Les archives modernes de 1789 à 1968

Elles illustrent la complexité de la gestion d’une ville qui change cinq fois de nationalité en un siècle et demi.

Courrier datant du Premier Empire, 283 MW 342 (jpg - 227 Ko)

Courrier datant du Premier Empire (283 MW 342)

Plus de deux kilomètres de documents en français et en allemand

De 1790 à 1945, Strasbourg fut alternativement française et allemande. Les archives modernes, en langue française et allemande selon la période concernée, reflètent cette histoire tourmentée. Elles avaient fait l’objet au cours des années 1960 d’un répertoire sommaire en cinq volumes par Erwin Martin. Cotées en 2004 en série MW par analogie avec le classement continu de la série W, elles représentent 2463 mètres linéaires.


L’apport de la Registratur allemande

Visiblement lacunaires et sommairement traitées pour la période 1790-1870, les fonds modernes bénéficient ensuite de la rigueur de la Registratur allemande : les pièces sont numérotées et cousues, le titre et les dates d’ouverture et de clôture des dossiers renseignés. Du coup, le vrac, cauchemar des archivistes, n’existe pas !


La richesse des archives de l’urbanisme et de l’action sociale, l’importance des guerres

Les archives modernes sont particulièrement riches dans le domaine de l’architecture, de l’urbanisme et de l’action sociale, de l’hygiène, les municipalités successives ayant beaucoup investi dans ces domaines. L’histoire tourmentée de Strasbourg a également généré de nombreux fonds liés aux guerres et à l’organisation spécifique de l’administration municipale au cours des conflits :

  • Fonds de la guerre de 1870 : 272 MW,
  • Fonds de la guerre de 1914-1918 : 273 MW,
  • Versements de l’administration pendant l’annexion au III. Reich de 1940 à 1944 : 7 MW (instruction, culture), 17 MW (bombardements de 1944), 80 MW (action sociale), 88 MW (hygiène), 161 MW (architecture), 192 à 196 MW (finances), 200 MW (contentieux), 217-218 MW (ravitaillement), 237 MW (Protocole), 263 MW (service d’information), 265 MW (défense passive), 274 MW (aide aux incorporés dans la Wehrmacht, 275 MW (dommages de guerre), 276 MW (service des mesures immédiates), 277 MW (ravitaillement), 610 MW (état civil et cimetières), 624 MW (déclarations domiciliaires de la population d’origine allemande),
  • Versements de l’administration repliée à Périgueux de 1939 à 1944 : 6 MW (éducation-culture), 79 MW (aide sociale), 266 MW (vestiaire des réfugiés),

La création de la Communauté urbaine marque la rupture avec les fonds contemporains

La césure avec les fonds contemporains s’opère à Strasbourg à partir de 1968, quand l’administration de la Communauté urbaine de Strasbourg se met en place et surtout en 1972, date à laquelle l’administration municipale disparaît. Toutefois, des documents remontant au XIXe siècle ont été versés à la fin du XXe siècle par les services techniques (voirie, eau, assainissement en particulier) : ils n’ont pas été séparés des documents plus tardifs et peuvent donc se trouver dans la série W. Au 1er janvier 2015, l'Eurométropole a pris la suite de la Communauté urbaine de Strasbourg, ses archives suivent la même destinée.


Le traitement des fonds modernes se poursuit !

Un long travail de traitement, en particulier de reprise des analyses et d’indexation, a été entrepris, par grands domaines d’action de l’administration (architecture-urbanisme, sport, protocole, action sociale…), pour rendre mieux compte du contenu et du grand intérêt historique des archives modernes.