Société et vie quotidienne

Les thèmes de la naissance, de la mort, du travail ou de la mobilité permettent de suivre l’évolution de la vie quotidienne des Strasbourgeois à travers les siècles.

Scène de vie et de la circulation en centre-ville, v. 1970 (jpg - 305 Ko)

Scène de vie et de la circulation en centre-ville, v. 1970

En voiture ! 140 ans de CTS

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Depuis que Strasbourg a grandi au de là de ses murs, au milieu du XIXe siècle, ses habitants demandent un réseau de transports publics efficace et confortable. Aux fiacres et omnibus hippomobiles succède en 1877 la Straßburger Pferde-Eisenbahn-Gesellschaft, société de chemin de fer hippomobile.


Si la traction animale vaut à la jeune compagnie des débuts difficiles, le développement rapide de son réseau et son électrification à partir du 1894 par AEG, permettent la croissance du trafic jusqu’en 1914. La Première Guerre mondiale met à rude épreuve matériels et personnels où les femmes ont fait leur entrée en 1915. Après 1918, les pouvoirs publics viennent au chevet d’une CTS financièrement mal en point lui permettant d’investir à nouveau et de renouer avec le succès.


Mais dès les années 1930, le tramway amorce son déclin au profit de la voiture et de l’autobus. Seules les pénuries de la Seconde Guerre lui permettent de redresser provisoirement la barre. Le trafic replonge au cours des années 1950 et progressivement lignes de tramway et de trolleybus sont remplacées par des bus. La dernière ligne, du Stockfeld à Hoenheim, s’arrête le 30 avril 1960. Le 1er mai, « l’enterrement du tramway » attire 100 000 personnes.


Dans les années 1960-1970, l’hégémonie du bus montre à son tour ses limites. Le tout-voiture congestionne la ville, causant pollution et gênant les transports en commun. La CTS perd 20 % de sa clientèle en 10 ans ; malgré des programmes de modernisation la situation ne s’améliore guère.


Dès 1973, une étude conclut à la nécessité d’un mode de transport en site propre. En 1975, un avant-projet d’une première ligne de tramway est approuvé et sa réalisation adoptée en 1979. Mais les élections de 1983 font émerger un projet concurrent le VAL (véhicule automatique léger).


L’élection municipale de 1989 voit finalement triompher le tramway. La première ligne de Hautepierre au Baggersee (A) est ouverte en 1994, puis en 2000 la ligne B de l’Elsau à Hoenheim et vers l’Esplanade. En 2007, l’extension du réseau s’accélère avec le prolongement des lignes C (Neuhof) et D (Aristide Briand). Depuis, les ouvertures s’enchainent et en avril 2017 l’extension de la ligne D jusqu’à Kehl constitue le projet le plus ambitieux depuis 1994.

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Lèche-vitrine

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Ville de marchands, Strasbourg a toujours accordé une place centrale au commerce.  Depuis le Moyen-âge, la municipalité réglemente le négoce en ville, tant sur les places de marché que du point de vue de l’urbanisme. Depuis les origines, artisans et commerçants occupent des échoppes où production et vente se mêlent. De ces petits espaces, la marchandise s’étale souvent jusque dans la rue.

C’est au XIXe siècle que la boutique prend la forme que nous lui connaissons aujourd’hui. Les rez-de-chaussée des immeubles sont alors percés de larges baies vitrées permettant de montrer avantageusement, et en sécurité, la marchandise. La vitrine doit inciter le chaland à franchir le seuil de la boutique. A l’entassement de l’offre commerciale succèdent les mises en scène des produits élaborées par les étalagistes.

Pour être facilement identifiables et se distinguer de la concurrence, les commerçants multiplient les supports publicitaires. L’enseigne doit capter le regard de loin, les peintres spécialisés déploient tout leur talent dans des créations originales. Prospectus et emballages font de chaque client un ambassadeur du produit ou de l’établissement.

Par souci commercial, les boutiques se doivent de suivre les modes et les styles pour rester au goût du jour et concurrentielles. Ce faisant, elles sont le fidèle reflet de leur époque. L’omniprésence de l’activité commerciale dans les rues du vieux Strasbourg forme ainsi le panorama urbain, en constant changement, à hauteur de vue des Strasbourgeois.

Dans un paysage commercial foisonnant, les boutiques les plus modestes côtoient les magasins les plus huppés qui peuvent occuper plusieurs étages, comme certains magasins de confection. Les « grands magasins », offrant une vaste gamme de produits, font leur apparition après 1870. Si de nouvelles formes de commerces naissent, d’autres activités, souvent spécialisées, disparaissent au gré des évolutions techniques ou des modes de consommation.

A travers une sélection de 150 documents, les Archives vous emmènent « faire les magasins » à Strasbourg, de la fin du XVIIIe siècle aux années 1950, dans un large parcours qui permet  de saisir les mutations d’une ville qui se réinvente constamment.


Bien naître à Strasbourg. Une histoire de la petite enfance

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Portait d'un enfant

Quand l’enfant paraît, il concentre toute l’attention de ses parents mais également de la cité. En effet, la naissance, facteur d’accroissement démographique et donc de richesse, intéresse la vie de la communauté qui l’enregistre, l’accueille par des rituels, lui consacre une législation spécifique, crée des institutions spécialisées. Strasbourg légifère dès le XVIe siècle sur celles qui doivent veiller aux accouchements, les sages-femmes. Au XVIIIe siècle, la ville est à la pointe de l’obstétrique européenne en créant la première école de sages femmes à l’initiative de Jean-Jacques Fried (1689-1769). Mais si de tous temps, les bébés sont considérés comme des êtres innocents qui ont besoin de la protection de la société, ils sont aussi longtemps perçus, au mieux comme des adultes miniatures à l’espérance de vie précaire, au pire comme de simples tubes digestifs. Le fatalisme prédomine alors face à l’importante mortalité des nourrissons, souvent due à une mauvaise hygiène et à une alimentation inappropriée.


Les corporations à Strasbourg. Bourgeois et artisans avant la Révolution

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Représentation de la tribu des bouchers

In zwantzig zunften und Gottes Hutt Strasburg die Stadt bestehen thutt : "Strasbourg est faite de vingt corporations et de la protection divine" peut-on lire sur une médaille de 1628 conservée au Musée historique de Strasbourg. Cette devise nous rappelle que les corporations de métiers, les Zünfte, occupaient une place centrale à Strasbourg sous l’Ancien Régime. Nul artisan ne pouvait travailler, nul bourgeois ne pouvait participer aux affaires publiques sans être membre de l’une d’entre elles.

À travers une sélection de documents emblématiques, l’exposition "Les corporations à Strasbourg, bourgeois et artisans avant la Révolution" vous invite à découvrir ces vingt corporations qui ont forgé durant plusieurs siècles la société strasbourgeoise.


En selle ! Du vélocipède au Vélhop

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Un couple à vélo, v.1920

En 1817, le baron badois Karl von Drais invente le vélocipède, bicycle de bois dépourvu de pédalier.
Au début, la bicyclette reste un objet de curiosité et d’agilité réservé aux jeunes hommes intrépides des classes aisées. La "bicyclette de sécurité" est inventée en 1884. Devenue sûre, la bicyclette se diffuse rapidement grâce à sa production industrielle. De nombreux revendeurs de cycles ouvrent alors à Strasbourg.
Mais ce nouveau moyen de déplacement n’est pas sans poser de problèmes dans la ville où il doit encore trouver sa place. Dans l’entre-deux-guerres, le vélo est devenu le principal moyen de transport des classes populaires.
Après la Seconde Guerre mondiale, c’est au tour de l’automobile de se démocratiser. Mais le "tout voiture" est remis en cause en 1973 avec le premier choc pétrolier. À partir de cette date, le vélo conquiert un espace réservé sur la voie publique : les pistes cyclables. L'Eurométropole de Strasbourg possède aujourd’hui plus 560 km d’itinéraires cyclables. A l’instar d’autres villes, Strasbourg a mis en place en 2010 un réseau de vélos en libre service : le Vélhop.


Les Strasbourgeois et la mort

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Dessin de croque-morts

Memento mori ! Souviens-toi que tu vas mourir ! Cet avertissement solennel s’adresse à tout homme, quels que soient les époques ou le rang social. Les Strasbourgeois n’échappent pas à cette règle humaine. Les sources sont nombreuses et variées. L’administration s’intéresse de tout temps aux défunts, aux causes de la mort (qui font l'objet de statistique, de réflexion), à l’encadrement social et à l’organisation des funérailles, enfin, à travers ce secteur très important que sont les cimetières, à la mémoire des défunts.
Les Archives présentent un cheminement qui prend en compte tous les aspects de la mort : la représentation que s’en font les vivants autant que l’aspect économique, les caractéristiques cultuelles autant que les métiers liés à la mort.