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Une charte à décrypter !

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Ce document provient du fonds de la Chancellerie (série VI). Il a été traité par les soins du restaurateur des Archives, c’est-à-dire dépoussiéré (parchemin et sceaux), mis à plat, fixé dans une boîte réalisée sur mesure.

C’est un témoignage à décrypter en 2 étapes et désormais sauvegardé des derniers représentants de cette grande famille des Werde : Ulrich et Philippe, dont les superbes gisants sont conservés dans le chœur restauré de l’église Saint-Guillaume de Strasbourg.

Étape 1 : Traduire la charte

7 mars 1324, 22 mai 1327.

Charte 749.

Edition : Urkundenbuch der Stadt Strassburg, t. III, p. 310-311, n° 1035.

Ulrich, landgrave de Basse-Alsace, son frère Philippe, chanoine de Strasbourg, Jean, le fils de Ulrich, d’autres nobles ainsi que le schultheiss de Brumath vendent à Othman Pfluger, bourgeois de Strasbourg, une rente annuelle de 5 livres monnaie de Strasbourg, à prendre sur le revenu de l’ungelt de Brumath, pour un capital de 50 livres. La vente de cette rente est faite en raison des besoins des comtes de Werde et de la ville de Brumath.

Étape 2 : quelques mots sur les sceaux

Le premier sceau montre un chevalier galopant sur son destrier. Les armoiries figurant sur le bouclier permettent de l’identifier sans problème : il s’agit d’Ulrich de Werde, landgrave de Basse-Alsace. Le deuxième sceau, plus petit, également rond, porte le même écu que le précédent : c’est le sceau de Jean de Werde. Celui du chanoine Philippe a disparu : il ne reste que l’entaille de la queue du sceau...

On voit également que certaines empreintes sont de forme ronde et d’autres en écu : cet acte se situe à une époque où la sigillographie évolue avec l’abandon progressif des formes archaïques (en écu) au profit d’une forme ronde et l’utilisation de plus en plus habituelle de cire colorée en vert. Ici, la cire naturelle (brune) domine encore.