Documents du mois


Un contrat d’embauche de 1486

Voir toutes les images (1)

Il ne subsiste que peu de contrats de maîtres d’œuvre du Moyen Âge. Trois d’entre eux sont conservés pour les bâtisseurs de la cathédrale Strasbourg :  celui de Michel de Fribourg (1383), celui de Jean Hültz de Cologne (1419) et enfin celui-ci, qui acte l’embauche de Hans Hammer le 17 juillet 1486 par l’Œuvre Notre-Dame.

Le contenu de ces documents montre l’importance de la position de maître de l’atelier de Strasbourg, sa rémunération faisant de lui un des artisans les mieux payés de son temps. Ainsi, Hammer touche d’abord un salaire fixe, qui lui est versé été comme hiver ; il s’agit d’un privilège important à une époque où les artisans sont habituellement rémunérés à la tâche, ce qui implique des difficultés en hiver, lorsque les chantiers sont à l’arrêt. Ce salaire fixe en argent se voit augmenté de cadeaux de toute sorte tout au long de l’année : un agneau et cent œufs à Pâques, un foudre de vin à l’automne…auxquels s’ajoutent des droits, par exemple celui de manger aux frais de l’Œuvre Notre-Dame certains jours. En plus de ces éléments fixes, il touche également une part variable, essentiellement sous forme de redevances.

 

Le contrat de Hans Hammer présente également un intérêt pour deux autres raisons. Premièrement parce que les Archives du Bas-Rhin conservent un autre contrat d’embauche signé par le maître vingt ans plus tard, lorsqu’il entre au service de l’évêque de Strasbourg. Cela permet exceptionnellement de comparer les deux positions : travailler pour l’Œuvre Notre-Dame, et donc pour la Ville semble ainsi bien plus lucratif que pour l’évêché. Secondement parce que l’architecte y est nommé Hans Hammer von Werde : il s’agit là d’un lien essentiel entre son nom de naissance, qui était Hans Meiger von Werde, et celui de Hans Hammer qui devient progressivement le sien au cours de la décennie 1480.