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1922 : fin des fortifications de Strasbourg

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La Première Guerre mondiale, la guerre des tranchées, a mis fin à la guerre traditionnelle – siège et bombardement d’une ville par l’artillerie – et a montré l’inutilité du rôle des remparts comme protecteurs contre l’ennemi. Strasbourg, place forte depuis le XVIIe siècle, ne fait pas exception. En 1919, le nouveau Service du dérasement des remparts est chargé de négocier avec les services de l’État pour toutes affaires relatives au déclassement de l’enceinte fortifiée (attribution et échanges de terrains avec l’autorité militaire, conférences mixtes relatives aux travaux dans la zone militaire). Les difficiles négociations avec les autorités militaires amènent la Ville de Strasbourg à initier et obtenir une loi portant déclassement de la forteresse de Strasbourg le 21 juillet 1922.

 

11 km de remparts, 11 portes, 19 bastions : voilà (presque) tout ce qui disparaît. Actuellement subsistent une porte – la porte de Guerre –, et quelques bastions. Principalement réalisés par des chômeurs, les travaux de démolition durent plus de vingt ans. Les déblais – moellons, terre, sable – sont employés au remblaiement d’autres espaces urbains, par exemple l’extension du cimetière nord. Sur le glacis, jusque-là inconstructible, des promenades et des stades sont aménagés. La Ville passe de 856 à 7 825 hectares entre 1919 et 1923, avec l’intégration des faubourgs. Parallèlement, un plan d’urbanisme est mis en place pour aménager ces nouveaux espaces. Strasbourg devient une ville ouverte et sa physionomie change. Bien que disparues, les fortifications marquent cependant toujours le paysage strasbourgeois avec l’autoroute, située sur les anciens remparts, avec les Fronts de Neudorf, ou avec la ligne de chemin de fer Strasbourg-Kehl.

 

Pour en savoir plus, n’hésitez pas à consulter le versement du Service du dérasement des remparts (91 MW) et, sur le site internet, les plans numérisés (177 MW). Un état des sources est consultable en salle de lecture.