Les corporations à Strasbourg - Bourgeois et artisans avant la Révolution

Le socle de la société d’Ancien-Régime à Strasbourg

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Registre de la corporation de la Mauresse, XI 252

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Affiche exposition corporation

L’exposition "Les corporations à Strasbourg - Bourgeois et artisans avant la Révolution" s’est déroulée aux Archives du 19 septembre au 11 décembre 2009.


Au cœur de la vie de la cité

In zwantzig zunften und Gottes Hutt Strasburg die Stadt bestehen thutt : "Strasbourg est faite de vingt corporations et de la protection divine" peut-on lire sur une médaille de 1628 conservée au Musée historique de Strasbourg. Cette devise nous rappelle que les corporations de métiers, les Zünfte, occupaient une place centrale à Strasbourg sous l’Ancien Régime. Nul artisan ne pouvait travailler, nul bourgeois ne pouvait participer aux affaires publiques sans être membre de l’une d’entre elles.

Après avoir fluctué au cours du Moyen-âge, le nombre des corporations se stabilise à la fin du XVe siècle. Certaines d’entre elles regroupent des métiers tournant autour d’un même secteur d’activités (boulangers, bateliers, charpentiers, cordonniers…). D’autres en revanche, accueillent des métiers très divers comme la corporation du Miroir qui regroupe aussi bien les fabricants d’aiguilles que les apothicaires et les banquiers…


À chaque corporation, son poêle

Chaque corporation possède un immeuble, le poêle (Stube), à la fois siège institutionnel et lieu de convivialité. C’est de là que le conseil des échevins présidé par le Maître de corporation (Zunftmeister) réglemente tous les aspects liés à l’exercice d’une profession, de la formation des apprentis à la tarification des denrées en passant par le règlement des conflits. Ces règles sont énoncées dans leurs Statuten, ouvrages parfois richement illustrés. Des inspecteurs sont chargés de contrôler et de sanctionner les artisans malhonnêtes. Des jurys spécifiques à chaque corps de métiers examinent les chefs-d’œuvre de maîtrise.


Le socle de la vie politique

Mais les prérogatives des corporations ne s’arrêtent pas à l’organisation du travail dans la cité : elles jouent un rôle politique de premier plan en élisant notamment l’Ammeister, principal magistrat de la ville. Au son des cloches de la cathédrale, ce dernier fait appel à elles pour assurer l’ordre public ou pour constituer l’armée de la ville en cas de guerre. De plus, les corporations assuraient la lutte contre l’incendie ou la garde des portes de la ville.


La fin des corporations

Cet ordre économique et politique se sclérose aux XVIIe et XVIIIe siècles. Se heurtant aux idées libérales des Lumières, les corporations sont supprimées dès le début de la Révolution. À travers une sélection de documents emblématiques, l’exposition virtuelle "Les corporations à Strasbourg, bourgeois et artisans avant la Révolution" vous invite à découvrir ces vingt corporations qui ont forgé durant plusieurs siècles la société strasbourgeoise.

L’exposition a fait l’objet d’un livret d’accompagnement qui reste en vente aux Archives.