Les entrées de souverains au moyen âge et à l’époque moderne

Dans le Saint-Empire romain germanique, l’empereur élu ne dispose pas de capitale et est obligé de nomadiser dans tout l’empire pour recevoir l’hommage de ses sujets.
Avant 1262, c’est l’évêque, seigneur de la ville, qui rend les honneurs au souverain ; après cette date, ce sont le Magistrat et les bourgeois qui jouent le premier rôle.
Le protocole est fixé assez tôt : la ville offre au souverain des victuailles, du vin, de l’avoine pour les chevaux et un hanap rempli de pièces d’or.
Une procession l’accompagne depuis la porte de la ville jusqu’à la cathédrale. S’en suivent des discussions politiques, le renouvellement des privilèges de la ville, des tractations financières. Le souverain est hébergé chez un bourgeois dont l’habitation semble correspondre à la dignité royale.
 
Si ces visites donnent l’occasion à la ville de montrer sa soumission au souverain, elles sont parfois l’occasion de débordements de la part de la suite impériale et se déroulent également, selon les époques, dans un climat de méfiance.
La visite de l’empereur Ferdinand Ier en 1562, est la dernière avant celle de 1681 : c’est alors le roi de France Louis XIV qui se présente devant la ville qu’il vient de soumettre. Le Magistrat lui remet les clés en signe de soumission. Cette entrée guerrière marque la fin de l'indépendance de la ville libre d'Empire.