Le nouveau boulevard

Mis en chantier à partir de 1910, le nouveau boulevard voit progressivement le jour. Si la première tranche est achevée en 1914, le chantier est interrompu par la guerre et ne se poursuit que timidement dans les années 1920. Il faut attendre les années 1930 et les conscéquences de la crise de 1929 pour qu'une nouvelle impulsion soit donnée au projet. Si la percée est achevée, les dernières constructions ne sortiront de terre qu'après la Seconde Guerre mondiale au début des années 1960.

La première tranche (1910-1918), de Saint-Pierre-le-vieux à rue de la Demi-Lune

La rue entre le pont du Maire-Küss et la place Kléber est tracée entre 1910 et 1918. Cette Neue Strasse n’est pas rectiligne, mais présente un tracé courbe qui permet de mettre en valeur les façades modernes.

A l’entrée de la rue, la place Saint-Pierre-le-Vieux sert de point de départ à trois voies (rue du Jeu-des-Enfants, rue du Vieux-Marché-aux-Vins, rue du 22-Novembre). Elle est dominée par l’imposante tour-porche de l’église catholique, édifiée en 1923 par l’architecte Fritz Beblo : en raison de l’élargissement de la place, il avait fallu démolir deux travées de la nef et la belle façade néo-gothique qui datait de 1869.

Les immeubles bâtis par différents architectes, impressionnent par leur hauteur et leur aspect monumental. On y trouve des éléments décoratifs tels que pilastres, statues en relief, encadrements de fenêtres à crossettes… Une commission spécialement chargée des façades a veillé à une certaine homogénéité de l’ensemble.

Mais la rue n’est pas entièrement moderne : un tronçon, entre les numéros 25 et 35, a été préservé. On y voit six immeubles antérieurs à la réalisation de la percée.

20 documents

La seconde tranche (1927-1960) : de la rue de la Demi-Lume à la place de-Lattre-de-Tassigny

Entre 1914 et 1927, on ressent un essoufflement dans le chantier. Le tronçon central de la Grande Percée n’est pas encore entrepris, le chantier précédent s’arrêtant à la hauteur de la rue de la Demi-Lune.

Paradoxalement, la grande crise de 1929 donne un nouvel élan : les chômeurs fournissent une main d’œuvre disponible que la municipalité entend occuper à des travaux publics. La direction des opérations est désormais assurée par l’architecte de la ville, Paul Dauchy qui dessine les projets pour les trois îlots.

Quant aux immeubles de la rue de la Première-Armée entre le Quai Saint-Nicolas et la rue des Sengenwald, ils ne sont élevés qu’après la Seconde Guerre mondiale.

8 documents