La fin des corporations

A partir du XVIe siècle, le système corporatif commence à se scléroser:
-Les corporations multiplient les règlementations tatillonnes étouffant ainsi l’esprit d’initiative et empêchant souvent le progrès technique.
-Elles entretiennent les inégalités entre les maîtres et les compagnons, pratiquement privés de tous les droits. Les intérêts familiaux favorisent l’admission des fils de maîtres en accumulant les obstacles pour les nouveaux venus.
-En allongeant le temps de compagnonnage, en augmentant le montant de la taxe d’entrée, en exigeant un chef-d’œuvre de plus en plus coûteux, elles rendent l’accession à la maîtrise de plus en plus difficile.
-Ce protectionnisme se heurte au courant du XVIIIe siècle aux théories libérales des Lumières. En effet, les philosophes, au nom de la liberté, prônent en économie le « laissez faire » contre l’intervention de l’Etat ou d’organisations professionnelles telles les corporations. Adhérant à ces idées, le ministre Turgot tente en vain dès janvier 1776 de supprimer les corporations.

Leur réapparition locale

Les corporations sont dissoutes en 1791, mais elles réapparaissent dans le droit local grâce à une loi allemande du 26 juillet 1897 qui institue les chambres de métiers et les corporations obligatoires.
Cette législation sur l’artisanat entre en vigueur en Alsace en 1889, puis ces textes sont codifiés dans la loi du 26 juillet 1900.
Les dispositions concernant les corporations resteront en vigueur après la réintégration de l’Alsace-Moselle à la France en 1918.
 
Les corporations actuelles créées depuis le début du siècle n’ont plus les mêmes fonctions politiques et militaires, mais elles participent toujours à l’organisation de l’artisanat en Alsace.

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