Découvrez l'histoire des traditions de Noël en Alsace et à Strasbourg, depuis le Moyen Âge jusqu'à nos jours ! 

Les « fêtes de fin d’année » regroupent Noël et le 1er janvier et elles englobent tout à la fois les fêtes religieuses du cycle de la Nativité (jusqu’à l’Epiphanie) que les cérémonies liées au changement de l’année calendaire.

La fête de la Nativité commémore la naissance de Jésus qui est, pour les Chrétiens, le Messie. Elle constitue un des grands pôles de l’année liturgique, laquelle commence avec le 1er dimanche de l’Avent, période préparatoire à Noël. Avec Noël débute une période de fêtes liées à la Nativité. On y rattache la Circoncision (1er janvier) et l’Epiphanie (6 janvier). La date de Noël ne correspond à aucune donnée historique, mais à la volonté d’évincer les cultes païens qui reposaient sur le solstice d’hiver. Cette mutation cosmologique ne manque pas, non plus, de présenter un intérêt symbolique puisque la venue du Christ sur la terre marque la renaissance de l’humanité et le passage des « ténèbres » à la « lumière », au moment où les jours deviennent plus longs. Après plusieurs décennies d’une coutume officieuse (au moins depuis 217), c’est en 381 que l’empereur Théodose décide de fixer la date officielle de Noël au 25 décembre.

Le début de l’année civile prend rapidement plus d’importance que celui de l’année liturgique. Le 1er janvier est, dès le XIIe siècle, la date principalement retenue pour numéroter les années dans le cycle chrétien, c’est-à-dire à partir de la naissance du Christ. Cette date du 1er janvier est celle que Jules César, grand pontife et donc chargé du comput, avait fixée comme début de l’année lors de la réforme du calendrier réalisée sous son autorité. Quant au décompte des années toujours en vigueur, celui de l’ère chrétienne, il a été fixé par le moine Denys le Petit qui avait calculé que la naissance du Christ correspondait à l’an 754 de la fondation de Rome, mais dans un but tout autre que de donner un point de départ du décompte des années : Denys voulait avant tout diffuser une méthode de calcul de la date de Pâques !

Par ailleurs, à Strasbourg, c’est au début du mois de janvier que sont installés les magistrats de la ville et que se tient le Schwörtag, cérémonie civique par excellence, durant laquelle les nouveaux gouvernants prêtent serment à la forme de gouvernement de la ville et les bourgeois jurent obéissance au Magistrat.

Décalage donc entre les systèmes, mais également complémentarité. Le temps de l’Avent est celui de la préparation, le temps de Noël celui de la fête religieuse et le temps du Nouvel An celui du défoulement. Les autorités civiles n’ont de cesse, à toutes les époques, de rappeler la population à une certaine retenue : au XVe siècle, le Magistrat de Strasbourg interdit les déguisements durant l’Avent qui préfigure en quelque sorte le grand défoulement collectif de Carnaval.

Enfin, le début de l’année coïncide également avec le souhait de connaître les évènements à venir : l’angoisse du lendemain et la crainte des catastrophes soutiennent le commerce des devins, malgré les interdits religieux, parfois contournés par la description dans les almanachs des cycles des astres.