Les fonds du chapitre Saint-Thomas - AST
Ce fonds émane d’une institution millénaire au service de la Réforme et de l’Université dans une ville devenue un bastion du protestantisme.
Reflet d’une histoire complexe étroitement liée à la diffusion du protestantisme à Strasbourg
L’église Saint-Thomas a été fondée, selon la tradition, à l’époque carolingienne. Un chapitre de chanoines (clercs vivant sous une règle commune et voués au service liturgique et pastoral d’une église) y est installé vers 1031.
Lors du passage de Strasbourg à la religion protestante, à partir de 1521-1529, le chapitre Saint-Thomas devient un centre important du mouvement réformateur. Les revenus du chapitre sont affectés par le gouvernement de la ville à différentes instances de la nouvelle organisation religieuse. Peu à peu, le chapitre Saint-Thomas devient le centre névralgique de l’Eglise protestante de Strasbourg, en liaison avec le séminaire protestant, les œuvres de bienfaisance et d’enseignement, l’université de la Ville antérieure à la Révolution.
Son statut fixé par la loi impériale du 29 novembre 1873 lui attribue comme compétences principales l’administration de diverses fondations dont celles de Saint-Thomas proprement dite, de la Haute-Ecole, du Corps des Pensions et de Saint-Guillaume.
On notera que les documents relatifs à l’Eglise de la Confession d’Augsbourg pour l’Alsace-Moselle sont versés aux Archives départementales et sont conservés sous la cote 2 V.
Un fonds composite d’une extrême richesse…
Le fonds, déposé aux Archives de la ville en 1901, reflète une nébuleuse d’institutions (Haute Ecole devenue Académie, puis Université - protestante - de Strasbourg, collège Saint-Guillaume, Corps des Pensions, bourses, fondations, séminaire protestant…). Formant une série appelée AST, divisée en 9 sous-séries, l’ensemble du fonds se compose :
- du fonds propre du chapitre de Saint-Thomas antérieur à la Réforme
- des fonds liés à l’enseignement avant la Révolution (Haute Ecole, université)
- des fonds des fondations effectuées en faveur de l’enseignement
- des fonds d’archives de couvents strasbourgeois dont les revenus ou les bâtiments ont été affectés lors de la Réforme à des œuvres protestantes
- des actes du convent ecclésiastique et du conseil archipresbytéral, instance supérieures de l’Eglise strasbourgeoise
- des chartes du Corps des pensions, des comptes des fabriques du comté de Hanau-Lichtenberg
- des manuscrits et correspondances d’humanistes, de réformateurs - dont Martin Bucer - et d’historiens liés à Saint-Thomas.