Le vélo: de la curiosité à l’objet quotidien
Depuis son invention en 1817, le vélocipède a connu une évolution technique qui porte sur le matériau (le bois est remplacé par l'acier, l'aluminium puis le carbone...), le mode de traction (la pédale puis la chaîne de transmission), les accessoires (les freins, l’éclairage, la selle).
Histoire d'un bicycle
1817 : le baron von Drais (Karlsruhe) invente le précurseur du vélo, la « machine à courir » : le voyageur est assis sur une poutre reliant deux roues en bois et avance en frappant le sol de ses pieds. Ce genre d’engin est également appelé « draisienne » en référence à son inventeur.
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Le commerce
Dès les années 1890, les Strasbourgeois peuvent acquérir des vélocipèdes fabriqués en France, en Allemagne ou en Angleterre chez des revendeurs qui montent les machines à partir de cadres produits industriellement sous des marques locales : Alsatia, Ideal, Cyclophilia, Argento… sans oublier la marque allemande Brennabor qui passe dans le vocabulaire courant.
A l’origine, on trouve des commerçants qui étaient déjà spécialisés dans la mécanique de précision : machines à coudre, moulins à café voisinent avec les vélocipèdes qui se singularisent dans les années 1890. Dans ces magasins, le client peut se faire monter sur un cadre tous les éléments en option qu’il souhaite acquérir.
Et pour apprendre à rouler à vélo, une salle d’entrainement est même aménagée au premier étage du magasin Weiser, Grand’rue.
Entre les années 1920 et 1960, on trouvait des revendeurs sur tout le territoire du département, avec une forte concentration à Strasbourg. Entre 1970 et 2005, le nombre de magasins de vélos dans le Bas-Rhin diminue continuellement.
Néanmoins à partir de 2005, plusieurs nouveaux magasins de vélos ont ouvert leurs portes au centre-ville de Strasbourg, conséquence du regain de popularité du vélo comme mode de déplacement urbain.
Quelques chiffres :
1900: 1 million de vélos en circulation en France
1926: 7 millions
1950: 12 millions
2008: 26,5 millions (estimation)
En 2011, il s’est vendu 3,2 millions de vélos en France, troisième pays européen consommateur de cycles.
400 000 vélos sont volés en France par an.
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Le vélo et la réglementation
Ce nouvel arrivant sur la voie publique ne peut laisser les autorités indifférentes, essentiellement en raison du danger que représente le vélo pour son usager ou les autres utilisateurs de la rue : piétons, voitures à cheval et surtout tramway.
C’est après un accident survenu en 1869 que le maire de Strasbourg promulgue un premier arrêté sur l’utilisation du vélo en mai 1869.
Même si les statistiques montrent que la pratique cycliste présente un danger tout à fait maîtrisable, le cycliste est à la fois rapide et vulnérable. De ce fait les autorités et l'opinion publique perçoivent souvent le vélo comme une « pratique à risque ».
La règlementation cherche donc à encadrer le cycliste, mais aussi à lui imposer des conditions de sécurité : éclairage, freins, avertisseur sonore, dont l’absence est susceptible d’une contravention.
Le vélo est aussi l’objet de l’attention du fisc : de 1893 à 1958 une plaque fiscale est obligatoire – ce qui n’empêche pas les fraudes. Par ailleurs, chaque vélo doit porter une plaque identifiant son propriétaire.
A Strasbourg, un arrêté pris en 1892 par le maire précise la place et les devoirs des cyclistes dans la ville : les rues étroites ou utilisées par le tramway leur sont notamment interdites, de même que les parcs. Un permis de conduire vélo est rendu obligatoire.
Mais l’arrêté de 1927, pris après la promulgation du code de la route en 1921, est moins contraignant : il se contente de rappeler des règles élémentaires de prudence, de limiter la vitesse à 15 km/h et d’interdire le transport d’un passager ou d’un enfant sans siège adapté.
Depuis de nombreuses années, la Ville de Strasbourg mène une politique cyclable qui cherche à promouvoir la pratique du vélo.
Dans ce contexte Strasbourg est précurseur pour la mise en place de nouveaux dispositifs et règlementations, tels les double-sens cyclables, le tourne-à-droite cycliste…
Dans le Bas-Rhin en 2010, les accidents avec bicyclette représentent 16,3% de l'ensemble des accidents (6,3% au niveau national) ; ce chiffre est de 6,8% pour les accidents mortels (4% au niveau national).
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