Homme du siècle des Lumières, Jean-Frédéric Oberlin (1740-1826) est un pasteur humaniste et progressiste.

Le cœur de son action pastorale se déroule au Ban-de-la-Roche, dans la vallée de la Bruche. Là-bas, il met en œuvre une politique sociale et bienfaitrice par la mise en œuvre d’institutions publiques destinées à l’instruction morale, sociale et politique de ses paroissiens. Pour autant, cet éloignement dans une vallée alsacienne n’est pas un obstacle à la création et à l’entretien d’un véritable réseau entre le pasteur et les cercles philosophiques et politiques européens.

Oberlin ne fonde pas une doctrine nouvelle, mais il développe une expérience pédagogique originale dans laquelle la prédication religieuse va de pair avec des innovations techniques variées et un enseignement de base accessible à tous.

Dans cette exposition vous découvrirez un aspect particulier de l’action de Jean-Frédéric Oberlin : la botanique et ses applications dans le quotidien des paroissiens du Ban-de-la-Roche, au tournant du XIXe siècle. Les documents et objets exposés vous permettront de comprendre et d’explorer l’étude des plantes à travers une approche triple : à la fois scientifique, culturelle et sociale.

Du point de vue scientifique, la démarche d’Oberlin en botanique est totale car il collecte, lit, se nourrit des échanges épistolaires avec des botanistes européens et crée même son propre système de classement jusqu’à planter sur papier les plantes et fleurs locales de la vallée de la Bruche. Mais au-delà de la simple collection, Jean-Frédéric Oberlin s’attache aussi à diffuser ses connaissances auprès de ses paroissiens dans une volonté d’innovation sociale. Il révolutionne la gestion agricole de ses paroissiens, leur apprend à se soigner par les plantes, à les identifier et à les consommer. Cette sensibilisation n’est pas réservée qu’aux adultes, mais également aux enfants de la vallée. Oberlin crée des écoles maternelles qui œuvrent à l’éducation et à l’instruction des jeunes, garçons comme filles, et à la formation de leurs enseignantes. Les plantes deviennent alors des supports ludiques d’apprentissage.