La topographie de la ville

Strasbourg a grandi de manière constante depuis l’Antiquité pour devenir une métropole régionale sur le Rhin supérieur.

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Plan de Strasbourg en 1765


Le camp romain, 12 avant J.-C. à 410

L’armée romaine installe un camp romain vers 12 avant J.C. sur une île près du Rhin, déjà occupée par des Celtes. Ce camp était organisé selon le plan habituel des camps romains, avec un réseau de rues à angles droits, une enceinte percée de portes, quelques bâtiments importants dont on a retrouvé des vestiges richement décorés. Ce camp subit plusieurs incendies allumés par des mutins ou des pillards.

Le mur d’enceinte, renforcé par Julien l’Apostat vers 352, formait un rectangle longeant l’Ill, une ligne suivant la rue du Vieil-Hôpital jusqu’au gymnase Jean-Sturm, puis la rue des Étudiants, la place Broglie, l’ancien grenier à blés, enfin le quai Lezay-Marnesia et le quai Saint-Étienne. Vers 410, si un comes Argentinensis est encore cité, la région est occupée par les Alamans.


Les agrandissements de la ville, 410 à 1475

Les murailles romaines sont débordées par les habitations dès le Xe siècle. Des petites agglomérations se développent autour des églises Saint-Pierre-le-Vieux, Saint-Pierre-le-Jeune et Saint-Thomas. Ces espaces sont progressivement intégrés dans la ville qui élargit son système défensif d’abord jusqu’aux limites de l’ellipse insulaire, puis sur les rives opposées. Dès le XVIIIe siècle, dans son ouvrage paru en 1775 : Local Geschichte der Stadt Strassburg, Jean-André Silbermann cartographie ces agrandissements.

En 1475, la ville craint une attaque de Charles le Téméraire, duc de Bourgogne. Elle fait raser tous les édifices extérieurs aux murs, dont plusieurs couvents, et crée un glacis militaire.

La surface de la ville n’est plus modifiée, sauf quelques détails, jusqu’au XIXe siècle.


La ville de Specklin et de Vauban, 1500 à 1870

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Strasbourg en 1750

Daniel Specklin, brodeur sur soie puis ingénieur militaire (1536-1589), renforce considérablement le système défensif de la ville en faisant creuser des fossés et construire des nouvelles portes, des escarpes et contrescarpes, des ouvrages avancés, à partir de 1576. Ce système est repris par Sébastien de Vauban dès la capitulation de 1681. Sur ordre de Louis XIV il fait construire par l’ingénieur Jacques Tarade la citadelle dirigée vers Kehl. Plusieurs casernes sont construites à l’intérieur des murs.

Les fortifications de Vauban résistent encore aux assauts allemands durant le siège de 1870.


Strasbourg Neustadt (ville nouvelle), 1870 à 1950

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La Neustadt, extension urbaine à partir de 1877, BRB 1561.

Avant même 1870, la ville de Strasbourg est à l’étroit dans les fortifications héritées de Vauban. En 1877, alors que les dommages des bombardements de 1870 sont déjà réparés, un plan d’extension est adopté : il augmente la surface habitable en enserrant la ville ancienne depuis le Sud-Ouest jusqu’au Nord. Un plan général permet à l’armée autant qu’aux civils de la traverser. Quelques axes majeurs se dégagent : l’axe impérial, entre le palais impérial et l’université, l’avenue des Vosges et de la Forêt-Noire, l’allée de la Robertsau et l’avenue de la Paix, le boulevard circulaire.

La ville ancienne connaît également des chantiers de modernisation et d’assainissement, dont la Grande Percée (à partir de 1910). De nouveaux équipements sont construits, dont la nouvelle gare et les Bains municipaux.

Un soin particulier est apporté au logement social avec la construction de la cité-jardin du Stockfeld, les cités modernes du Neudorf, le quartier suisse, la cité Rotterdam…


Strasbourg, métropole régionale, 1950 à nos jours

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Strasbourg en 1972, 8 Pl 114.

Les Trente Glorieuses sont marquées par la construction de grands ensembles permettant à la population strasbourgeoise de disposer de suffisamment de logements : le quartier de l’Esplanade remplace les casernes de l’armée à la Citadelle, les mailles de Hautepierre créent une ville nouvelle à l’Ouest de Cronenbourg, le quartier de la Meinau prolonge le Neudorf vers le Sud et rejoint le Neuhof en pleine expansion. Des écoles, des églises, des équipements publics sortent de terre.

L’implantation des institutions européennes à Strasbourg permet l’édification de bâtiments représentatifs de l’architecture contemporaine.