Les morts vu par les vivants

Bien après leur trépas, les morts se rapellent aux vivants. Ceux-ci entretiennent leur souvenir au travers de monuments, d'objets ou de messes aniversaires. La mémoire des personnalités est commémorée pour ériger leur vie et leurs réalisations comme modèle pour les générations à venir.

Le souvenir des morts : les obituaires, les tableaux souvenirs, les monuments commémoratifs

Un obituaire ou nécrologe (en latin Liber Vitae, Liber anniversariorum; en allemand Seelbuch, Totenbuch, Anniversar(ien)buch) est un calendrier liturgique dans lequel, à chaque jour de l'année, on a ménagé de la place pour inscrire les noms de ceux pour qui il faut prier ce jour-là. L'origine de ce type de documents est l'obligation chrétienne de prier pour le salut de l'âme des défunts, ritualisée dans la coutume de prier pour eux une fois par an, en principe le jour anniversaire de leur mort.

Au XVIe siècle, la Réforme ne se contente pas de critiquer les pratiques religieuses médiévales, elle sape leur fondement théologique en affirmant que le salut de l'homme ne dépend ni de ses bonnes œuvres (telles que les dons aux églises) ni des prières faites pour son âme. Dans ces conditions, les fondations d'anniversaires ne se justifient plus et les obituaires, destinés à organiser de telles prières, n'ont plus de raison d'être.  

Apparaît ensuite l’usage de conserver le souvenir du défunt à travers la réalisation de tableaux, prenant au XIXe siècle la forme de verre églomisé, de portraits, de photographies...

Dans la religion juive, on commémore chaque année le décès du proche dont le souvenir est évoqué par un tableau et une lampe.

Les morts célèbres ont également une fonction post mortem : certaines figures deviennent emblématiques comme Kléber, dont le retour des cendres en 1945 marque clairement la fin de l’Occupation et l’affirmation de l’appartenance de l’Alsace à la France républicaine, de même que le monument au maréchal Leclerc, place Broglie.

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