Des bourgeois aux citoyens, les lettres de serment de la Ville de Strasbourg

Une fois par an, les bourgeois de la ville libre se réunissaient pour choisir leur magistrat et prêter serment à la constitution devant la cathédrale.

Le Schwörtag, aquarelle de la chronique de Staedel, MHS (jpg - 5045 Ko)

Le Schwörtag, aquarelle de la chronique de Staedel

Affiche exposition Schwörbriefe (jpg - 134 Ko)

Affiche exposition Schwörbriefe

L’exposition "Des bourgeois aux citoyens – Les lettres de serment de la Ville de Strasbourg" s’est déroulée aux Archives du 25 février au 27 juin 2008.


Le Schwörbrief, constitution de la ville libre

De 1334 à la fin du XVIIIe siècle, Strasbourg était dirigée par un Conseil, où cohabitaient des bourgeois de la ville et des nobles. Une personne détenait alors les pouvoirs administratifs et politiques au sein de ce conseil, le Magistrat ou Ammeister, élu annuellement.

L’ensemble des bourgeois de la ville était réuni devant la cathédrale chaque année au mois de janvier, le jour dit du Schwörtag afin de prêter serment : le nouveau Magistrat jurait de respecter la constitution et l’ensemble des bourgeois jurait d’obéir au Magistrat. Le parvis de la Cathédrale est alors le plus vaste espace dont disposent les bourgeois pour se réunir. Une estrade est construite, d’où l’ensemble des bourgeois regroupés par corporation peut voir le nouveau Conseil. L’objectif de cette cérémonie protocolaire et fastueuse est de lier par serment les habitants de la ville et le gouvernement.


Des documents d’une grande qualité

Le texte du serment prêté par le Magistrat est contenu dans un document de forme solennelle, le Schwörbrief ou charte du serment, auquel sont appendus le grand sceau de la ville et les sceaux des membres du Conseil et d’autres notables ou roturiers.

Les Schwörbriefe répondent à une typologie qui varie peu : le grand sceau de la Ville représente la Vierge à l’Enfant, protectrice de la ville, assise devant une représentation symbolique de la ville. Les sceaux des membres du Conseil, de diamètre plus réduit, sont tous de type héraldique, portant les armoiries de leur propriétaire.

La lettre initiale du document est souvent remarquable par la qualité de l’enluminure au trait qui s’y développe.

Cette exposition explore la notion de bourgeoisie, qualité qui s’hérite, s’achète ou s’acquiert par le mariage, inégalitaire par essence, et celle plus récente de citoyenneté, fille des Lumières et de la Révolution, qui impose une nouvelle conception juridique de l’Homme, faite d’égalité des droits et des devoirs.

 

À travers l’exposition virtuelle redécouvrez les particularités de la vie politique, sous l’Ancien Régime, à Strasbourg.

L’exposition a fait l’objet d’un livret d’accompagnement toujours en vente aux Archives.