La Rheinlust
Au XIXe siècle, les débits de boissons et restaurants sont très nombreux à Strasbourg et jouent un rôle important dans la vis sociale. Tous les faubourgs de la ville ont leurs brasseries de plein air.
D’accès facile grâce au tramway, la taverne Zur Rheinlust est prisée des Strasbourgeois, mais également des habitants de Kehl, ainsi que des touristes, puisque tous les guides touristiques de l’époque dirigent vers le site. Cette taverne existe dès 1878 au bord du Rhin à proximité des ponts. Les frères Albert de Heidelberg reconstruisent, en 1883, l’hôtel-restaurant en le transformant en un somptueux établissement de fêtes et de divertissement qui jouit très vite d’une solide réputation auprès de la bourgeoisie. Cette énorme bâtisse à pans de bois dispose de grandes salles de restaurant et d’une salle de concert. Elle est entourée d’un grand parc avec un jardin d’été et des jeux pour les enfants. Une collation servie à toute heure attire une importante clientèle. Voici ce que suggère en 1888 le restaurateur : « Fromages suisses, Saucissons de Strasbourg, Bière de Schiltigheim, Petit blanc, Café gâteau ».
En 1918, l’hôtel-restaurant prend le nom de Brasserie Alsacienne, puis en 1920, la dénomination Jardin Beauregard. Très endommagé pendant la Seconde guerre mondiale, il est démoli, laissant place au restaurant du Bistrot du Port.
La publicité, parue dans l’Annuaire strasbourgeois en 1888, présente ainsi l’établissement : « le plus grand et le plus bel établissement des bords du Rhin, avec de superbes locaux de restauration : unique en son genre, la salle qui peut accueillir environ 500 personnes ; des terrasses, transformées en hiver en vérandas, un rez-de-chaussée et un premier étage offrant 600 places (avec vue panoramique idyllique sur le Rhin et la Forêt Noire), une terrasse couverte, différentes petites salles, un grand jardin-concert où ont lieu chaque semaine de grandes représentations de musique militaire – annoncées dans la presse locale(...) ».