Notre-Dame

À Strasbourg, en 1772, examinant le décor de la chapelle des Enfants trouvés, le préteur royal écarte le premier projet pour en imposer un autre qu’il affirme avoir été conçu à Paris. On trouve là une manifestation de ce que le préteur appelle « le bon goût », inspiré de la mode parisienne

 

Le style classique se définit donc comme un retour aux principes de l’antiquité, débarrassés des fioritures Rocaille. Ce style se caractérise par la rigueur des formes et l’utilisation d’un répertoire inspiré de l’antiquité : colonnes droites, lisses ou cannelées, architraves ou frontons cintrés ou triangulaires, sobriété du décor rapporté.

 

Le style néo-classique est un style européen, malgré des variantes régionales, et total, touchant aux édifices comme aux objets.

Jusque dans les années 1840, le néo-classicisme continue de s’imposer dans l’architecture civile et religieuse. Cependant, il est remplacé sous le Consulat et sous l’Empire par le style Antiquisant, associant des thèmes romains et égyptiens.

Les projets et dessins d’architecture conservés aux Archives de Strasbourg permettent de comprendre les principes de ce style et le désir parfois exalté des architectes pour l’appliquer à des projets souvent grandioses.

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Pierre Michel d’Ixnard

1723 : naissance à Nîmes.
1743 : maître-menuisier (comme son père) en 1743.
1751 : mariage avec Thérèse Isnard.
1751-1755 : établi à Cadenet (près d’Avignon).
1755-1763 : installé à Paris. A sans doute travaillé pour le prince de Rohan-Montauban, frère du cardinal Louis-Constantin de Rohan, puis pour l’évêque de Metz et le prince-évêque de Trèves.
1763 :  arrivée à Stuttgart dans la suite de l’architecte Servandoni.
1764 : nommé directeur des bâtiments du prince de Hohenzollern-Hechingen.
1765-1780 : construction du château de Königseggwald (pour le prince-évêque de Trèves), des résidences d’Ellingen et de Donauwörth (pour l’ordre teutonique), du palais Sickingen à Fribourg-en-Brisgau, de l’église collégiale de Buchau, du château et de l’église paroissiale de Hechingen, réalisation du décor intérieur de la cathédrale de Constance, …
À partir de 1768 : chantier de l’abbaye Sankt-Blasien en Forêt-Noire.
17980 : éviction de Coblence en 1780 et installation à Strasbourg.
1782-1785 : construction de la façade du poêle de la corporation du Miroir (sur la rue Gutenberg) à Strasbourg.
1785-1787 : salle des actes et bibliothèque du collège royal de Colmar (actuel lycée Bartholdi)
1790 : église d’Epfig
1791 : publication du Recueil d’architecture, présentant ses réalisations.
1795 : mort à Strasbourg.

 

Avis de Blondel, architecte du roi, sur Pierre Michel d’Ixnard (vers 1755) : « j’ai vu ses desseins et me suis transporté chez lui pour examiner quelques modèles qu’il avait faits. En général il sait très peu de théorie ; il entend davantage la pratique, mais il ne peut être employé qu’en second, sous la direction d’un habile homme. D’ailleurs il me paraît laborieux, avec de bonnes mœurs et s’offre pour très peu, s’avouant sobre et sans ambition ».

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Le service d’architecture de la Ville de Strasbourg au XVIIIe siècle

Organisation jusqu’en 1757 :

- commission détachée de la Chambre des XIII, composée de trois membres appelés directeurs des Bâtiments (Oberbauherren), compétente pour toutes les questions architecturales publiques et privées ;

- l’inspecteur des travaux de la Ville (Stadt-Lohnherr ou Stadtlohner), fonctionnaire au rôle à la fois administratif et technique et qui n’était pas obligatoirement un architecte.

- le maître maçon de la ville (Werkmeister auf dem Städtischen Mauerhof)

- le maître charpentier de la ville  (Werkmeister auf dem Städtischen Zimmerhof).

1757 : suppression du poste d’inspecteur des travaux de la Ville : les fonctions sont désormais assumées par le Werkmeister  qui prend aussi le titre d’ingénieur de la ville.

1771 : création d’un poste de contrôleur des Bâtiments chargé de la paie des ouvriers, des marchés avec les fournisseurs, de la surveillance des ateliers.

Le service d’architecture de la Ville de Strasbourg était situé au Luxhof (au n°1 de l’actuelle rue de la Comédie). Il était chargé d’entretenir lesbâtiments publics et de proposer aux édiles des plans et projets pour de nouvelles constructions.

Sous l’autorité du Werkmeister, travaillaient douze ouvriers plus des dessinateurs répartis entre les différents dépôts et ateliers de la ville :

- le Mauerhof, « situé au faux rempart près de la courtine des juifs » (actuellement rue des Pontonniers) pour les ouvriers maçons ;

- le Zimmerhof, « situé au faux rempart  vis-à-vis des Récollets » (actuellement  rue Joseph-Massol) pour lesouvriers charpentiers ;

- le Bruckhof, « situé derrière le péage au Rhin à la droite » (à proximité de l’actuelle avenue Aristide-Briand), magasin de dépôt et d’atelier en lien avec la construction et l’entretien du pont sur le Rhin ;

- le Windhof, « situé près de la nouvelle maison des Enfants trouvés » (près du n°4 de l’actuelle rue de l’Académie),magasin « partiellement employé à renfermer des effets, des approvisionnements de matériaux, des outils ».

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Pierre-Valentin Boudhors

1738 : mention du père de Pierre-Valentin (né dans la région d’Amiens, ingénieur militaire) comme maître de mathématiques à Strasbourg.
1754 m : naissance de Pierre-Valentin Boudhors à Strasbourg.
1774 : mort de Samuel Werner, architecte de la ville. Nomination de pierre-Valentin Boudhors avec l’appui du préteur royal.
1775-1777 : séjour de Boudhors à Paris.
1777-1800 : projets de bâtiments publics : hôtel de ville, vauxhall, théâtre, halle aux blés, …
1789 : éviction de Boudhors pour incompétence.
1801-1810 : réintégration dans les fonctions d’architecte de la ville, puis nouvelle éviction.
1835 : mort de Pierre-Valentin Boudhors à la Wantzenau.

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Décors de Noël

Le sapin de Noël cité à partir du XVIe siècle constitue l’élément majeur des décorations de Noël. Les marchands de décor ne manquent pas, au XIXe siècle, de lancer sur le marché des objets : boules de verre et cartonnages, sujets en bois, qui permettent d’orner les foyers d’un décor éphémère.

A cette ambiance sont également associés friandises (dont le pain d’épices) et les gâteaux de Noël, les « Bredele », dont la confection occupe les ménagères plusieurs jours avant Noël, mais dont la consommation est interdite avant le 24 décembre au soir. Autre mets de choix : les oranges, fruits exotiques qui constituent un cadeau de prix.

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